Une centaine d’habitants de Vahibé sont venus assister à la concertation publique, ce jeudi matin, dans le cadre du projet d’urbanisme temporaire envisagé par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou. Malgré la nécessité d’un développement du village à l’ouest de Mamoudzou, certaines interrogations persistent.
Sur le terrain de football de Vahibé, des barnums sont installés. Une centaine d’habitants sont venus assister à la concertation organisée par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) en vue d’un projet d’urbanisme temporaire. Alors, que derrière le terrain, le collège devrait voir le jour pour 2026, le village doit entamer d’abord sa transformation par une opération de résorption de l’habitat insalubre (RHI). « La RHI prend beaucoup de temps, notamment sur le foncier et le bâtit. Nous avons donc prévu un projet d’urbanisme transitoire pour répondre à cette attente », affirme Julien Maxim, responsable RHI à la Cadema.
Devant les habitants, le même homme divulgue les plans d’urbanisme encore confidentiel, qui sera entièrement financé par l’Agence française de développement (AFD). Deux scénarios sont prévus en fonction de deux emplacements visés. Le premier se situerait aux abords du terrain de football au sein du quartier de Petite-Terre. Cet emplacement est assez plat et permettrait une rapidité de construction. Le second se situe au sein du quartier Rwanda. Les plans prévoient des bornes de collecte des déchets, des points d’éclairage, une laverie, des sanitaires (WC et douches), des points d’accès à l’eau potable, des espaces éducatifs et polyvalents. Ces infrastructures doivent permettre une meilleure qualité de vie pour ces habitants.
Des relogements en fonction des situations
Dans le public, des doutes persistent. Certains habitants comprennent la nécessité de ce projet, mais s’inquiètent de leur devenir quand il sera mis en œuvre. Nasser Moussa, un entrepreneur originaire de Vahibé, s’interroge : « Il faut que le village de Vahibé se développe. Il y a déjà un projet de RHI. On ne sait pas où ça en est et on nous propose à nouveau un projet ? ». Dans le public, Abdou Ousseni, originaire du quartier de Petite-Terre prend la parole : « Je suis d’accord avec le projet, mais où vont aller les enfants nés à Mayotte et sans-papiers ? ». Toiyifou Ridjali, seul représentant de la Cadema durant la réunion, répond : « Les habitants seront relogés en fonction de leur situation administrative dans des logements sociaux ou temporaires pour les personnes ayant des papiers et des hébergements d’urgence pour les personnes non régularisée ».
Les habitants derrière le grillage du terrain semblent dubitatifs. La question du relogement reste centrale pour eux et aucune date de construction du village temporaire n’est pour le moment envisagée.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.