Le gouvernement continue sa politique de mobilisation pour relancer l’économie. Une partie du budget du plan de relance sera consacrée à la production agricole et forestière. À Mayotte, seule l’entreprise Mayotte pépinières pourra en bénéficier. Re-boisement, modernisation, aménagement : la société a déjà entamé les travaux.
107.000 euros, c’est la somme exacte reçue par la société Mayotte pépinières grâce au plan France Relance. Mieux encore, elle est l’unique entreprise mahoraise parmi les 67 lauréats ultramarins. « Nous sommes encore à l’ancienne méthode, nos salariés travail-lent à même le sol avec un parasol en guise d’ombrière… Nous sommes loin de la méca-nisation européenne », raconte Vanessa Besancenet, responsable d’affaires à Mayotte pépinières. Les salariés s’épuisent également parce qu’ils cultivent la terre exclusivement à la main. « Ils doivent chercher les graines, le bois, ils doivent vérifier la pousse des plantes et faire un suivi phytosanitaire pour chacune d’elle. C’est difficile parce que c’est un gros travail qui se fait en plein soleil », détaille Vanessa Besancenet.
À cela s’ajoutent les contraintes liées directement à la parcelle utilisée par Mayotte pépinières qui se trouve à Combani. Si la société possède dix hectares, seulement trois sont actuellement cultivés. « Toute la parcelle n’est pas aménagée. Il y a encre des arbres, le terrain n’est pas droit et nous ne pouvons pas mettre des plantations dessus », déroule la responsable d’affaires. À cause de ces conditions de travail, la productivité de l’entreprise n’est pas à son maximum. Pourtant, les terres mahoraises sont assez fertiles et les conditions météorologiques favorisent la pousse des plantes et des fleurs. Il est donc indispensable pour Mayotte pépinières de passer un cap !
Modernisation de l’outil de travail
Un investissement évalué à près de 300.000 euros. Sachant cela, les 107.000 euros oc-troyés par le plan de relance sont un joli coup de pouce pour envisager l’avenir plus se-reinement. « Cela va nous permettre de moderniser la pépinière. À l’heure actuelle, il n’y a pas de suivi réel des sorties et entrées de tout ce que nous avons en culture. Nous avons demandé un logiciel pépiniériste qui va nous permettre d’avoir une traçabilité du moment où nous mettons la graine jusqu’à la vente de la plante », indique Vanessa Besancenet.
Le logiciel, qui aura d’autres fonctions, aidera l’entreprise aussi bien sur la logistique que sur la production et sur la gestion commerciale de la pépinière. L’enveloppe financière sera également utilisée pour acheter de nouveaux outils, comme des tables d’irrigation à hauteur d’homme, dans le but d’améliorer les conditions de travail des employés. Et pour anticiper les futures pénuries d’eau, les gérants prévoient d’ores et déjà d’acheter une cuve de stockage de pluie de 290 mètres cube. « Avec tout ce matériel, nous ne serons toujours pas aux standards européens, mais cela nous aidera un minimum », relativise la responsable d’affaires.
Aménagement des parcelles
L’autre objectif de cette aide accordée par le gouvernement consiste à aménager les dix hectares de parcelle de l’entreprise pour augmenter sa productivité. En effet, face à une demande de plus en plus forte, les trois hectares ne lui permettent plus de répondre à tous les marchés. « Nous nous efforçons de répondre à la demande à Mayotte, mais en ce moment il y a un plan de reboisement sur l’île initié par l’office national des forêts. Il fallait absolument aménager la pépinière pour avoir de la place et mettre en culture de nouveaux plans forestiers », informe Vanessa Besancenet.
Mayotte pépinières a également répondu au marché du projet Caribus qui nécessite une grosse production d’arbres, de plantes et de fleurs. Si les travaux d’aménagement et de reboisement ont déjà commencé, Mayotte pépinières annonce déjà poser sa candidature pour d’autres subventions afin de mener à bien tous les travaux.