« On va vers le mieux, on voit les appels d’offres sortir »

Avec une quarantaine d’adhérents, la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP) suit de près l’évolution du secteur et se veut optimiste au vu des chantiers à venir. Le point avec Julian Champiat, le président de la fédération locale.

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Julian Champiat, le président de la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP), insiste sur les besoins en formation de qualité sur l’île.

Flash Infos : A quoi vous attendez-vous pour cette année ?

Julian Champiat : C’est une année de transition. On attend le tremplin de 2024, même si c’est vrai qu’on disait ça pour les années précédentes. Mais on voit qu’on va vers le mieux. On voit les appels d’offres sortir.

F.I. : Qu’est-ce qui pousse à l’optimisme ?

J.C. : Il y a d’abord le logement. La Sim (Société immobilière de Mayotte) veut 550 logements par an.  On arrive à sortir 350 par an. C’est bien, ça veut dire qu’on s’améliore. Je pense aussi aux projets en cours comme Caribus ou la Technopôle à Dembéni. Derrière, il y aura la piste longue de l’aéroport (N.D.L.R. l’État tranchera entre Pamandzi et Bouyouni d’ici la fin de l’année), le boulevard urbain ou la piscine de Kawéni. Et bien sûr, notre plus gros chantier reste les écoles.

F.I. : Est-ce que vous serez capables de répondre à la demande ?

J.C. : Il nous manque de la main d’œuvre qualifiée, notamment des chefs de chantier ou des compagnons. Mais si on veut suivre, ce sont des centaines d’embauches qu’il faut, du gros œuvre à l’électricien. Les grosses boîtes arrivent à faire venir des gens de métropole. Aujourd’hui, même elles ont du mal. Pour les PME, c’est encore plus difficile car des jeunes sortant de formation nous demandent assez vite des gros salaires. La dernière fois, on m’a demandé un salaire équivalent au mien.

F.I. : Qu’en est-il des formations ?

J.C. :  Je pense aux électriciens, aux étancheurs, ça existe oui, mais ça ne court pas les rues. Il y a le Cnam (conservatoire national des arts et des métier) qui a créé un Deust Conduite de chantier en alternance. La première promotion devrait sortir cette année. Mais je suis en train de voir avec la fédération nationale du BTP pour ouvrir un Centre de formation d’apprentis (CFA). L’idéal serait des formations d’un ou deux ans en alternance. Il est très important qu’on forme localement.

F.I. : Comment faites-vous face à la montée des prix ?

J.C. : On a mis en place l’indice BTP. Il y a deux index, le B01 pour le bâtiment et le TP01 pour les travaux publics. Dernièrement, ils ont augmenté en fonction de l’inflation, du Covid-19 et de la guerre en Ukraine. C’est important pour nous. Avoir un curseur, ça nous permet d’être plus serein. Ça nous permet de ne pas avoir une marge de sécurité trop importante, ou au contraire, perdre de l’argent.

Il y a également l’observatoire de la commande publique, qui est en place depuis des années. C’est pratique car les projets lancés par les pouvoirs publics peuvent prendre des années.

Une fédération à la recherche d’un permanent

La fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP) compte 42 affiliés. Les deux plus gros sont Vinci et Colas, mais on retrouve davantage de PME (Petite ou moyenne entreprises) avec une quinzaine de salariés. C’est le cas de Julian Champiat, son président, qui est à la tête de plusieurs sociétés dont Étanchéité australe. Celui-ci est à la recherche d’un permanent « pour assurer la coordination ».

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