Caribus : la Cadéma sollicite un prêt auprès de l’Agence française de développement

Les conseillers communautaires de l’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadéma) ont voté, ce lundi 31 octobre, l’approbation de la demande de préfinancement auprès de l’Agence française de Développement. Ceci permettra de régler une bonne partie de la première tranche de travaux du projet Caribus, en attendant le versement de subventions étatiques et européennes.

Évalué à 245 millions d’euros, le projet de transport urbain sur les communes de Mamoudzou et Dembéni est actuellement dans sa première tranche de travaux. Mais à mesure que les voies de bus avancent sur le terre-plein de M’tsapéré, celles du financement doivent s’ouvrir. « Consciente des nombreux postes de dépenses et de leur importance, la Cadéma a sollicité des subventions auprès de l’État et du GIP Europe à Mayotte (GIP EAM) avec pour objectif de financer la première phase du projet dont les marchés publics sont d’ores et déjà notifié et les travaux ont démarré », rappelle la délibération lue par Rachadi Saindou, le président de la collectivité, lors du conseil de lundi.

Le problème, c’est que les subventions peuvent mettre un peu de temps à arriver, notamment quand il s’agit de fonds européens. D’où l’idée d’avoir recours à l’Agence française de développement. Celle-ci pourrait prendre en charge les frais sous la forme de prêts. Les subventions iraient ensuite directement dans la poche de l’AFD. Dans ce cadre, une autre délibération a été votée pour réaliser des emprunts pour ce projet. Les deux textes ont été votés à l’unanimité.

Des bons d’achats pour relancer la consommation locale

Autre volet financier, le Département de Mayotte a souhaité mettre en place des bons d’achats en réponse à la baisse de consommation pendant la crise sanitaire. « Cependant, tout établissement public de coopération intercommunale, dont le territoire est éligible aux chèques cadeaux, et qui souhaite en bénéficier doit participer financièrement, à la mise en œuvre de l’action à hauteur de 50% », est-il écrit sur la délibération de ce lundi. Ainsi, la Cadéma a souhaité participer à hauteur de 80.000 euros, non sans quelques réticences. Ce qui pourrait permettre d’aider des familles en difficulté à hauteur de 50 euros, estime Elyassir Manroufou. Le conseiller communauté a ainsi évoqué le cas de la prime vélos, qui selon lui, profite davantage aux habitants de Dembéni que de Mamoudzou. Cette affirmation a provoqué la colère de Rachadi Saindou, qui a accusé le conseiller de renforcer le clivage entre le deux communes de l’agglomération.

Sur l’attribution de ces bons d’achats, Chihabouddine Ben Youssouf a souhaité également que « des garde-fous soient mis en place pour éviter qu’une personne ne décide de qui reçoit ». Le texte a été approuvé par les élus, a l’exception d’une abstention et d’un vote contre.

 

« Est-ce qu’on pourrait avoir un organigramme de la Cadéma ? »

C’est la demande régulière d’Elyassir Manroufou et Chihabouddine Ben Youssouf, pendant le conseil de lundi. Les deux conseillers ont tenté à plusieurs reprises de savoir à la fois l’organigramme de la structure créée en 2015 et le nombre de personnes qui y travaillent. Visiblement excédé par la question, Rachadi Saindou a répliqué « qu’on [leur] a déjà répondu en commission » aux deux élus interloqués, avant de reprendre le fil du conseil. Lors d’une délibération sur les élections professionnelles de décembre, le directeur des ressources humaines a apporté un seul élément de réponse en confirmant que la collectivité avait « plus de cinquante salariés ». Il a aussi révélé que pour ces élections, deux listes, l’une de Force ouvrière et l’autre de l’Unsa Territoriaux, avaient été déposées.

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