Le projet de la nouvelle ZAC de Doujani comprend des logements SIM (Société immobilière de Mayotte) sur du foncier géré par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Les deux parties ont paraphé, ce mardi après-midi, à Mamoudzou, un avenant d’une convention partenariale qui les lie pour la vente préférentielle de terrains aménagés à destination de logements.
Alors que le projet à Doujani avance, la SIM (Société immobilière de Mayotte) et l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) sont liés par une convention qui engage intimement le premier à céder du foncier aménagé au second. L’établissement public étant un outil nouvellement implanté sur le territoire, il a fallu attendre qu’il ait une visibilité sur ses opérations avant que la SIM ne puisse se positionner sur les opérations les plus avancées sur lesquels les deux parties entrevoient de signer des cessions foncières dès cette année 2023, ainsi que sur les trois années à venir. C’est donc essentiellement sur la base des opérations les plus matures de l’Epfam que porte ce premier avenant. Il est ici question d’une opération appelée à prendre forme dans le quartier de M’tsapéré sous l’appellation de « Canopée Doujani ». C’est une opération qui se veut phare, un mixte de logements de tous types, de commerces et tertiaires. Selon Moussa Attoumane, directeur du développement et construction à la SIM, « l’idée est d’apporter une centralité à ce quartier et cette opération est la pierre angulaire de cette future ZAC parce que c’est là où on va voir la mixité sociale et fonctionnelle, autrement dit le point chaud en matière de mixité dans ce quartier ». Pour la SIM, il est clair que la visibilité globale de cette ZAC dépend avant tout des évolutions que va enregistrer l’Epfam dans son projet. « Pour vous donner un chiffre précis, pour nous à la SIM, il faut compter 150 millions d’euros pour 500 logements qui seront construits à Doujani, ce qui représente un investissement conséquent dans l’économie locale », rajoute le directeur du développement.
1.522 logements à Mayotte
« Nos deux structures partagent l’ambition du territoire, chacun ayant besoin de l’autre dans un esprit collectif, y compris avec l’Al’ma, un autre bailleur social, dans le but unique de proposer aux Mahorais un panel de produits couvrant tous les spectres sociaux et publics le plus large possible », fait remarquer Raynald Vallée, le président de l’Epfam. Vincent Duponchel, directeur de la stratégie et des opérations à l’Epfam, insiste sur le fait que le LATS (logement d’accession très sociale) est un produit nouveau qui n’existe nulle part ailleurs en France. Il explique que 80% des familles mahoraises sont éligibles à un logement social, mais une part très significative d’entre eux aurait des conditions de revenus qui ne leur permet même pas de rentrer dans des logements sociaux. Cette vraie difficulté aurait débouché sur une réflexion visant à la création d’un nouveau produit permettant un reste à charge au profit des locataires aux revenus très très limités, ce qui constituerait un vrai progrès pour le territoire.
Et ça ne s’arrête pas à Doujani. La dynamique engendrée par cet avenant porte globalement sur un ensemble de quatre projets portant sur 1.522 logements pour un investissement total de 350 millions d’euros. Outre la ZAC de Doujani, il s’agit également d’une opération à Tsararano-Dembéni, M’jini dans la commune de Bandrélé, et Bazama, une petite opération d’aménagement à Mamoudzou. Le document paraphé ce mardi (suite à un autre signé quelques heures plus tôt entre l’Epfam et Action logement, l’autre grand bailleur social local) va permettre la superposition des plans stratégiques et de développement des deux entités concernées dans le but de co-réaliser des aménagements de qualité, anticiper et réaliser le développement de Mayotte.