Alors que l’essaim de séismes se poursuit sur l’île aux parfums, Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, a annoncé mardi soir le « déploiement prochain d’une mission d’expertise interservices composée notamment de la sécurité civile et de scientifiques spécialistes en sismologie ».
L’activité sismique se poursuit dans le 101ème département. Mayotte a encore tremblé mercredi matin, avec notamment deux secousses très rapprochées, à 8h53 et 8h54. Le plus fort des deux tremblements était d’une magnitude estimée à 5,3 voire 5,4 par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). D’autres séismes ont suivi, conduisant entre autres à l’évacuation une dizaine de minutes du tribunal de grande instance de Mamoudzou.
Ces nouvelles secousses interviennent au lendemain de plusieurs annonces, par la ministre auprès du ministre de l’Intérieur. Interrogée à la Chambre haute par le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi, Jacqueline Gourault a annoncé que « des échanges sont en cours au niveau interministériel pour préparer le déploiement prochain d’une mission d’expertise interservices composée notamment de la sécurité civile et de scientifiques spécialistes en sismologie ».
Par ailleurs, bien que peu probable, l’État se prépare à une forte secousse, conduisant à des dégâts d’ampleur. « Notre état-major de zone et de protection civile de l’océan Indien a dépêché au cours de ces derniers jours une mission de reconnaissance pour anticiper une éventuelle projection de renforts et préparer le plan d’intervention », a précisé la ministre.
« Il est à prévoir que cette activité perdure sans à ce stade pouvoir en donner une durée précise (…) Quelques dégâts matériels font tous l’objet d’expertises, notamment dans les écoles de Longoni et de M’gombani. L’État mobilise aussi l’ensemble de ses services pour y répondre », a ajouté Jacqueline Gourault.
Peu avant, le sénateur Thani Mohamed Soilihi avait souligné que « cette activité [sismique] (…) dont l’intensité et la durée demeurent incalculables terrorise légitimement la population. La propagation de rumeurs sur les réseaux sociaux alimente la panique générale entraînant ainsi la saturation des standards des lignes de secours. La population, peu informée sur la conduite à tenir en pareille situation, préfère passer la nuit dehors (…) Eu égard à la précarité de l’habitat, les dégâts commencent à se faire sentir (…) Les habitations privées sont (…) touchées. S’il appartient aux propriétaires de mandater un expert pour faire constater les dommages subis, peu de familles ont en réalité les moyens financiers de faire réaliser cette expertise et le cas échéant de se reloger », s’est désolé le parlementaire, qui a souhaité une mobilisation immédiate de « moyens exceptionnels pour mieux diagnostiquer le phénomène, accompagner les familles les plus modestes mais également pour que collectivement, État, Département et communes soient mieux préparés à faire face à une crise majeure ».
À noter que la préfecture a mis en place une adresse mail (seisme@mayotte.pref.gouv.fr) « afin d’apporter des réponses aux questions que se posent encore les habitants sur ce phénomène (…) Cette adresse ne se substitue pas à la nécessité des habitants de signaler aux mairies les dégâts constatés sur les bâtiments et dans les sols« , a indiqué la préfecture par voie de communiqué mardi soir.
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