Logements insalubres : dix logements temporaires sortent de terre à Koungou

Dans la continuité de la lutte contre l’habitat illégal et insalubre, la ville de Koungou va expérimenter un nouveau système de logements temporaires. Installés au lieu-dit Hamachaka du village de Majicavo-Koropa, les premiers modules des dix logements temporaires ont été posés ce lundi matin.

Porté par la ville de Koungou conjointement avec les services de l’État, le projet ambitionne à mettre en place un relogement rapide des ménages à Majicavo-Koropa, le temps de la construction des logements définitifs. S’inscrivant en complémentarité des dispositifs de relogement d’ores et déjà mis en place, cette opération vise notamment à garantir le retour des ménages initialement expulsés (voir ci-dessous). Le but est également de proposer un dispositif qui soit dédié aux opérations de démolition de logements insalubres, afin de ne pas bloquer des places en hébergement d’urgence.

« C’est un défi ! »

Cette construction innovante de logements temporaires en modules aspire à la rapidité de mise en place du dispositif, mais aussi à la gestion locative et un accompagnement social des ménages pour leur insertion. Il se veut relativement court. Du lancement des études, à la pose des modules en passant par les travaux, ce sont seulement trois mois qui sont nécessaires à l’aboutissement du chantier. « C’est une opération pour la construction de logements temporaires, pour les familles impactées par la résorption de l’habitat insalubre, de l’habitat illégal et de la lutte contre l’insécurité », explique Vanille Guichard, chef de projet à la ville de Koungou, en ajoutant : « l’objectif était de faire ce chantier rapidement, c’est un défi ! »

Ce sera donc très rapidement, que les 28 modules, qui équivalent à dix logements, du T2 au T5, seront installés. Ils contiendront des sanitaires, douches, buanderie et cuisine communs, mais chaque famille aura son espace de vie séparée. « C’est le premier chantier d’habitats modulaires sur l’île. Les logements assureront la sécurité, le confort et l’acoustique des familles », assure Renaud Linemann, directeur d’Industrie Modulaire de Mayotte, l’une des entreprises en charge de la construction de ces logements.

Une construction pour permettre une démolition

Cette construction intervient en amont d’une nouvelle opération de démolition d’habitats insalubres et illégaux dans la commune de Koungou. La chef de projet explique que « c’est une première opération, qui fait suite à un constat qui est de ne pas démolir pour démolir, mais de faire des opérations globales, du projet urbain. La démolition est une étape nécessaire, pour reconstruire ou parer le risque ». Une démolition qui pourra « permettre aux personnes d’intégrer des solutions de relogement adaptées à leur situation », conclut Vanille Guichard. Du côté de l’attribution de ces logements temporaires, le choix des familles installées fait suite à une enquête sociale menée en amont.

 

350 cases en tôles détruites en 2021 à Carobolé

Le lundi 27 septembre 2021, ce ne sont pas moins de 350 cases en tôles qui avaient été détruites au lieu-dit Carobolé, dans la commune de Koungou. Cette opération de destruction de l’habitat illégal avait été réalisée à la demande de la commune, sur la base de l’opération Elan publiée le 21 juin 2021, visant la lutte contre l’habitat illégal et insalubre. Ce nouveau décasage faisait suite aux 955 destructions de logements illégaux, intervenues depuis le début de l’année 2021. A la suite de cette opération de destruction, la municipalité avait évoqué le lancement d’un important projet de construction de logements sociaux.

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