« On serait cinq ou six bailleurs sociaux à Mayotte, ce ne serait pas assez »

L’ambition n’était pas voilée lors de la cérémonie des vœux du comité territorial d’Action logement, ce mercredi matin, à la Maison pour tous de Dembéni. Récemment créée et siégeant dans la commune, l’Al’ma (pour ESH Action logement Mayotte) compte construire 5.000 logements sur dix ans.

« A Mayotte, Action Logement est relativement récente, mais porte de grandes ambitions afin de répondre aux besoins du territoire en matière de logement et d’emploi », défend Nizar Assani Hanaffi, le président du comité territorial Action logement, ce mercredi matin, à Dembéni. Faisant à la fois du financement et de l’accompagnement, le groupe piloté par des partenaires sociaux (Medef et organisations syndicales) participe depuis 2018 à plusieurs projets sur le territoire. Un plan d’investissement de 99 millions d’euros sur trois ans a d’ailleurs été mis en œuvre, « en grande majorité pour la Société immobilière de Mayotte (Sim) », confirme le gérant d’une agence immobilière.

Les objectifs restent les mêmes en 2023, « proposer du logement abordable aux jeunes », « créer de l’emploi », « favoriser la formation » et « créer de nouveaux centres urbains répartis sur l’ensemble du territoire ». Évoquant des résultats « encourageants » en 2022, il promet de « s’attacher à faire encore mieux en 2023 », et peut compter sur ce point sur Al’ma. Car Action logement s’est diversifié en créant son propre bailleur social l’an dernier, ESH Action logement Mayotte. Une structure présidée par Carla Baltus, qui est devenue de fait la concurrente de la Sim sur le territoire. « Partenaire » ou « complémentaire », préfère-t-elle dire. La présidente du Medef et dirigeante des Transports Baltus y voit « une émulation. De toute façon, on serait cinq ou six bailleurs sociaux, ce ne serait pas assez ».

Une chasse au foncier

L’objectif d’Al’ma est de « construire 5.000 logements sur dix ans ». Sur le territoire, un projet Al’ma Kawéni destiné à des jeunes actifs est, par exemple, déjà sur les rails à Mamoudzou. Mais comme « sa partenaire », le manque de foncier reste le frein le plus problématique. La présidente en appelle d’ailleurs aux élus pour que de nouvelles opérations immobilières voient le jour et aux parlementaires pour « avoir des textes et des situations qui s’adaptent à Mayotte ». Sachant que le bailleur défend « des logements durables et abordables », les élus peuvent y trouver aussi un intérêt.

« J’ai besoin d’actions, j’ai besoin de logements », demande Moudjibou Saïd, le maire de Dembéni, avant de s’éclipser pour rejoindre la cérémonie des vœux du centre universitaire (voir par ailleurs).

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