L’activité bancaire en augmentation à Mayotte

L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) vient de publier un « Panorama de l’activité bancaire dans les DOM et les collectivités d’outre-mer de la zone euros en 2017 ». Un rapport encourageant pour les banques ultramarines. À Mayotte, la conjoncture économique est porteuse malgré un niveau d’équipements bancaires inférieur à celui de l’hexagone. 

En 2017, seul sept établissements bancaires étaient installés à Mayotte, contre vingt à La Réunion*. Selon l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) « le paysage bancaire continue sa mutation dans les Départements français d’Amérique (DFA) et l’océan Indien et les projets de transformation des principaux groupes bancaires nationaux se poursuivent », en 2017. Un premier constat identique à  un précédent rapport de 2015. Intitulé « Panorama de l’activité bancaire dans les DOM et les collectivités d’outre-mer de la zone euros en 2017 », ce bilan fait donc état d’une convergence progressive des banques ultramarines vers un système plus métropolitain, abandonnant les établissements « exclusivement locaux » au profit de grands groupes bancaires « hexagonaux ou internationaux ». 

Pourtant, la densité des équipements bancaires dans les départements et collectivités d’outre-mer « reste en général inférieure à celle observée dans l’hexagone ». En effet, le nombre de « bancarisation » (comptes ordinaires par habitant) est largement plus élevé dans l’hexagone avec 1,25 compte bancaire par habitant contre 0,89 en moyenne pour les départements et les collectivités d’outre-mer (DCOM), à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon, et seulement 0,29 dans le 101ème département français en 2017. Malgré ces chiffres, 42% des entrepreneurs à Mayotte ont ouvert un compte en banque l’année dernière selon une étude de l’association pour le droit à l’initiative économique (ADIE).

L’octroi de crédits augmente

Dans l’océan Indien (La Réunion et Mayotte), « en écho à un contexte plutôt favorable », l’activité des banques « renoue avec la croissance » avec une hausse de 5,4% sur un an (-0,3% en 2016) alors que la conjoncture économique est « mitigée dans la zone Antilles-Guyane ». Cette croissance s’explique notamment par la progression de l’encours de crédits (+4,5% en 2017 après +3,1% en 2016) et des crédits aux investissements des entreprises (+11,9%). La collecte des dépôts à la clientèle est également à la hausse de 5,4% en 2017, après une augmentation de 6,1% en 2016. 

En outre, le taux de créances douteuses des banques de l’océan Indien « poursuit son amélioration », passant de 6,0% en 2016 à 5,2% en 2017. Cependant, « le taux de créances douteuses reste plus élevé sur les DCOM que ceux observés pour la France entière (3,7% sur la base des données 2016) », souligne l’IEDOM. Une évolution due à une meilleure protection des banques installées à Mayotte, qui disposent désormais d’un niveau de couverture plus important que dans l’hexagone.

Une meilleure rentabilité

Dans les Départements français d’Amérique, le Produit national brut (PNB) des banques baisse de 0,9%, atteignant 659 millions d’euros en 2017. L’océan Indien enregistre « la même dynamique » avec -0,3%, soit 501 millions d’euros. En cause, les opérations avec la clientèle notamment. Pour autant, le résultat net des banques de la zone océan Indien augmente de 19 millions d’euros (+19,3%) « pour se porter à 117 millions d’euros » grâce à une diminution du montant des impôts. La hausse du PNB améliore donc « la plupart des indicateurs de rentabilité pour les deux zones », révèle l’Institut, avant d’ajouter : « la baisse du PNB conjuguée à la hausse assez marquée du résultat net a pour conséquence une hausse de la marge nette : +2,3 points dans les DFA et +3,8 points dans l’océan Indien ». Pour l’océan Indien, les niveaux de ces indicateurs sont « parmi les plus élevés des géographies étudiées », se félicite l’IEDOM.

*Vendredi 31 août, une nouvelle agence bancaire du Crédit Agricole a été inaugurée à Bandrélé, portant le nombre d’établissements bancaires installés à Mayotte à huit.

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