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Concerts de Sexion d’Assaut : un an de prison avec sursis retenu contre Daniel Zaïdani

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Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. »  Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.

Un an de prison avec sursis était requis

L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.

Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.

Les deux présumés complices relaxés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.

L’eau non-conforme à Mamoudzou, à Koungou et en Petite-Terre

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L’Agence régionale de santé (ARS) alerte, ce jeudi matin, sur deux non-conformités relevées sur le réseau d’eau potable. « Des analyses reçues ce jour font état, après examen par le laboratoire départemental de Mayotte, de deux non-conformités de la qualité de l’eau. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution en urgence pour garantir la potabilité de l’eau consommée par la population », prévient l’agence.

Plusieurs secteurs sont touchés. Il y a d’abord l’ensemble de Petite-Terre, soient les villages de Dzaoudzi, Labattoir et Pamandzi. Dans les communes de Koungou et Mamoudzou, une partie des villages sont concernés. Koungou, Majicavo 1 et 2, Hauts-Vallons pour la première (Longoni, Trévani et Kangani ne sont pas sur le même réseau). Pour Mamoudzou, il s’agit de Kawéni, M’tsapéré, Ambassadeur, Doujani et Passamaïnty (quartier de Ngnambo Titi uniquement). Mamoudzou village, Cavani, ainsi que le sud de Mamoudzou (Tsoundzou 1 et 2, Vahibé et une large partie de Passamaïnty) sont sur des réseaux où aucune non-conformité n’a été relevée.

Bouillir l’eau

Comme à chaque fois maintenant, l’ARS « demande à l’ensemble de la population de ces secteurs de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ». L’agence indique que « des nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation ». Elle promet une communication des résultats.

Il s’agit de la deuxième situation de ce genre sur l’île, ces dernières semaines. Le 6 septembre, les villages d’Acoua, Sohoa, Chiconi, Coconi, Ongojou, Sada, Ouangani, Poroani et Miréréni (commune de Chirongui) ont fait l’objet d’une alerte pour des bactéries coliformes retrouvées dans l’eau. La situation était revenue à la normale, le dimanche 10 septembre.

Le maire de Tsingoni condamné à douze mois de prison avec sursis

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Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.

Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020.  Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.

« Le maire décidait seul »

Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités.  Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».

Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.

Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.

Bacar Mohamed réagit à sa condamnation

Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme. 

Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance. 

« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.

La barge « Chatouilleuse » va entrer en scène

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1- « Chatouilleuse » (à droite) s’installe aux côtés de sa grande sœur, « Karihani ».

Présente dans le lagon depuis la semaine dernière, « Chatouilleuse », dernière-née du chantier naval de l’océan Indien (CNOI) de l’île Maurice, va bientôt accueillir ses premiers passagers. Ce mardi matin, une présentation au travers d’une conférence de presse a eu lieu sur ce nouvel amphidrome qui permettra d’embarquer 392 passagers entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Ce mardi matin, en gare maritime de Mamoudzou, la barge « Chatouilleuse » a été présentée par les agents, les capitaines et par le directeur Moussa Kassim, du service des transports maritimes (STM) du Département en présence de Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental, d’Ali Omar, vice-président, et de Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi. L’objectif de cette visite était de révéler officiellement la nouvelle barge, qui va rapidement rejoindre ses grandes sœurs.

« Chatouilleuse », mais aussi « Imane » sa sœur jumelle, ont pour avantage de pouvoir embarquer deux rangées complètes de camions, ce qui n’était pas le cas sur les anciens amphidromes tel que le Georges Nahouda. La capacité de chargement est donc passée à six camions et 24 véhicules. Ces deux barges, pourront embarquer chacune 400 passagers au total, en comptant les huit membres d’équipage. « Chatouilleuse » est plus petite que ses aînées, avec 39,50 mètres, contre 60 mètres, « pour mieux entrer dans la cale sèche au STM en Petite-Terre et ainsi, évitant les remorquages jusqu’à Maurice », explique Ali Omar, vice-président du Département, chargé des transports. La question que l’on peut se poser, c’est d’où vient le choix de ce nom, la Chatouilleuse ? Pour le vice-président, « c’est un symbole fort », qui caractérise l’attachement du Département « à la mémoire et aux grandes figures de Mayotte ».

