Les opérations de décasages reprennent à Miréréni et Combani

Cela faisait longtemps que les moteurs de bulldozer n’avaient pas vrombi dans le 101ème département ! En cause ? Une série de contentieux concernant l’opération à Combani et Miréréni initialement prévue en fin d’année dernière. Après moult rebondissements, le tribunal administratif a finalement donné raison à la préfecture de Mayotte, qui a appliqué les dispositions des deux arrêtés du 3 février dernier ordonnant l’évacuation et la destruction d’une partie des cases en tôle construites illégalement dans les quartiers de La Pompa (Combani) et de Petite-Terre (Miréréni).

Ce mardi 26 avril, gendarmes et officiels ont défilé une bonne partie de la matinée parmi les débris des 122 habitations implantées sur des terrains appartenant au conseil départemental, au SMEAM (syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte) et à des propriétaires privés et recensées en novembre dernier. Entouré du maire de Tsingoni, Mohamed Bacar, le préfet Thierry Suquet s’est rendu sur place : « La destruction des bidonvilles n’est pas humainement facile, mais c’est une décision fondée sur le droit, c’est une exigence de sécurité publique et de dignité humaine. » Le délégué du gouvernement a ajouté que le recours aux dispositions de la loi Élan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) permet de répondre « à une demande forte de la population, confrontée à un climat d’insécurité et de violence, après les graves troubles à l’ordre public qu’a connus la commune fin 2021/début 2022, avec l’affrontement régulier de plusieurs bandes rivales ».

Au passage, 95 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés sur les deux sites et ont fait l’objet d’une mesure d’éloignement. En revanche, sur les 250 personnes ayant fait l’objet d’une enquête sociale de l’ACFAV (association pour la condition féminine et l’aide aux victimes), 43 d’entre elles, représentant huit familles, ont accepté une proposition de relogement temporaire.

Par ailleurs, cette opération vise à construire 34 salles de classes, une salle ULIS (unité localisée pour l’inclusion scolaire), un réfectoire et un parking dans le quartier La Pompa. À ce titre, la commune de Tsingoni bénéficie de l’assistance à maîtrise d’ouvrage de l’État et de son soutien financier, avec un concours de huit millions d’euros déjà versé, sur un coût total estimé à plus de treize millions d’euros. Le différentiel étant apporté par la commune, via le fond de compensation de la TVA (FCTVA). Les travaux doivent débuter en juillet prochain, avec un accueil des 875 élèves prévu pour la rentrée 2024.

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