La lutte contre le mal-logement, cheval de bataille de Soliha à Mayotte

Le directeur général de l’association Soliha, Michel Pelenc est actuellement en visite dans les Outre-mers. Après La Réunion, la semaine dernière, il était à Mamoudzou pour rencontrer les élus et plusieurs acteurs du logement social mahorais, ce lundi. Il a pointé « une urgence ».

« Vous avez une urgence. On ne peut pas laisser des personnes dans de telles conditions de vie », s’alarme Michel Pelenc. Le directeur général de Soliha n’y va par quatre chemins, ce lundi matin, à la mairie de Mamoudzou. Déjà venu à Mayotte, il alterne pendant trois jours visites de quartier et des rencontres avec des élus pour évoquer la lutte contre le mal logement. Un fléau qui touche Mayotte et une conséquence bien sûr de la pauvreté du département français. Alors que l’accès ou le maintien au logement est la mission de l’association, celle-ci est d’autant plus nécessaire sur le territoire mahorais.

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Le directeur général s’est adressé à des partenaires locaux et évoqué « l’urgence » de la lutte contre le mal-logement sur Mayotte. A sa droite, la directrice de Soliha Mayotte, Anazade Amdjad.

Ce travail de fond sur Mayotte, Soliha le fait depuis cinq ans maintenant. Avec ses bientôt dix-sept collaborateurs, elle compte s’installer durablement sur le territoire. Accompagnant en tout 400 familles pour les aider à trouver un logement décent, elle a développé également un dispositif expérimental à Majicavo-Dubaï sous forme d’« intermédiation locative ». Et ce n’est pas fini selon le directeur général. « Hier, j’ai rencontré une dame qui est à Mayotte depuis 32 ans. Elle vit avec son fils lourdement handicapé dans un bidonville. Elle n’avait aucune aide. Ce n’est pas normal », se désole-t-il.

Des dispositifs nationaux hors de portée

Face au directeur de Soliha, élus locaux et techniciens en charge de l’aménagement urbain opinent et partagent le même constat. Cependant, ils rappellent au directeur général que de nombreux freins existent sur l’île pour améliorer le logement, à commencer par le manque de foncier ou la légalité des logements autant en durs qu’en mous (les bangas par exemple).

Autre problème, les critères des dispositifs financiers ne sont pas forcément applicables à Mayotte, voire des aides existent, mais uniquement sur les autres territoires français. « On voit bien que les lignes ne bougent pas à Bercy (N.D.L.R. siège du ministère de l’Economie et des Finances) », fait remarquer le service de l’aménagement de Mamoudzou, qui monte régulièrement des dossiers.

L’association Soliha elle-même est parfois confrontée aux difficultés récurrentes sur le territoire. C’est le cas pour les nouvelles constructions. « On a 17 logements arrêtés. Ce sont des coquilles vides », déplore Michel Pelenc, qui n’exclut d’avoir du recours à « du mécénat » pour mener à bien les chantiers.

En attendant, il se montre volontaire avec ses interlocuteurs du jour. « Chacun doit se bouger pour faire le job », rappelle-t-il.

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