Malgré la réunion mardi soir avec la ministre des Outre-mer, l’intersyndicale et les collectifs ont décidé mercredi de maintenir la grève générale et les barrages routiers.
L’intersyndicale avait appelé la population à se rassembler mercredi matin place de la République (Mamoudzou) afin de décider de la poursuite ou non du mouvement, suite à l’ultime réunion avec la ministre des Outre-mer mardi jusque très tard le soir.
Un rendez-vous qui a fait flop, la place de la République étant absolument vide hier matin et les barrages toujours fermement tenus par des manifestants peu enclins à les quitter. Hier, la gendarmerie de Mayotte en dénombrait encore onze sur le territoire, les mêmes que la veille. En fin de matinée, l’intersyndicale et les différents collectifs membres du mouvement étaient réunis à Tsingoni, notamment afin de jurer sur le Coran « qu’ils ne trahiront pas le mouvement ». Serment tenu puisqu’ils ont annoncé mercredi en fin d’après-midi « maintenir la grève générale », à l’issue d’une entrevue à laquelle ont également participé des représentants de chaque barrage. « On s’est déjà fait avoir avec l’État et ses promesses », tempête Maoulida Momed, un des porte-parole. Certains syndicalistes ont, en outre, très mal reçu le communiqué apaisant que la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a envoyé dans la nuit de mardi à mercredi, se félicitant de « l’accord de principe entre l’État, les élus, les syndicats et les collectifs », ainsi que des « engagements au nom du gouvernement pour renforcer la sécurité, la lutte contre la délinquance et la lutte contre l’immigration clandestine » mais surtout de l’engagement de l’intersyndicale et des collectifs à lever les barrages. « Nous l’avons perçu comme une trahison », explique Saïd Hachim, membre du mouvement, qui indique avoir reçu des « menaces et des invectives » de la part des manifestants. En effet, pour les leaders, la levée des barrages devait d’abord être discutée avec la population. « Ils [les manifestants] seront les seuls à décider [de la levée des barrages] », commentait Fatihou Ibrahim, un des représentants du mouvement social, à la sortie de la réunion avec la ministre des Outremer mardi. « Mais nous, intersyndicale et Comité des citoyens de Mayotte, aurons cette responsabilité de tenter de leur expliquer l’intérêt de suspendre le mouvement (…) le temps de vérifier que les paroles que nous a données l’État sont des paroles fiables. Nous avons demandé toutes les garanties pour pouvoir juger de cela. » Le porte-parole demande désormais des réponses urgentes, portant uniquement sur la sécurité dans un premier temps. Cependant, le syndicaliste Salim Nahouda a indiqué que l’intersyndicale et les collectifs n’étaient pas opposés à rencontrer deux des personnalités de la délégation ministérielle qui leur en ont fait la demande, à savoir le général Lambert Lucas, commandant de la gendarmerie Outre-mer, et Jean- Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte. Avec le conseiller d’État Jean Courtial, ces trois personnes ont été chargées par Annick Girardin de travailler durant un mois maximum à la mise en place des engagements que la ministre a pris mardi avec l’intersyndicale, les élus et les collectifs.
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