Le ZAC de Doujani commence sa mutation

La ZAC de Doujani commence peu à peu à changer, les premiers logements doivent bientôt sortir de terre. Alors que la Banque des Territoires est associée à différents projets à Mayotte, sa directrice, Gisèle Rossat-Mignod, a eu le droit à une visite organisée ce jeudi matin.

Ça se rapproche. La construction des premiers logements SIM et d’Al’ma à Doujani, à Mamoudzou, devrait commencer dans le courant de l’année prochaine. Ce jeudi matin, l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte organisait justement une visite des différents chantiers en compagnie de la directrice de la Banque des territoires, Gisèle Rossat-Mignod, partenaire financier de plusieurs opérations. « Cette visite vous permet de voir à quelles problématiques on est confronté, des problématiques d’occupation, topographiques, de relogement », énonce ainsi Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Epfam. Son organisme pilote la transformation de la ZAC Doujani ya Meso, quartier de M’tsapéré, pour le compte de la municipalité de Mamoudzou. La visite a naturellement commencé par la Maison du projet faite de différents matériaux locaux comme la brique de terre comprimée (BTC). C’est à proximité que les deux grands bailleurs de l’île, la Société immobilière de Mayotte et Action Logement Mayotte, construiront leurs premiers immeubles. La première envisage de commencer ses travaux en mars, « après la saison des pluies », confirme Ahmed Ali Mondroha, son directeur. 58 logements, des bureaux et des commerces seront répartis sur huit bâtiments, à côté de la place de l’École. Quand chez Al’ma, on table plutôt sur juin pour son projet de 60 logements et de quatre surfaces commerciales. Les deux chantiers sont prévus sur deux ans.

Sur les hauteurs, c’est un projet expérimental de 17 logements qui en train de voir le jour. « Davu Dago » doit servir de modèle à l’émergence de nouvelles constructions à Mayotte. Malgré le relief, les structures en béton vont être surmontées d’habitations faites de murs remplis par de la terre prise directement ce chantier. Ce torchis sera issu « d’un mélange plus durable », explique Marine Guérineau, architecte du cabinet JBA. Pour ce qui est de la charpente, c’est le bambou qui a été privilégié, mais si celui-ci viendra d’abord d’Indonésie et de Madagascar (le bambou mahorais n’est pas certifié).

La directrice du réseau de la Banque des Territoires, Gisèle Rossat-Mignod, n’a pas été avare de questions sur les différents projets, sur les matériaux utilisés. Elle n’a pas caché sa surprise quand elle a appris que 92% du territoire était soumis aux aléas naturels et même 80% à des aléas « forts » et « moyens ». « Quand on voit les chantiers aujourd’hui qui se font jour sur ce territoire, on est impressionné. Je voudrais vous dire ma fierté, j’associe la direction régionale à mes mots, qui est présente sur ce territoire. Vous savez que le groupe de la Caisse des dépôts a fait le choix d’être aussi présent physiquement sur ce territoire. Pourquoi ? Parce que ce territoire le mérite », a-t-elle réagi sitôt la visite pluvieuse terminée.

Associer les habitants

L’arrivée des différents projets ne s’est pas faite qu’en douceur dans le quartier. Plusieurs décasages ont eu lieu dans cette vallée où l’habitat informel s’est rapidement étendu. Hamidani Magoma, le premier adjoint au maire de Mamoudzou en charge de l’aménagement, se rappelle des débuts difficiles où il a fallu convaincre que les nouvelles constructions se font aussi pour les habitants. Depuis, les choses se sont calmées et une partie des riverains savent qu’ils pourront accéder aux futurs logements sociaux. C’est d’ailleurs l’une des ambitions de la convention signée entre l’Epfam et la Banque de territoires, ce jeudi matin. En contractant un prêt pour trente millions d’euros, le premier s’engage en contrepartie au développement de logements sociaux dans ses projets. « Ce minimum est largement atteint et dépassé dans toutes nos opérations », assure le directeur de l’Epfam. « C’est une action de financement qui a du sens, qui est utile. On va sortir des populations qui sont dans des logements très précaires vers des solutions beaucoup plus qualitatives », ajoute Nicolas Blanc, le directeur régional La Réunion-océan Indien de la Banque des Territoires.

La question du relogement a été un peu abordée, le quartier ayant fait l’objet d’une grande opération au tout début de l’opération Place nette en avril. Dernier chantier visité ce jour-là, à côté du site du futur siège de l’Epfam, « La Case 5×5 » est une rangée de petites habitations qui a émergé, ces derniers jours. Rapidement montées, elles comportent une salle de bains, une pièce de vie/cuisine et trois autres pièces. Elles serviront au relogement temporaire à mesure que les travaux avanceront dans ce quartier en passe désormais de se transformer.

Dix millions d’euros pour le projet Caribus

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De gauche à droite, Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, Badrou Rajab, le vice-président en charge de la mobilité, Nicolas Blanc, le directeur de l’océan Indien de la Banque des territoires, Gisèle Rossat-Mignod, la directrice du réseau de la Banque des territoires, et Moudjibou Saïdi, le président de la Cadema.

Alors que les navettes de la Cadema commenceront à emprunter les voies du Caribus à partir du 23 décembre, Gisèle Rossat-Mignod, la directrice du réseau de la Banque des Territoires était présente, ce jeudi, au siège de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) pour financer le projet Caribus.

L’institution qui appartient au groupe de la Banque des dépôts va financer à hauteur de dix millions d’euros la suite des aménagements. La phase numéro 1 du projet Caribus est presque achevée avec la voie qui relie Passamaïnty au centre commercial Baobab. Au total, le projet comptera quatre lignes de bus pour une mise en service définitive à horizon 2027. La phase numéro 2 qui commence en 2025, qui comprend le tronçon entre le centre commercial Baobab et la pointe Mahabou, s’élèvera à 71 millions d’euros. Le coût total des aménagements est évalué à 245 millions d’euros. Au total, la Cadema aura à sa charge 48 millions d’euros en emprunts. Pour Gisèle Rossat-Mignod, ce partenariat avec la Cadema est « très important pour la Banque des territoires parce que nous avons le sentiment que nous contribuons à faciliter la vie des Mahorais. Le transport est en en effet un élément majeur ».

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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