Village central du nord de Mayotte, Dzoumogné compte un nouvel ensemble de 18 logements sociaux construits par la société immobilière de Mayotte (SIM), à proximité de la cité scolaire, dans le quartier de La Maison. En même temps que l’inauguration qui marque la fin de la première opération de cette ampleur dans le nord de Grande-Terre, ce jeudi matin, le départ a été donné pour la suite, une autre opération tout aussi importante et au même endroit qui comporte 72 logements et des commerces.
« Quand on voit les logements faits ici par la société immobilière de Mayotte, on a envie d’y habiter », encense Jérôme Josserand, directeur de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), en montrant la rangée d’immeubles à trois étages aux couleurs vives dont le nom est « Dzou Mwessi ». Ce jeudi matin, dans le quartier de La Maison, à Dzoumogné, ce sont 18 logements sociaux qui sont officiellement inaugurés, alors que livraison s’est faite il y a quelques mois déjà et que des familles sont déjà installées (une commission va attribuer les quelques logements qui restent). Dans le carrefour du nord de Mayotte, c’est la première fois que la SIM mène une opération de cette ampleur, mais pas la première en tant que telle sur le site. « On a eu pendant une trentaine d’années des logements individuels, il en reste encore un peu. Il y avait de l’accession sociale, mais on devait aussi loger des personnes travaillant au collège et au lycée professionnel », rappelle Ahmed Ali Mondroha, directeur de la SIM. Le quartier, du fait aussi de l’insécurité, s’est vidé au fur à mesure. « Avec nos partenaires et la mairie de Bandraboua, on a décidé de requalifier le quartier, de faire quelque chose de plus moderne et plus sécurisé », explique-t-il.
Avec une conception bioclimatique, les nouveaux bâtiments profitent d’une ventilation naturelle. Des jardins partagés permettront aussi de faire de la culture vivrière pour les familles y habitant. « Elles pourront avoir du manioc, des bananes et des tomates localement », fait remarquer Moussa Attoumani, directeur du développement et de la maîtrise d’ouvrage à la SIM.
284 logements au total
Outre la résidence inaugurée ce jeudi matin, quatre autres vont voir le jour dans ce secteur avec des livraisons prévues sur les trois prochaines années. Deux, « La source de l’or blanc » (90 logements dont 65 sociaux) et « Canne à sucre » (60 dont 48 sociaux), sont en construction, tandis que celle des « Tulipiers » (44 dont 24 sociaux) interviendra « dans quelques mois ». Ce jeudi matin, la pose de la première pierre du projet « les Plantins » est intervenue en même temps que l’inauguration de « Dzou Mwessi ». Contrairement au premier projet, il intégrera aussi quatorze logements intermédiaires, en plus des 58 logements sociaux. Afin de ne pas en faire qu’un quartier résidentiel qui comptera en tout 284 logements, des commerces pourront s’installer au rez-de-chaussée.
Fahardine Ahamada, le maire de Bandraboua, a fait part de sa satisfaction de voir le nouveau quartier prendre forme. « Les terrains ont été vendus à la SIM pour un euro symbolique. Voilà ce qu’on fait à Bandraboua, on est soucieux de loger les gens dignement », défend l’élu, qui alerte les opérateurs sur « un vide » dans les attributions des logements. Il souhaite qu’elles puissent profiter aux habitants de sa commune. « Il y a des bidonvilles à Bandraboua, et ça, ce n’est pas normal. Notre but est de loger les Mahorais dignement », clame-t-il.
Selon le directeur de la SIM, les demandes n’étaient pas légion pour la première résidence, mais il sait que celles-ci affluent quand le projet sort de terre. Et avec ces 18 logements qui servent de vitrine, les quatre résidences suivantes pourront répondre à des besoins, que ce soit pour le centre médical de référence (CMR) tout proche, ou la cité scolaire qui est encore plus près.
Du travail dans la construction
Avec des conventions avec Ouangani, Bandrélé, Kani-Kéli et Tsingoni signées ce jeudi, la SIM continue de préparer l’avenir. L’objectif reste de faire « 500 logements par an », surtout depuis que le bailleur social a intégré une filiale du groupe CDC Habitat. « Sur l’ensemble des bailleurs sociaux nationaux, la SIM a le rythme le plus soutenu de constructions, parce que construire l’équivalent de plus de 10% de son patrimoine, c’est exceptionnel », indique Anne-Sophie Grave, la présidente du directoire de CDC Habitat.
En parallèle de tous ces chantiers, Jérôme Josserand alerte sur « la surchauffe » des coûts et invite à leur maîtrise. Car si les crédits augmentent, il prévient que l’inflation aspire assez vite les fonds supplémentaires.