Après une première tentative cet été, les conducteurs de transports scolaires avaient finalement décidé de reporter leur grève afin de ne pas perturber la rentrée. C’est finalement ce lundi qui a été choisi par la branche transports du syndicat Force Ouvrière pour entamer une grève illimitée. Principale revendication : la « clarification » de la situation des chauffeurs salariés après l’annonce d’un appel d’offres visant à réorganiser le marché.
#Mayotte : Mamoudzou paralysée par la grève des chauffeurs de bus ce matin. Ils réclament une « clarification » sur leur situation dans le cadre d’un appel d’offres visant à réorganiser le marché du transport scolaire. pic.twitter.com/5rAspmXt7M
— Mayotte Hebdo (@MayotteHebdo) 29 octobre 2018
Il ne s’agit pas, comme en février dernier, de dénoncer les violences qui visent les chauffeurs, mais d’obtenir une « clarification » quant à leur situation. Une partie des conducteurs de transports scolaires ont entamé à cet effet une grève illimitée ce lundi matin, dès 4h00, à l’appel de la branche Transports et logistiques du syndicat Force ouvrière (FO) de Mayotte. En cause, le lancement d’un appel d’offres par le Conseil départemental visant à réorganiser d’ici 2019 le marché du transport scolaire et à le répartir en six lots géographiques et thématiques distincts, plus un lot « gestionnaire ». « Nous avons envoyé un préavis le 10 juillet pour le 24 août, mais nous ne voulions pas perturber la rentrée scolaire. Nous avons pris nos responsabilités. Jamais le Conseil départemental n’a daigné nous appeler pour discuter. Ils nous ont répondu par écrit le 7 août et ils ont simplement réaffirmé leur décision de répartir le marché en sept lots », s’agace Djoumoi Anli, dit Siaka, secrétaire général FO Transport et délégué syndicat dans l’entreprise Matis (réseau Halo’). « Ils veulent qu’on en arrive à des tensions sociales et à mettre en difficulté la scolarité des enfants », estime le syndicaliste, qui regrette de ne pas être invité à négocier et assure par ailleurs que « Nous, on ne veut pas aller en grève. Nous, ça ne nous arrange pas de nous mettre en grève ».
Tama Ya Leo Na Messo assurera les rotations
La société Matis exploite, depuis 2010, le réseau de transports scolaires Halo’, qui dessert l’ensemble des établissements scolaires et spécialisés du département. Les deux principaux points de revendications du syndicat concernent le retrait de la division des salariés en différents lots et la garantie du maintien de l’emploi et des acquis sociaux pour les entreprises titulaires sortantes ainsi que la reprise des personnels de contrôle. « Nous avons 79 salariés et plus, et aujourd’hui nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés », s’alarme encore le délégué syndical de Matis. « Nous ne savons pas quels salariés seront affectés au lot « gestionnaire », et si leurs acquis sociaux seront conservés. » De même, «combien iront dans l’Est ? », s’interroge-t-il. La direction de l’entreprise Matis a de son côté indiqué avoir « indépendamment de sa volonté », pris connaissance du préavis de grève et demandé aux usagers du réseau de « rester vigilant durant cette période et de respecter les consignes qui leur seront données par le personnel afin d’organiser au mieux leurs déplacements ». En outre, le Groupement d’intérêt économique Tama Ya Leo Na Messo, exploitant du réseau Halo’, a annoncé qu’il ne prendrait pas part à la grève.
“Grâce à la mobilisation de la force de son réseau de transporteurs, le GIE TAMA YA LEO NA MESSO assurera l’ensemble des rotations dont il en a la charge et demande aux parents, scolaires, et institutions de conserver leurs habitudes de circulation au sein de son réseau”, ont indiqué ses responsables par voie de communiqué.
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