La commune d’Acoua et l’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (Epfam) projettent la création prochaine de plus de 200 logements dans les Hauts d’Acoua afin de mettre à l’abri les résidents de la ravine, exposés aux inondations.
Né en 2019, un projet commun d’aménagement de la commune d’Acoua prend forme, petit à petit. Hier, mercredi 29 novembre, l’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (Epfam) a signé une convention opérationnelle avec Marib Hanaffi le maire d’Acoua, commune de 5192 âmes selon le dernier recensement de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). « Cela va nous permettre de lancer toutes les études de conceptions urbaines, environnementales et agricoles pour avoir une réflexion à 360 degrés sur ces sujets-là », félicite Vincent Duponchel, directeur de la stratégie et des opérations à l’Epfam.
L’objectif est de déplacer progressivement les habitations les plus exposées aux risques naturels vers les Hauts, mais aussi de reconnecter le chef-lieu avec M’tsangadoua au moyen de solutions de mobilités douces. Car « plus de 98% » du territoire d’Acoua est « concerné par des aléas naturels moyens à forts », souligne Vincent Duponchel. En effet, la population est « prise en étau » entre le lagon et des plateaux escarpés où plusieurs inondations ont marqué les esprits en 1984, en 2014 et, dans une moindre mesure, en 2021.
270 logements et un groupe scolaire dans les Hauts
Face à ces problématiques, et pour répondre aux besoins de développement de la commune, l’opérateur d’aménagement urbain a imaginé un guide de résilience urbaine. Dans les grandes lignes, l’Epfam compte mettre à l’abri les résidents des principales poches d’habitats vulnérables (situées aux abords de la ravine principale) en créant environ 270 logements dans les Hauts d’Acoua. Le tout sera suivi par la création d’un groupe scolaire de 16 classes et 1000 mètres carrés de commerces et services, sur une emprise foncière d’environ cinq hectares.
Autre avantage : « en renaturant la ravine qui relie les hauts d’Acoua à la plaine d’expansion des crues, au niveau du front de mer, où se situe le terrain de sport, le projet réalise une couture végétale des pentes vers le littoral en préservant les continuités écologiques (trames vertes et bleues) », explique l’Epfam dans son projet d’aménagement.
Car, parmi les enjeux écologiques du projet, on souligne que le lagon aussi a souffert de la bétonisation de la ravine dans les années 1990. « Tous les poissons ont disparu et la baignade n’est plus possible », constate Vincent Duponchel. Renaturer la ravine permettrait de redonner vie au littoral.
Le maire d’Acoua avait dans un premier temps demandé des « éclaircissements » sur ce projet. Il se dit aujourd’hui « satisfait » et estime que les travaux devraient débuter à la fin de l’année 2025, après concertation avec les riverains.