Vers une transition écologique

Ce nouvel amphidrome participe à la modernisation de la flotte du STM, dans l’objectif « d’innover et d’installer des moteurs moins polluants », affirme Ali Omar. C’est donc dans une volonté de s’inscrire dans une démarche de transition écologique qu’a été réalisée l’acquisition de ce nouveau navire. Une stratégie également nécessaire pour l’obtention de fonds européen de développement régional (Feder), qui finance 83 % des 14,5 millions d’euros investis pour l’acquisition des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ». Cette démarche se traduit principalement par l’évolution de la motorisation, adoptant le diesel électrique, qui permet ainsi que la rendre plus silencieuse et plus rapide que ses sœurs.

« La rigueur de contrôle sera renforcée »

Autre point innovant à découvrir sur cet amphidrome, la diffusion de messages de sécurité sur les écrans, se lançant automatiquement au démarrage de la barge. Également dans une dimension écologique, depuis le 1er avril, les tickets papiers ont disparu pour laisser place à une carte magnétique. En corrélation avec ce changement, « la rigueur de contrôle sera renforcée grâce à l’automatisation », prévient Ali Omar. Une surveillance accrue pour permettre « d’augmenter les recettes d’exploitation, car nous assurons seuls les charges et investissements de ces services », admet-il.

D’ici quelques jours, les passagers pourront faire la traversée à bord de la nouvelle barge. Selon le vice-président en charge des transports, sa mise en service est prévue « le plus rapidement possible ». Dès que toutes les conditions seront réunies, elle sera mise en service au niveau du quai Ballou, afin de remplacer alternativement le « Maoré Mawa » et le « Saffari ».

Des navettes maritimes et des quais rénovés

Le projet de navettes maritimes verra le jour à l’horizon 2026. Les gares maritimes devraient être implantées à Iloni et Longoni, « notre avant-projet sur les gares maritimes est en cours de finalisation avec les services de l’État » a réaffirmé le troisième vice-président du Département. D’après lui, les autorisations réglementaires seront obtenues « d’ici un an et demi », puis suivront les travaux. Simultanément, l’appel d’offres sera lancé pour un futur opérateur, qui devra « investir dans une flotte de navettes adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombre de passagers », rappelle Ali Omar. En sus de ce projet, le Département continue d’étudier la mise en place d’un service de transport maritime de fret, en provenance de Longoni « pour désengorger le trafic des poids-lourds », notamment sur les traversées de Koungou et Kawéni. En complément, en coordination avec les services de l’État, il prépare aussi les chantiers de réparation des quais Issoufali et Ballou. Ces travaux auront lieu au cours du second semestre 2023.

Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : Préparation sur-mesure d’une campagne explosive

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Le Bureau de recherches géologiques et minières est sur le point de réaliser une campagne de mesures dans le but de récolter des donnes nécessaires pour localiser plus précisément le phénomène sismo-volcanique. Mais avant de procéder à des tirs de charges explosives enfouies, l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer l’imagerie, les ressources et les risques du sol et du sous-sol doit installer tout le matériel en un temps record. Entretien avec Jean-Michel Baltassat, ingénieur géophysicien au BRGM et responsable des opérations en terre pour cette campagne.

Flash Infos : Vous venez d’enfouir l’un des 72 géophones dans le cadre d’une campagne de mesures intitulée REFMAORE sur une ligne traversant Mayotte d’Ouest en Est. En quoi consiste-t-elle ?

Jean-Michel Baltassat : Ces géophones sont des capteurs que nous mettons en place tous les 350 mètres le long d’un profil de 30 kilomètres à terre qui s’étend depuis M’Tsamboro jusqu’à la plage de Moya, pour réaliser un échantillonnage spatial régulier. Ils vont nous servir à enregistrer les zones sismiques que nous allons générer par 10 tirs de charges explosives – mises à feu au fond de forages de 25 mètres de profondeur de manière à ce que le maximum d’énergie parte dans le terrain et qu’il n’y ait pas de danger à la surface – réalisés sur la même ligne du vendredi 9 au jeudi 15 octobre. Cette ligne de mesure est également prolongée en mer sur 70 kilomètres par 10 capteurs, micro-OBS, posés au fond de l’eau par les équipes de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) depuis le Marion Dufresne.

