La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire vient de créer un partenariat avec la société immobilière de Mayotte pour favoriser l’insertion des personnes éloignées de l’emploi et réduire l’impact environnemental des projets immobiliers.
Mayotte enregistre le taux de chômage le plus élevé de France avec 28% de personnes sans emploi. 65% des jeunes de moins de 30 ans sont d’ailleurs sans diplôme qualifiant. « On sait que les problèmes de délinquance du territoire sont notamment liés à ces jeunes en errance, qui ne trouvent pas de travail », estime Ahmed Ali Mondroha, le directeur général de la société immobilière de Mayotte (SIM). Pour favoriser leur insertion, la société d’économie mixte d’aménagement et de construction propose depuis longtemps des missions aux personnes éloignées de l’emploi sur les chantiers.
Une démarche formalisée ce mercredi 19 octobre avec la signature d’une convention de partenariat avec la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress). L’objectif : intégrer 5 à 10% de personnes en insertion dans les projets de construction mahorais. « Cela dépendra des chantiers », souligne Kadafi Attoumani, le président de la CRESS de Mayotte. Au total, la SIM projette de créer environ 500 logements par an sur le territoire.
« L’idée est d’utiliser plus de briques en terre cuite »
Au-delà de l’insertion, les deux structures entendent favoriser le développement des constructions respectueuses de l’environnement, notamment grâce à des matériaux locaux et éco-responsables. « L’idée est par exemple d’utiliser des briques en terre cuite, mais également d’insérer des clauses en lien avec la gestion de l’eau, de l’électricité ou des déchets », prévient Eirini Arvanitopoulou, le responsable du dispositif « Achat socialement responsable » de la CRESS, qui vise à rendre la commande publique – représentant 50% du modèle économique mahorais – plus responsable au niveau social et environnemental. Un dispositif lancé en 2017.
Une réglementation à partir de 2025
Mais la volonté des deux structures répond surtout à une réglementation. D’ici trois ans, les clauses sociales et environnementales deviendront obligatoires dans les appels d’offres, dans le cadre du plan national des achats durables. « Depuis 2021, il s’agissait d’une option pour les acheteurs publics. À partir de 2025, les clauses environnementales apparaîtront dans tous les marchés et les clauses sociales dans au moins 30% d’entre eux », poursuit Eirini Arvanitopoulou. « Nous essayons donc de nous préparer à cette réglementation. »
Dans ce cadre, la Cress établira une charte de la commande publique mahoraise durable, en décembre. Portée par la préfecture et le Département, elle réunira tous les acheteurs publics « pour que tout le monde s’engage ».