L’Association des Maires de France sera vigilante à ce que la parole des maires soit prise en compte

Le Président de l’AMF, David Lisnard, en visite à Mayotte,promet une assistance et une ingénierie juridique, financière et administrative aux communes et intercommunalités mahoraises qui la souhaiterons. Un conteneur de matériel scolaire est en préparation pour un envoi rapide aux écoles de notre archipel.

Une visite au pas de charge pour David Lisnard, qui vient de passer deux jours dans le département. Au moment même où la loi d’urgence pour Mayotte était examinée par le Sénat, le président de l’Association des Maires de France (AMF) et maire de Cannes a choisi d’arpenter les communes de lîle pour se faire, lui aussi, une idée réelle de la fureur dévastatrice du cyclone Chido – suivi de la tempête tropicale Dikeledi il y a deuxsemaines – sur le territoire. David Lisnard a ainsi pu mesurer l’ampleur des dégâts provoqués par le phénomène climatique d’une rare intensité et violence, ainsi que l’état désastreux dans lequel il a plongé des centaines de milliers de familles mahoraises.

Malgré un agenda très chargé ce mercredi matin, il a tenu un point presse en milieu de journée dans les locaux de la mairie de Pamandzi, aux côtés de Madi Madi Souf, président de l’Association des Maires de Mayotte (AMM). Il venait juste auparavant de s’entretenir avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et d’autres représentants des services de l’État, le général Pascal Facon choisi pour prendre la tête du futurétablissement public chargé de la reconstruction de Mayotte et son homologue qui dirige les forces de gendarmerie dans le département. « Cette mobilisation (en cours) est absolument nécessaire pour deux raisons, d’abord parce que Chido a effectivement produit des conséquences particulièrement douloureuses en matière d’habitat, d’accès à l’alimentation, d’accès aux soins, et que les trois crises, réelles, avérées ou potentielles, sont toujours latentes, la crise humanitaire dont alimentaire, la crise sanitaire et la crise sécuritaire. Et les trois peuvent être liées entre elles par une interaction, donc nous allons devoir engager un travail de reconstruction (de l’île) dans le cadre d’une loi d’urgence dont on salue l’examen et le vote, unanime d’ailleurs, mais dont on souligne la nécessité d’en connaître les modalités puisqu’elle permet au gouvernement de procéder par ordonnances ». À David Lisnard d’expliquer qu’il s’agit d’un mécanisme permettant au gouvernement d’avoir un pouvoir à la fois exécutif et législatif plus rapide et plus simple, « encore faut-il maintenant qu’on connaisse le contenu de ces ordonnances, et ce sera l’une des missions de lAssociation des Maires de France de faire en sorte que les maires et les présidents d’intercommunalités soient associés, consultés et informés du contenu législatif et réglementaire qui va découler de cette capacité à procéder par ordonnances. [] Parce que tout l’enjeu va être là, pour ce que nous exprimons en tant que maires soit bien pris en compte dans la reconstruction« , a souligné le président de l’AMF en rappellent au passage que c’est là l’une des vocations de l’AMF.  

Prendre en compte la parole des maires

Il y a un deuxième élément que David Lisnard retient au terme de ce déplacement sur notre territoire. Le cyclone Chido est un révélateur, un élément catalyseur et accélérateur de crise, « mais c’est aussi un élément révélateur d’une situation problématique sur Mayotte que nous avons évoqué à plusieurs reprises et que l’AMF a été l’une des premières à révéler sur le plan national grâce à Madi Madi Souf, aux équipes et parlementaires qui l’accompagnaient il y a quatre ans, les crises migratoire, de l’eau (survenue à plusieurs reprises) et sécuritaire ». Le président de l’AMF s’est plu à noter qu’en enlevant la végétation, le cyclone Chido a révélé physiquement la réalité des bidonvilles dont on sous-estimait parfois, y compris sur le terrain, l’amplitude dans certains secteurs.

« Ça fait apparaître ces habitations qui ont été reconstituées en quelques heures après le cyclone », devenant ainsi un indicateur. Les problèmes qui vont découler de cette reconstruction sont, pour lui, une raison suffisante pour que les maires et les présidents dintercommunalités soient entendus par les autorités étatiques dans le cadre de cette loi de reconstruction de Mayotte. Selon David Lisnard, l’Association des Maires de France continuera à relayer les aspirations légitimes de l’Association des Maires de Mayotte (et des présidents d’intercommunalités) pourqu’il y ait notamment un fonds d’urgence d’investissement en soutien à la répartition. « Que l’on prenne en compte ce que les maires, à juste titre, on fait dans l’urgence, mais qui ne peut pas être compatible avec les procédures habituelles, pour sécuriser et ouvrir les écoles, assurer des soins et la réalité de dispensaire ou autres équipements« , a précisé David Lisnard, qui plaide aussi en faveur d’un soutien logistique et une ingénierie juridique en faveur de certaines communes locales qui lui en ont fait la demande. « Pour les communes (17) et les intercommunalités (5) qui voudraient avoir un autre regard sur l’ingénierie juridique, financière et administrative d’autres collectivités – un type de solidarité toujours utile pour un maire d’une commune sinistrée – pour soutenir et accompagner, sur la base du volontariat, des communes mahoraises ».

Un conteneur de matériel scolaire

À l’attention des médias représentés à ce point de presse, David Lisnard a indiqué que ce qui pourrait leur paraître secondaire à première vue, est absolument essentiel dans la réalité de l’action publique et communale, « avoir la bonne ingénierie pour prendre les bonnes décisions au meilleur coût et les plus sécurisées sur le plan juridique pour les élus qui seront à même d’aider la population « . Le Président de l’AMF qui a poursuivi son propos toujours dans cette phase de l’urgence et de la consolidation, « phase la plus difficile actuellement, celle où les impatiences vont émerger et on est entre l’urgence et la reconstruction », « nous recensons les besoins en matériel pour sur les écoles. Des matériels de très bonne qualité sont disponibles dans des écoles de l’hexagone et nous allons organiser au niveau de l’AMF un envoi de conteneur qui arrivera rapidement pour les écoles de Mayotte pour permettre aux enseignants et aux élèves d’avoir de bonnes conditions d’apprentissage et de savoir, ce qui est une opération très concrète ». Tout en se gardant de sortir de son rôle de président de l’AMF, David Lisnard a évoqué la question de la pression migratoire en provenance des Comores et dAfrique continentale. Une problématique cruciale à régler selon lui pour permettre à Mayotte d’avoir des programmations de développement réalistes et pérennes. De même qu’un mode de recensement de la population locale reflétant les réalités du terrain comme en métropole, indispensables pour le calcul des différentes dotations destinées aux collectivités territoriales de notre île, notamment, la dotation globale de fonctionnement.

Journaliste politique & économique

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