La Fondation du Patrimoine s’engage activement dans la restauration des sites historiques. Après le passage du cyclone Chido, l’organisation a réussi à mobiliser un financement exceptionnel d’un million d’euros pour la restauration des sites historiques de Mayotte. Côme de Framont est le représentant local de la Fondation du patrimoine à Mayotte.
Flash Infos : Quel est le rôle de votre fondation ? Pouvez-vous nous la présenter ?
Côme de Framont : La Fondation du patrimoine agit à l’échelle nationale. À Mayotte, il existe une délégation départementale. J’en suis le premier délégué depuis un an et demi. Nous avons pour mission d’œuvrer pour la restauration du patrimoine. Notre tradition première est en particulier d’œuvrer pour le patrimoine non classé, non protégé, vernaculaire. Même si, au fur et à mesure du temps, la Fondation du patrimoine agit pour des projets plus importants, plus structurants. L’exemple phare étant Notre-Dame de Paris, pour laquelle notre fondation a été très active aux côtés d’autres organismes pour récolter les dons. Notre Fondation a été créée par des particuliers pour restaurer le patrimoine. Nous sommes une structure privée mais reconnue d’utilité publique qui vise l’intérêt général. Mon rôle à la fondation est d’aller sur le terrain et d’accompagner le vœux de restauration des sites historiques locaux. Les décisions sont ensuite prises au siège.
F.I. : Comment avez-vous ciblé l’Église de Saint-Michel de Dzaoudzi ?
D. F. : Nous sommes dans le cadre de la mission patrimoine parrainée par Stéphane Bern. Chaque année, elle sélectionne 18 projets emblématiques, les Outre-mer compris. Ce sont des associations, des acteurs locaux ou encore des collectifs qui proposent des candidatures. Il y a toute une série de sites qui ont été retenus dans le cadre de la mission patrimoine. Sur l’usine sucrière d’Hajangoua et celle de Soulou, ou encore l’ancien tribunal de Mamoudzou. Finalement, le site de Saint-Michel de Dzaoudzi était le plus abouti.Les candidatures ont eu lieu avant Chido, à ce moment-là l’église était déjà en péril, la toiture était déjà abîmée. Il y avait des infiltrations. Il fallait déjà la restaurer. Un chiffrage avait été effectué. Sauf que le cyclone Chido a enlevé la toiture et également dévasté le faux plafond et fragilisé l’édifice. Il y a également Pierre-Antoine Galtier, un éminent architecte, qui connaît également les monuments de Mayotte qui nous a rendu visite. Il nous a remis un rapport sur l’église et sa restauration. Fort de ses analyses, la Direction des Affaires Culturelles (DAC) et l’association des Enfants de Saint Michel (l’association qui porte le projet de restaurer le monument, Ndlr) doivent doivent affiner le chiffrage des travaux d’investissement.
F.I. : Quel montant votre fondation a-t-elle réussi à réunir pour restaurer les sites touristiques de Mayotte ?
D. F. : La mission patrimoine 2025 peut financer un site touristique plafonné à 500 000 euros mais le montant exact sera divulgué lors de la Journée européenne du patrimoine en septembre. Il dépendra de différents critères. En plus de ce montant, de manière exceptionnelle, cette année, la mission patrimoine a mobilisé 1 million d’euros pour Mayotte, pour les anciens sites retenus par la fondation du patrimoine.
F.I. : Les habitants de Petite-Terre se retrouvent sans église. Pouvons-nous tout de même envisager une date de chantier ?
D. F. : C’est encore trop anticipé, il y a eu simplement une sécurisation d’urgence, nous avons bâché le site. Les frais ont été pris en charge par l’assurance de l’église. Le calendrier est à revoir totalement à la suite du cyclone. C’est l’urgence des prochaines semaines : fixer un calendrier et le nouveau chiffrage des investissements. Je serai vigilant pour que le calendrier soit le plus réactif possible. On doit fixer un temps limité pour que les travaux de rénovation puissent débuter le plus rapidement possible.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.