Le projet Anru (pour Agence nationale pour la rénovation urbaine) du quartier de La Vigie à Pamandzi va enfin prendre forme. La première phase de cette opération, dont les documents d’engagement ont été signés ce mercredi, porte sur l’ouverture d’une voirie de désenclavement. Le premier coup de pioche est prévu dans trois mois.
Le président de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), Saïd Omar-Oili, avait le sourire cet après-midi. Il a officiellement paraphé les documents d’engagement permettant à société Colas d’engager les travaux de voirie qui permettront de désenclaver le quartier de La Vigie, qui s’étend sur près de 160 hectares, et compte 9.000 habitants, dont 6.000 vivent dans des logements de fortune. Une signature qui s’est déroulée en présence d’autres acteurs appelés à intervenir prochainement sur ce chantier, notamment sur le volet environnemental, et des services techniques de l’intercommunalité de Petite-Terre. « C’est un enjeu important pour nos populations qui en entendent parler depuis de nombreuses années. Nous espérons que cette fois-ci sera la bonne et que le projet va enfin aboutir avec nous », a déclaré le maire de Dzaoudzi-Labattoir, en clarifiant ses principales attentes dans cette première opération.
Outre le ramassage des ordures ménagères (fléau majeur dans ce quartier aux ravines insalubres autant dans son versant labattoirien que pamandzien), l’ouverture de cette voirie permettra surtout aux forces de l’ordre d’accéder aux refuges des bandes qui réussissent à échapper aux autorités après avoir commis leurs actes dans la ville. « La peur doit changer de camp dorénavant pour aller du côté des délinquants et non plus de la population », a souligné « S2O », après avoir apposer sa signature sur les documents qui doivent permettre la création d’un kilomètre de voirie reliant la route Marcel-Henry au boulevard des Amoureux, via La Vigie.
Plus de 600 logements prévus
La réalisation de cette opération est un long processus démarré il y a six ans déjà. Il faudra attendre encore trois mois avant que les premiers coups de pioche ne soient donnés sur le chantier qui durera trois ans. Le projet se déroulera en trois phases et prévoit la construction de 320 logements privés, 20 logements portés par Action Logement et 316 logements sociaux. Il est aussi question d’école, d’une PMI, d’un laboratoire et d’une maison du projet, ainsi que l’aménagement d’espaces publics et de voies arborées notamment. Au total, ce projet sera financé à 78 % par l’Anru (13.400.000 euros), 8% par le Conseil départemental de Mayotte (1.500.000 euros) et 22% par la CCTP.
Élément important, le marché attribué à la société Colas et d’autres partenaires comporte une contrainte, l’obligation de recourir à de embauches de personnel résidant en Petite-Terre s’agissant des contrats d’insertion professionnelle.