Mamoudzou récupère 45 hectares de la liquidation du Smiam

Dissout depuis 2014, le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam) commence enfin la cession de son patrimoine avec la commune de Mamoudzou. Ce transfert va permettre à la ville chef-lieu de récupérer plus de 45 hectares sur lesquels se trouvent la quasi-totalité des groupes scolaires, trois équipements sportifs et deux emprises foncières sur Kawéni et Doujani. La succession de ce type d’actes doit à terme accélérer le développement de Mayotte.

« Ce moment est historique », insiste Claude Vo-Dinh, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte. Il faut dire que ce vendredi 2 septembre est à marquer d’une pierre blanche puisque ce jour coïncide avec le premier acte de cession entre le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam) et l’une des communes, en l’occurrence Mamoudzou, depuis la liquidation de l’institution débutée en 2014.

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Bourahima Ali Hadhurami, le directeur général des services du Smiam depuis septembre 2021, et Kamal Eddine Abdou Rabi, le responsable du service foncier à la mairie de Mamoudzou, ont travaillé de concert pour aboutir à cette signature.

Avec un patrimoine d’une valeur de 422 millions d’euros, le syndicat constitue le deuxième propriétaire terrien de l’île, après le conseil départemental de Mayotte, avec une réserve foncière évaluée à 1.500 hectares en 2018. L’enjeu est donc de taille dans la mesure où « nous avons construit ce territoire sur des terrains qui n’appartenaient pas vraiment aux collectivités », résume Ambdilwahedou Soumaïla, l’édile de la ville chef-lieu. Bémol : sans titre de propriété, les mairies ne peuvent bénéficier de subventions de l’État et de l’Europe, et par conséquent se développer…

Kawéni et Doujani au cœur de cette signature

À travers cette signature, la municipalité récupère plus de 45 hectares, sur lesquels se situent la quasi-totalité des groupes scolaires (29), trois des quatre équipements sportifs concernés et deux emprises foncières. Celles-ci doivent accueillir le nouveau projet de renouvellement urbain à Kawéni et la zone d’aménagement concerté à Doujani, dont les travaux vont vraisemblablement commencer à la fin de cette année. « Si Mamoudzou avance, ce sera bénéfique pour tout le monde », martèle le premier magistrat, dont la soif de transformation n’est plus à présenter.

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Un leitmotiv partagé par le président du syndicat, Mouslim Abdourahaman, en poste depuis deux ans à la suite de sa réélection à Bouéni. « Mayotte est en chantier sur l’ensemble des domaines. » Irrémédiablement, il a conscience de l’urgence. « Nous nous sommes donnés trois ans pour liquider le Smiam, nous sommes dans les délais. » Une course contre la montre dans le but de rétrocéder la totalité du bâti construit (écoles, stades de football et plateaux polyvalents) selon un principe de territorialisation dès 2023. Sur les parcelles publiques, c’est-à-dire celles détenues par le Département (14%) et l’État (6%), un travail de maîtrise foncière est en cours. Par contre, il s’agit d’une autre paire de manches quand plusieurs parties prenantes ou des privés rentrent en ligne de compte.

79% du patrimoine foncier concentré au nord-est de l’île

Après presque une décennie de léthargie, la gouvernance du Smiam, composée de dix-sept élus communaux et de quatre départementaux, semble avoir enfin trouvé son rythme de croisière. Attention toutefois ! Si toutes les communes ont mis la main au pot de façon uniforme entre 1979 et 2014, 79% du patrimoine foncier se concentre aujourd’hui au nord-est de Mayotte (plus précisément à Bandraboua, à Mamoudzou et à Koungou). En raison de cette inégalité territoriale, il n’est pas exclu que de petites guéguerres internes ne viennent redistribuer les cartes à la dernière minute…

Un trop grand besoin d’écoles a sonné le glas

Entre 1979 et 2012, le syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte a construit 1.600 classes. Toutefois, il n’est plus parvenu à absorber la demande toujours plus croissante à partir de 2007. En interne, la structure a pâti des querelles politiques et d’un manque de projection. Avec seulement 31 salles livrées en moyenne par an sur cette période de cinq ans, le rapport d’inspection de 2013 faisait état d’un besoin de 485 classes à horizon 2015 et de 577 en 2020. Une marche trop importante à gravir qui a précipité la décision de dissolution du Smiam, actée par les élus en 2014.

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