« L’auto-promotion mahoraise au cœur de la ZAC de Ouangani »
L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) et le cabinet INterland ont présenté la maquette du projet de ZAC Ouangani-Coconi aux habitants de la commune, ce mardi après-midi.

Depuis mars, plusieurs ateliers ont eu lieu auprès des habitants de la commune de Ouangani afin de mieux cerner leurs attentes vis-à-vis de la future ZAC (Zone d’aménagement concerté). Des avis qui ont nourri les réflexions sur le projet à cheval sur les villages de Ouangani, Coconi et Barakani. Celui-ci a été présenté ce mardi dans la commune.

On pourra presque parler de nouveau village à Ouangani. Ce mardi, l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) a organisé une réunion de restitution sur la concertation qui a eu lieu auprès du public depuis le mois de mars sur le projet de ZAC (Zone d’aménagement concerté) de Ouangani-Coconi. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les choses ont été vues en grand. Arena pour les spectacles, campus universitaire, quatre écoles, une mosquée, une place du marché de 6.000 m2, qui pourra accueillir différentes manifestations, ou encore 2.500 logements sont autant de constructions qui doivent occuper un secteur de 120 hectares, à la jonction des villages de Ouangani, Barakani et Coconi. « On trouve intéressant que cette zone vienne créer un nouveau centre pour l’ensemble des villages », estime Julien Mithieux, urbaniste pour le bureau d’étude INterland.

« L’auto-promotion mahoraise au cœur de la ZAC de Ouangani »
La nouvelle ZAC devrait comporter 2.500 logements, dont 600 à destination des étudiants.

Répondre aux attentes

Ces derniers mois, plusieurs ateliers ont été menés auprès de la population, des associations, des entreprises ou encore des agriculteurs, afin que les urbanistes et architectes du projet, piloté par l’Epfam en partenariat avec la commune de Ouangani et la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO), puissent mieux appréhender leurs besoins. « On a bien compris que les attentes étaient diverses concernant les infrastructures résidentielles », explique Joséphine Bonte, architecte pour INterland. Il y aura donc de l’habitat collectif, du logement universitaire, mais également des maisons intégrées aux parcelles de forêt, respectueuses des arbres afin de préserver la ruralité du lieu, ainsi que des possibilités de cultiver à proximité des habitations. « Notre but est de créer une place où l’auto-promotion mahoraise serait au cœur de la ZAC », met en avant l’architecte, soulignant que les envies et habitudes des familles sont rigoureusement prises en compte.

« Il y a également beaucoup de jeunes, présents lors des ateliers, qui ont insisté pour avoir des espaces de jeux », ajoute-t-elle, avant d’annoncer que plusieurs endroits récréatifs sont prévus. Une logique qui s’applique au futur campus universitaire. Plus qu’un lieu d’étude, il sera conçu pour être un lieu de vie, ouvert sur les alentours. Ses différentes installations sportives ou encore sa bibliothèque seront ouvertes non seulement aux étudiants, mais aussi à la population. « Le campus aura un espace central ouvert sur la ville qui profitera aussi aux habitants », vend Julien Mithieux. Ce campus sera relié au plateau, où doit se trouver la centralité avec notamment la grande place, par une voie entièrement piétonne. En somme, cette nouvelle ZAC, dont les travaux doivent commencer en 2026, se veut un lieu de vie ouvert et dynamique.

« L’auto-promotion mahoraise au cœur de la ZAC de Ouangani »
Une quinzaine d’habitants est venue écouter le compte-rendu des ateliers de concertation ce mardi, à Ouangani.

Désenclaver Ouangani

Mais l’intérêt majeur, pour les habitants de la commune, est le désenclavement de Ouangani. « C’est quelque chose qui est beaucoup revenu au cours des ateliers et des discussions avec la population », insiste l’urbaniste. Avec ce chantier, des travaux de voirie vont être entrepris, pour prolonger les routes existantes, s’ajoutant à ceux projetés par le conseil départemental de Mayotte. Ce nouveau lieu de vie comprendra également une zone économique, avec de nombreux commerces, pour certains au rez-de-chaussée des habitations. Un élément qui s’ajoute au dynamisme de ce futur territoire est la zone administrative qu’a prévu de mettre en place le conseil départemental, en dehors mais à directe proximité du périmètre.

Lors des ateliers et de la réunion de restitution, une inquiétude plane néanmoins dans le public : celle du foncier. En effet, plusieurs familles propriétaires vont devoir trouver un terrain d’entente avec l’Epfam, qui va entamer une phase de maîtrise foncière, grâce à, il l’espère, des acquisitions à l’amiable.