Campus connecté : « C’est bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage à distance »

La deuxième phase de travaux terminée, la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) a pu inaugurer son campus connecté d’Hajangoua, ce mercredi matin. Le lieu accueillera davantage d’étudiants qui suivent des études à distance ou sur des plages de formation à partir de la rentrée prochaine.

Quel est le but de ce campus connecté ?

« Un campus connecté à Hajangoua, qui l’eut cru ? Avec des difficultés d’accès à internet que l’on a, parfois d’électricité ou d’eau, c’est rassurant de voir ça », s’exclame Jacques Mikulovic, lors de l’inauguration, ce mercredi matin. Le recteur de Mayotte, comme les autres invités, a eu le droit à une visite des locaux sentant encore la peinture. « C’est bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage à distance. C’est un message de soutien et d’encouragement où chaque étudiant est accompagné dans un développement personnel et professionnel », explique Rachadi Saindou, le président de la Cadema (Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou). Du BTS aux masters, les étudiants accueillis peuvent y poursuivre leurs études grâce à des salles informatiques ou de formation. Un plus sur un territoire où l’offre limitée oblige souvent des étudiants à partir chaque année, rendant le cursus plus coûteux et moralement plus compliqué à suivre.

Qui est partenaire de la Cadema sur ce projet ?

Ils sont multiples. Il y a d’abord la municipalité de Dembéni qui a accepté de laisser l’ancienne Maison pour tous à la Cadema. « En la transformant, vous avez donné une nouvelle vie à cet espace chargé d’histoires et de souvenirs », salue d’ailleurs Moudjibou Saïdi, le maire. Le rectorat et l’Université de Mayotte suivent évidemment le projet, eux qui sont à deux pas. Même s’il n’était pas représenté ce jour-là, le Département de Mayotte fait partie des financeurs.

Enfin, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), qui compte ouvrir bientôt sa Technopole à Dembéni compte parmi les partenaires du projet. Abdoul-Karime Bamana, nouveau directeur de la structure, émet d’ailleurs le vœu de voir naître des campus connectés sur d’autres territoires de Mayotte.

A partir de quand il accueillera des étudiants ?

A vrai dire, c’est déjà le cas depuis 2021. La première phase, qui a coûté 150.000 euros, a permis l’aménagement de trois salles, une première de formation et deux autres qui servent de bureaux informatiques. Onze étudiants y suivent leurs cursus. Quelques-uns ont d’ailleurs assisté à l’inauguration et ont confirmé que s’ils continuent leurs études, c’est grâce au campus. BTS Information-communication, master de droit international, les profils sont variés, alors qu’ils seront le double à la rentrée prochaine grâce à l’achèvement de la deuxième phase de travaux (300.000 euros). Parmi ceux qui fréquenteront le campus, il y aura ainsi des étudiants mahorais en deuxième ou troisième en orthoptie qui seront accueillis la moitié de l’année, l’autre en métropole. En tout, le bâtiment fait 250 m2 et comporte dorénavant un accueil, une salle de conférence, un local pour le gardien et une cafétaria.

C’est quoi la suite ?

Alors qu’elle prendra aussi en charge la formation d’une partie des étudiants, la Cadema regarde juste à côté pour ce qui sera la troisième phase. « Je souhaite consolider cette dynamique en développant un véritable campus connecté comprenant des logements et des services à destination des étudiants », annonce Rachadi Saindou, notant que Mayotte rejoint ici La Réunion, la Guyane et la Polynésie française parmi les 80 campus connectés de France.

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