L’UI CFDT a décidé de déposer un préavis de grève au sein des entités SOGEA et SMAE, qui prend effet à partir de ce lundi à 7h, pour une durée illimité. Les principales revendications portent sur le manque de dialogue avec la direction et l’éternel problème des salaires. Toutefois, il est encore trop tôt pour savoir si les citoyens rencontreront des problèmes sur leur réseau de distribution d’eau potable.
« Tant que la direction ne bougera pas, nous camperons sur nos positions », prévient Ousseni Balahachi, secrétaire général de la CFDT de Mayotte. Une grande majorité des salariés de SOGEA et de la SMAE, filiales du groupe Vinci spécialisées dans les travaux publics, les réseaux secs, les réseaux humides, l’éclairage public, ou encore les lignes électriques, mais aussi dans la production et la distribution d’eau potable, en ont semble-t-il ras-le-bol. « À chaque fois qu’un préavis de grève est lancé, cela sous-entend que nous devons avoir des négociations préalables. Mais cela reste au bon vouloir des responsables qui les mettent en place alors que nous étions ouverts à la discussion pour éviter la mise à exécution de nos menaces… » Malheureusement, la direction a préféré jouer la politique de « la chaise vide » et faire « la sourde oreille » plutôt que d’entamer un quelconque dialogue.
Parmi les points de discordance, un sujet revient régulièrement sur le tapis sur l’île aux parfums, quelque soit l’entreprise : celui de la discrimination. En effet, pour Ousseni Balahachi, « les postes à responsabilités sont octroyés à des personnes extérieures plutôt qu’aux salariés locaux alors que nous avons des compétences ». Autre problématique, les sanctions et les licenciements abusifs. « Des agents ont été renvoyés pour je ne sais quelle raison », s’insurge-t-il. « Pourtant, d’autres ont commis des fautes graves ! Les mêmes règles ne sont pas appliquées à tous les salariés, comme les horaires par exemple. » Selon lui, la direction recherche la petite bête pour licencier certains d’entre eux à tour de bras.
De plus, la hiérarchie n’aurait pas respecté ses engagements lors du dernier mouvement social alors que des accords avaient été signés en interne. Au sujet de la revalorisation salariale, Ousseni Balahachi explique qu’un point sera fait ce lundi avec les salariés grévistes pour connaître leurs doléances. D’autres revendications émergent comme la transparence sur les informations données aux salariés, mais aussi le besoin de considération. Toujours est-il que cette mobilisation a de fortes chances de créer quelques soucis aux habitants mahorais… « Nous ne dévoilerons rien car il s’agit d’une question stratégique », confie le représentant syndical. Mais il est forte possible que des coupures d’eau soient réalisées dans la journée et/ou les jours suivant pour que la population gronde et fasse monter la pression à la direction…
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