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Le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, a posé la première pierre du garage solidaire.

Afin de résoudre à la fois un enjeu de pouvoir d’achat, d’insertion et de pollution, la Ville de Koungou a lancé par une cérémonie, ce mardi, les travaux d’un garage automobile solidaire à Longoni.

Les premières pierres du futur garage solidaire de Longoni ont été posées ce mardi, à Koungou, à Vallée 3. “Ce sera un lieu de travail, mais aussi un lieu de rencontre”, avance Julien Beller, architecte sur le projet, qui devrait être livré au début du second semestre 2025. Ce nouvel espace doit accueillir à la fois des jeunes en réinsertion intéressés par la mécanique et des usagers qui n’ont pas les moyens d’effectuer les réparations sur leurs véhicules. “C’est une première sur Mayotte”, affirme le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, ajoutant que l’idée a germée il y a trois ans, mais a été retardée par l’occupation illégale du terrain. En réalité, un autre projet de garage solidaire est déjà en cours de construction portée par l’association Mlezi Maoré.

C’est donc avec le sourire que Assani Saindou Bamcolo a posé symboliquement un premier parpaing, accompagné du sous-préfet Laurent Alaton, et de la conseillère départementale du canton de Koungou, Echati Issa. “Notre but est de pouvoir accompagner les familles qui n’ont pas la possibilité de payer les petites réparations ou révisions, mais aussi les jeunes intéressés par la mécanique, qui vont pouvoir apprendre”, développe le maire. Ils devraient ainsi être dix en contrat d’insertion, supervisés par des professionnels, et quatre véhicules pourront être accueillis en même temps. En ce qui concerne les conditions de revenus pour pouvoir accéder au garage solidaire, elles restent encore à déterminer par la commune, qui aura la gestion du lieu. Elle affirme aussi qu’il n’est pas question de faire de la concurrence déloyale aux garagistes professionnels.

“Cela permettra également de renouveler les travailleurs dans les métiers purement manuels, qui commencent à prendre de l’âge”, ajoute Abdou Mrendada, directeur de cabinet à la Ville de Koungou. Le directeur général des services, Alain Manteau, y voit de son côté un moyen de prolonger la vie des véhicules tout en les rendant à nouveau conforme vis-à-vis de la loi, car certaines réparations sont obligatoires.

Un projet à visée écologique

En plus de ces différentes vertus conférées au garage solidaire, le concept doit contribuer à améliorer la qualité de l’environnement, en évitant la pollution due aux carcasses de voitures abandonnées dans la nature. Un point sur lequel a insisté le sous-préfet Laurent Alaton, lors du discours qu’il a prononcé pour l’occasion. “De cette façon, les huiles de vidange ne finiront pas dans la nature et il sera possible de récupérer des pièces”, donne-t-il comme exemple. Les possibilités sont grandes dans ce domaine selon Abdou Mrendada, qui rappelle que Casa Pièces Auto, qui dépollue les véhicules hors d’usage, se trouve également sur le site de Longoni. Écologique également dans la fabrication du lieu : avec une dalle devant protéger le sol de l’huile, une charpente en bois, des briques de terres compressées ou encore de grandes ouvertures pour permettre à l’air de circuler, le futur bâtiment est conçu pour être peu énergivore.

Des intérêts mis en avant pour justifier le coût de l’opération : 953.046 euros, dont 500.000 euros financés par le conseil départemental, 75.000 euros par l’État et 378.046 euros par la commune, en fonds propres. Un coût également justifié par la dizaine d’entreprises qui travaillent sur ce chantier pour permettre au garage de sortir de terre, et de s’ajouter au 200 solidaires déjà existants en France.