FI : Quelles sont les particularités de ces géophones ? Quelles données supplémentaires vont-ils pouvoir nous apporter en plus de ce que nous savons déjà à l’heure actuelle ?

J-M. B. : Ce ne sont pas les géophones en particulier, mais l’ensemble de la configuration de la manipulation qui va engendrer des ondes. Nous allons faire ce que nous appelons de la sismique active par opposition à la sismique passive, qui se contente d’enregistrer les ondes générées naturellement, notamment par les séismes. Avec ce dispositif qui est bien calibré au niveau géométrique, nous allons pouvoir déterminer avec précision les vitesses sismiques en profondeur. La distribution de ces dernières, aussi bien en terre qu’en mer, va nous permettre à mieux connaître la structure de Mayotte et à mieux positionner, par la suite, les séismes qu’ils ne le sont aujourd’hui. La bonne localisation des séismes va aider à mieux comprendre les phénomènes auxquels le territoire est soumis mais également à mieux les surveiller. Mais le traitement et la valorisation de ces données vont prendre du temps… Nous n’aurons pas les résultats avant 2021 !

FI : Une fois que vous aurez réalisé ces tirs et que vous aurez récupéré ces données, qui sont censées apporter une plus-value non négligeable dans la compréhension du phénomène sismo-volcanique que subit Mayotte depuis 2018, ce type d’opération sera-t-il amené à se reproduire à l’avenir ?

J-M. B. : Nos collègues de l’Ifremer, de l’Ipgp (Institut de physique du globe de Paris) et nous-mêmes avons des propositions de compléments d’investigations, qui ne seraient plus sur un seul profil mais plus répartis spatialement, latéralement, pour avoir une vision globale en 3 dimensions de l’espace des phénomènes sur Mayotte. Présenté au financement l’année dernière, ce projet n’a pas été retenu en première analyse. Mais il est amené à être de nouveau présenté dans les prochaines années dans le but de soumettre une enquête moins profonde mais beaucoup plus détaillée pour mieux connaître la zone sismo-volcanique.

 

Maîtriser la consommation d’énergie : un enjeu crucial pour Mayotte… et nos factures !

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Le comité Maitrise de la demande en énergie, qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, lance une nouvelle campagne de communication. Objectif : inciter particuliers et entreprises à opter pour des constructions et des équipements plus performants. Avec en ligne de mire, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la facture énergétique.

Vous les avez peut-être aperçues dans le coin du rétro…ou bien êtes passé sans un regard. Depuis quelques jours, de grandes affiches “Oui aux offres Hodari” ont été placardées ici et là sur les routes de Mayotte : une femme y fait cramer son aile de poulet au mur, visiblement harassée par une châleur étouffante, une autre y sirote son café sous le regard envieux de ses amies. Le message vous échappe ? C’est que la marque “Hodari”, une série d’offres lancée en partenariat avec plusieurs entreprises locales par le comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE), peine encore à se faire connaître. Son objectif, pourtant, est crucial pour Mayotte : réduire la facture énergétique du département, où 95% de l’électricité consommée provient encore de centrales alimentées au gazoil – contre seulement 5% d’énergies renouvelables.

Alors le comité, créé en 2019 et qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, entend bien changer la donne. Mais “le meilleur moyen de diminuer les émissions de carbone ainsi que sa facture énergétique est encore de ne pas consommer”, rappelle Claude Hartmann, le nouveau directeur général d’EDM. La société d’électricité organisait donc une conférence de presse ce lundi, en présence des autres acteurs du comité, pour lancer officiellement cette nouvelle campagne de communication. Celle-ci s’adresse à tous les clients de Mayotte, entreprises comme particuliers, qui souhaitent diminuer leur consommation d’énergie. Le but : favoriser l’accès à des produits éco-efficaces et matériaux non énergivores à travers des primes incitatives. Isolation du bâtiment, climatisation plus performante, ou encore chauffe-eau solaires… La promesse Hodari vante jusqu’à 30% d’économies sur la facture d’électricité ! Un coup de pouce non négligeable quand on sait que la consommation annuelle par foyer s’élève à 5.000KWh. Soit une facture de près de 650 euros par an, tout de même.

