En visite à Mayotte, Emmanuel Macron prône le développement de l’Union des Comores pour sauver Mayotte

Hier, Emmanuel Macron a fait escale à Mayotte pour quelques heures. Le temps d’un discours sur la place de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. Objectif : « Tenir un langage de responsabilité », mais aussi préciser sa pensée sur un « statu quo pas tenable » quant au statut du département. 

 

Son comité de soutien avait fait une faute sur son prénom, mais c’est bien le vrai Emmanuel Macron (et non « Emanuel »), qui a tenu un discours de quelques dizaines de minutes, hier soir, sur la place de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. De retour de La Réunion où il a tenu un meeting, le candidat à la présidence du pays a fait escale sur l’île aux parfums, avec un mot d’ordre : « Tenir le langage de responsabilité de la République, celui qu’on peut tenir », épinglant au passage Marine Le Pen sur le sujet de l’immigration.

« Vous êtes ici au milieu de l’océan Indien, vous le savez, a ainsi déclaré l’ancien ministre de l’Économie. Qui peut promettre qu’il n’y aura plus de kwassa-kwassa demain ? Personne ! Qui peut promettre qu’il n’y aura plus d’immigration clandestine ? Personne ! Qui peut promettre qu’il n’y aura plus d’insécurité ? Personne. » Quelle solution alors aux problèmes que connaît l’île aux parfums ? Quelle proposition pour Mayotte de la part de celui qui est en tête des sondages ? « Développer les Comores, a-t-il prôné. La sécurité de Mayotte passe une politique volontariste pour toute la région, par une politique responsable pour aider au développement de l’océan Indien et des Comores. Aujourd’hui, ce sont 20 millions d’euros qui sont donnés  aux Comores dans le cadre de notre aide publique. Ce n’est pas suffisant, sérieux. Ce que je veux engager, c’est un grand pacte avec les Comores pour aider leur développement, investir, y engager l’Europe tout entière, mais en même temps, engager les Comores dans une politique de lutte contre l’immigration clandestine. » En somme, une « Lutte conjointe » contre l’immigration clandestine. Également, Emmanuel Macron s’est engagé à « Plus de forces de l’ordre, plus de moyens de police et de gendarmerie » et même « Un poste de préfet délégué à la sécurité. »

 

Mea culpa

Ce court arrêt à Mayotte a aussi été l’occasion pour le candidat de préciser – ou corriger ? – ses précédents propos sur le statut de l’île. En décembre dernier, Emmanuel Macron avait en effet déclaré à un média antillais que « Le statu quo n’est pas tenable. » Il faisait référence aux revendications régulières de l’Union des Comores sur Mayotte. « La réponse n’est pas simple, avait-il répondu, et je ne l’ai pas aujourd’hui Ce territoire a une histoire très particulière dans la République. Le seul endroit où l’on reconnait un droit coutumier d’inspiration musulmane. Il y a une histoire qu’on ne peut balayer d’un coup, il y a une pression géopolitique, migratoire, culturelle et économique. » Des propos que beaucoup avaient perçus comme susceptibles de remettre en cause l’appartenance de Mayotte à la France. Grosse gaffe sur un territoire porté par cette attente depuis 150 ans. Le Conseil représentatif des Français d’outre-mer (Crefom) avait d’ailleurs demandé des éclaircissements sur cette déclaration. 

Hier, habile retournement de chemise : l’homme politique a voulu rassurer sur cette question de statu quo. « Je l’ai dit il y a quelques mois, le statu quo ne peut pas exister, car à trois reprises dans son histoire, Mayotte a choisi la France et la République. Ils sont trop nombreux ceux qui veulent aujourd’hui l’oublier. Là ou d’autres ont préféré partir, vous avez voulu poursuivre une histoire française. Nous vous le devons. »

 

Soutenir l’économie

Enfin, dans son court discours, Emmanuel Macron a pensé à rassurer le monde de l’entrepreneuriat avec le développement du port de Longoni, la création d’une zone franche et d’emplois francs, des investissements, l’aide de l’État aux embauches, avec 15000€ sur trois ans de soutien à l’employeur d’un CDI, mais aussi la suppression du RSI pour « aider à entreprendre. »

Enfin, le candidat est revenu sur la crise de l’eau, assurant qu’un milliard d’euros de son plan d’investissement national, sera consacré aux outre-mer, et fléchés principalement sur la Guyane et Mayotte.

 

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