Réunis ce mercredi matin à l’hôtel de ville de Mamoudzou, le conseil départemental de Mayotte et la mairie ont signé une convention de partenariat pour aménager le front de mer, sous l’œil de la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), délégataire du département sur le site. L’objectif est enfin de concrétiser un projet évoqué depuis plusieurs dizaines d’années…
« Le front de mer, ça fait quarante ans que j’en entends parler ! Mais ici à Mayotte, les projets prennent du temps à sortir parce qu’on fait les choses dans notre coin. Nous avons décidé de mettre en place une nouvelle dynamique ! », déclame Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. Celui-ci fait partie des signataires de la convention de partenariat qui officialise la mutualisation des forces de la ville et du conseil départemental (CD) pour faire du front de mer de Mamoudzou, « la vitrine de Mayotte ». Paraphes et signatures, poignée de main, sourires à la presse, la cérémonie est expédiée en quatrième vitesse. Tout juste le temps d’apporter quelques précisions sur les aménagements futurs.
Une avancée de vingt mètres sur la mer
D’abord, le remblai : « une avancée de vingt mètres sur la mer, avec des pistes cyclables et des espaces piétons. La CCI se chargera de construire des superstructures – des farés – qui accueilleront des commerces de bouche et des artisans », explique Philippe Ramon, directeur général des services de la ville de Mamoudzou. « On est dans une logique très qualitative, avec du joli mobilier urbain. » Notre Croisette à nous en sommes ? « Exactement ! »
Ensuite, viendra la partie plaisance. « Nous devons mettre en valeur notre lagon avec un port à dimension internationale, capable d’accueillir les plaisanciers de passage », argue Mohamed Ali Hamid, président de la CCIM, qui gère les actuels pontons du port de Mamoudzou. Des visites ont d’ailleurs été organisées dans différents ports de plaisance de l’Hexagone, pour puiser l’inspiration qui fera de Mayotte une « île d’avant-garde » dans la région, rapporte-t-il. « Le front de mer de Mamoudzou est l’un de nos trois projets phares, aux côtés de la technopole et du multilab », assure le président.
Un calendrier « à préciser dans les prochaines semaines »
Côté financement, le programme n’est pas encore complètement arrêté, mais l’État s’est engagé à faire du remblai un projet prioritaire dans le cadre du contrat de convergence et mettra la main à la poche – aux côtés du CD, de la CCIM par l’intermédiaire de ses investissements, de la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), et bien évidemment de la ville de Mamoudzou… Mutualisation des forces on a dit. Les coûts ne sont toutefois pas encore établis.
La mairie table – avant toute chose – sur un an de procédures administratives, le temps d’installer « un comité technique et un comité de pilotage » qui s’assureront que « tous les projets des uns et des autres rentrent dans un cadre commun », explique le maire. Le remblai devrait sortir de terre – ou plutôt de mer – à partir de 2024 et être terminé d’ici « fin 2025 à début 2026 ». Le projet nécessitera une coordination étroite avec celui du Caribus, qui passera par la zone.