Déjà 5GWh d’électricité économisés

Le plus gros poste de consommation ? La climatisation, bien sûr ! À titre d’exemple, vous pouvez donc, grâce aux offres Hodari, remplacer votre vieux climatiseur énergivore pour un appareil de classe A+++ et bénéficier d’une prime de 500 à 900 euros, en fonction de sa puissance. Le comité MDE propose aussi des actions “non standard”, un volet consacré aux projets d’envergure, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâti, d’une industrie ou d’une collectivité en passant par un bouquet de travaux. La municipalité de Koungou, via la mise en place de luminaires d’éclairage public solaire autonomes, le distributeur alimentaire Distrimax pour sa chambre froide, le promoteur immobilier CBO pour un ensemble de trois bâtiments au centre de Kawéni ou encore un particulier qui a construit sa maison avec de fortes ambitions sur sa performance énergétique en ont ainsi bénéficié. Pour toutes ses actions, en 2019, le comité estime à 5 GWh d’électricité économisés, soit l’équivalent de 1.000 foyers mahorais, pour un investissement de 2,8 millions d’euros. Et à l’horizon 2023, le MDE entend bien atteindre les 25 GWh d’économies annuelles.

Créer de nouveaux marchés

Certes, passer au tout écolo représente toutefois un investissement de taille. “Mais il y a une notion de coût global à plus long terme à faire comprendre, d’où l’importance de mener un travail de sensibilisation”, déroule Yann Le Bigot, ingénieur à l’Ademe. Outre des campagnes sur les offres MDE, le comité finance aussi des actions de terrain menées par l’Espace Info Énergie, qui intervient en milieu scolaire, organise des tournées dans les villages ou les entreprises, et fait le relais entre particuliers et constructeurs afin de faire comprendre les avantages des équipements performants.

L’autre risque pour le comité : voir les commerçants augmenter leur prix, ce qui annihilerait de facto l’effet des primes. L’ensemble des acteurs présents assure avoir conscience de cette possibilité. “Mais nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux acteurs sur ces marchés, qui se développent justement grâce à ce type d’offres, ce qui permet de créer la concurrence et de maintenir les prix”, analyse Yann Le Bigot. En effet, via son réseau de partenaire, l’offre Hodari entend aussi encourager les filières locales. Comme par exemple, la brique de terre compressée, un matériau utilisé par le passé et qui trouve une nouvelle jeunesse depuis que la filière a été relancée cette année, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. “Aujourd’hui, nous avons huit partenaires. C’est une très bonne chose, car il s’agit là d’un matériau noble, avec un pouvoir d’isolant non énergivore”, salue Christian Freu, responsable pôle transition énergétique et innovation chez EDM.

Augmenter la part des énergies renouvelables

De belles avancées, donc. Mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Avec la croissance démographique record que connaît le département, et une croissance de la consommation d’énergie moyenne de 5% par an, le passage à une production d’électricité issue d’énergies renouvelables est une priorité pour Mayotte. “Nous pouvons techniquement monter à 30% de photovoltaïque dans le mix énergétique, et le réseau est prêt à le supporter”, souligne Claude Hartmann. D’autant plus que les systèmes pour stocker cette énergie – et ainsi la mettre à profit pour les pics de consommation qui surviennent généralement à la nuit tombée – existent. Les nouveaux appels d’offre dans le cadre de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) devront aller dans ce sens.

26ème édition du festival de l’image sous-marine à Mayotte en hommage à Jack Pass

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La 26ème édition du festival de l’image sous-marine a un peu de retard cette année, mais elle aura bien lieu du 7 au 10 octobre. Elle aura une ambiance quelque peu particulière puisque pour la première fois depuis sa création, son fondateur Jack Pass n’y participera pas.

Le père fondateur du festival de l’image sous-marine nous a quittés au mois d’août dernier, mais l’évènement n’est pas prêt de disparaître. L’agence de communication Angalia qui a aidé le défunt à l’organiser ces 4 dernières années, a entièrement pris les rênes cette année suite à sa disparition. Jack Pass a tout de même aidé à l’élaboration de cette nouvelle édition de son vivant, en début d’année. L’apparition du virus a également joué les troubles fêtes et a chamboulé le cours des évènements. Le festival qui a habituellement lieu au mois de mai, se déroulera finalement en octobre. Toutefois, il ne perd pas son sens premier. Les concours sont maintenus, et il existe trois catégories : celui du film, de la photo et du dessin. Les lauréats du concours du film et de la photo ne sont pas encore connus. Le jury n’a pas pu délibérer à cause de la crise sanitaire. Seuls ceux du concours de dessins ont été désignés. Il s’agit de 20 enfants qui gagnent une séance de plongée. Le festival débutera mercredi 7 octobre par un hommage à Jack Pass avec la diffusion du film La flèche et l’épée d’Éric Keyser, qui parle entre autre de celui qui est aussi à l’origine de la mythique course de pneus.

Au total 19 films seront projetés, 78 photos seront exposées ainsi que 103 dessins d’écoliers. « C’est une programmation ambitieuse parce que trouver des films de 52 minutes, ce n’est pas simple. Mais on a un festival qui est complet et on est fiers quand on sait le temps qui nous a été imparti et la complexité du départ de Jack et la covid », souligne Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. Les organisateurs ont tout de même dû revoir leurs ambitions à la baisse puisque le nombre de visiteurs à été réduit de moitié. En temps normal, les séances peuvent accueillir jusqu’à 250 personnes. À cause des restrictions sanitaires, leurs nombres seront limités à 130.

L’évolution du festival sans Jack Pass

« Notre philosophie est de maintenir tout ce qui a été fait par Jack Pass et on le développe. » Le gérant de l’agence Angalia est clair, il est hors de question de modifier l’essence même du festival. Mais les nouveaux organisateurs voient grand. Ils ont trois objectifs bien définis. « On veut poursuivre le travail de sensibilisation auprès des scolaires en donnant accès aux films gracieusement aux écoles qui le demandent pendant la période du festival », explique Laurent Maunier. À l’exemple de La Réunion qui a mis en place ce système depuis deux ans. Cela permet d’augmenter considérablement le nombre de vues. Mais leur ambition va bien au-delà, puisque le festival de l’image sous-marine de Mayotte veut s’exporter sur le territoire national. « L’idée est de participer au festival de La Réunion et celui d’Hyères. On va travailler ensemble pour mutualiser des images, des expériences, et faire diffuser les conférences sur l’ensemble des festivals », précise Laurent Maunier.

Enfin, les organisateurs veulent favoriser les productions mahoraises. Pour cette édition, seulement 5 films ont été produits localement. Le vouloir est une chose mais le concrétiser en est une autre. Pour le moment, l’agence Angalia ne sait pas de quelle manière elle procèdera pour que les habitants aient envie de filmer ou de prendre en photo le lagon du 101ème département.

Une journée de promotion des femmes cadres à Mamoudzou

Une journée de promotion des femmes cadres à Mamoudzou

Une journée de promotion des femmes cadres a lieu ce lundi 28 avril 8h30 dans l’hémicycle du Conseil départemental, à Mamoudzou. Dans le cadre de sa politique en faveur de l’égalité professionnelle et de l’inclusion, le Département de Mayotte entend valoriser la place et les contributions des femmes cadres au développement du territoire. Cette journée vise à mettre en lumière les parcours inspirants de femmes cadres de la collectivité ; encourager les vocations féminines dans les fonctions d’encadrement ; favoriser une réflexion partagée sur les obstacles encore présents à l’égalité professionnelle. À travers cette initiative, le Département souhaite également présenter les leviers déjà mis en œuvre pour accompagner les talents féminins : mentorat, formation ou encore mobilité professionnelle.

Cinquante-cinq cas de chikungunya recensés la semaine dernière à Mayotte

Cinquante-cinq cas de chikungunya recensés la semaine dernière à Mayotte

Dans son dernier bulletin d’information, l’Agence régionale de santé (ARS) indique que 55 cas de chikungunya ont été recensés à Mayotte du 19 avril au 24 avril. Parmi ce nombre, 25 sont importés, 17 sont autochtones et 13 sont en cours d’investigation. Dans cette période, une personne a été hospitalisée et aucune n’est décédée. A ce jour , 1.120 domiciles ont été traités et 978 gites ont été recensés dont 267 positifs, c’est-à-dire contenant des larves de moustiques et des nymphes. Les agents de la lutte antivectorielle de l’ARS se rendront cette semaine à Pamandzi, Mamoudzou, Koungou, Malamani et Kawéni. En parallèle, les autorités sanitaires retirent les personnes de 65 ans et plus des cibles de la campagne de vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ à La Réunion et à Mayotte. Le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins a été informé le 23 avril par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de la survenue de deux événements indésirables graves à la suite de la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ à La Réunion, dont un décès, puis d’un troisième le 25 avril. Compte tenu de la gravité de ces événements, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi en urgence le 24 avril la HAS pour réévaluer les indications de vaccination contre le chikungunya par le vaccin IXCHIQ. La Haute Autorité de santé (HAS) s’est prononcée le 25 avril en faveur d’une révision des cibles de la vaccination. Conformément à cet avis, les autorités sanitaires retirent de la cible vaccinale, sans délai, les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités.

La Cadema met en place des navettes à Ongoujou

La Cadema met en place des navette à Ongoujou

A partir de ce lundi 28 avril, la Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema) introduit de nouveaux départs de navettes Caribus. “Cette mesure vise à améliorer l’accessibilité et la couverture du réseau de transport en répondant davantage aux besoins des usagers”, explique la collectivité.

Les nouveaux départs se feront directement depuis l’arrêt de bus de Ongojou le matin à 6h, 7h et 8h et l’après-midi depuis Tsararano, départs vers Ongojou à 16h, 17h, 18h. Cette initiative vient en complément des services existants, sans entraîner de modifications sur les autres lignes de transport.

Un mineur placé en détention après avoir agressé un gendarme et un automobiliste à Mayotte

Un mineur placé en détention après avoir agressé un gendarme et un automobiliste à Mayotte

Le 10 avril, en soirée, un barrage sauvage était érigé aux abords du village de Ongoujou sur la commune de Dembéni. Alors qu’il rentrait à son cantonnement, un gendarme affecté au sein d’un escadron de la métropole et en mission sur l’île a été « violemment agressé par un groupe composé de six à huit individus, visages dissimulés et porteurs de machettes, couteaux, pierres et bâtons », indique Guillaume Dupont, procureur de la République de Mamoudzou. « La violence des coups portés était telle que ce militaire se voyait délivré une incapacité totale de travail de 30 jours », poursuit le magistrat.

Peu de temps après, un automobiliste a aussi été victime « d’une agression sauvage, au même endroit et par les mêmes individus ». Ces derniers ont jeté des pierres sur son véhicule, l’obligeant à le stopper et permettant aux agresseurs de s’en prendre à lui pour y dérober son portefeuille, téléphone et ordinateur portable, des vêtements et du parfum. Le médecin lui a délivré une incapacité totale de travail de 2 jours.

Rapidement, sous la direction du procureur, la section de recherches de la gendarmerie nationale a mené les investigations afin d’identifier les auteurs. Le 22 avril, un mineur résidant sur la commune de Dembéni a été interpellé. Né en 2008, déscolarisé depuis une année et inconnu de la justice, il a été placé en garde à vue où il a nié les faits, « en dépit des éléments d’identification qui étaient retenus à son encontre ». Ce 24 avril, il a été présenté devant un juge d’instruction qui le mettait en examen notamment du chef de tentative de meurtre et placé en détention provisoire sur réquisitionsconformes du parquet.

Une commémoration pour les victimes de la déportation et l’abolition de l’esclavage à Mayotte

Une commémoration pour les victimes de la déportation et l’abolition de l’esclavage à Mayotte

Ce dimanche, place de France, à Dzaoudzi, la préfecture de Mayotte a organisé la cérémonie de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Cette cérémonie a pour but de préserver la mémoire de ces événements tragiques. Dans ce même esprit de mémoire et de transmission, Mayotte a également commémoré l’abolition de l’esclavage. “Une date essentielle dans le département, pour rappeler les combats menés pour la liberté, honorer la dignité, et affirmer notre attachement indéfectible aux valeurs républicaines”, précise la préfecture.

“Nous n’avons pas de trésorerie” les petites entreprises de Mayotte craignent de ne jamais se relever après Chido

“Nous n’avons pas de trésorerie” les petites entreprises de Mayotte craignent de ne jamais se relever après Chido

Des entreprises qui ont perdu leur outil de travail ignorent quand elles pourront reprendre leur activité, elles ont peur de devoir mettre la clé sous la porte. Le Medef Mayotte demande la reconduction des aides de l’Etat.

Quatre mois après la catastrophe, Nadine Matokwong n’arrive toujours pas à s’habituer au spectacle désolant de son restaurant en ruine. Depuis 12 ans, elle est la gérante du Paris 13, un restaurant à Kawéni (Mamoudzou). Le cyclone Chido a ravagé son établissement, la salle principale est dévastée. “La salle est partie dans les 5 dernières secondes”, raconte-t-elle la voix encore brisée.

La reconstruction de l’établissement n’a toujours pas commencé, la restauratrice attend l’indemnisation des assurances, elle n’a aucune perspective pour relancer son activité. Une aide a été versée par l’Etat en début d’année pour les entreprises touchées par les conséquences du cyclone, elle correspond à 20 % du chiffre d’affaires et peut atteindre 20.000 euros au maximum. Le restaurant a obtenu 5.000 €. “Nous avons eu des aides qui ont couvert les charges fixes jusqu’au 20 janvier, et l’activité partielle pour les salariés. Mais ce n’est pas suffisant du tout”, déplore-t-elle .

Bien que l’établissement soit fermé, il faut continuer de payer le loyer, l’eau, l’électricité, les assurances et la sécurité du lieu. La gérante demande donc pour un renouvellement de l’aide, sinon “beaucoup de petites et moyennes entreprises qui ont perdu leur outil de travail, ne vont pas pouvoir rouvrir, car elles n’ont pas de fonds”, estime-t-elle. Les activités recevant du public comme les restaurants, les hôtels, les prestataires nautiques sont les plus en difficultés.

Déjà fragilisées par les multiples crises

Déjà fragilisées avant Chido par les multiples crises qui traversent le territoire, ces entreprises ont encore davantage besoin d’un accompagnement de l’Etat. “Nous n’avons pas de trésorerie, l’année dernière nous avons subi les barrages, pendant six semaines nous n’avons pas pu travailler, notre restaurant ne s’est pas relevé depuis cette période”, illustre Nadine Matokwong. Quelques mois plus tôt, en septembre  2023, Mayotte a connu la crise de l’eau au cours duquel le restaurant a dû fermer.

Fahardine Mohamed, le président du Medef Mayotte plaide également pour reconduire cette aide. “ Beaucoup d’activités sont complètement fermées, s’il n’y a pas d’aides aussi minimes qu’elles soient, ce sera la désolation et les petites entreprises du territoire vont faire faillite”.Au -delà même de la renouveler, il croit que seule une minorité de sociétés ont pu en bénéficier. “La Direction régionale des finances publiques nous a indiqué que seules 3.600 en ont bénéficié, alors qu’il y en a environ 18.000 sur le territoire ”. Un travail de régularisation est  donc mené entre le Medef et la Direction régionale des finances publiques pour résoudre ce problème.

Football : Feu du Centre de Mroalé, vainqueur de la Coupe de Mayotte

football : Feu du Centre de Mroalé, vainqueur de la Coupe de Mayotte
La Supercoupe de Mayotte Entreprise a été arbitrée par Ismaël Oussoufi en tant qu’arbitre central, avec Nailidine Houmadi et Raslane Boura comme arbitres assistants.

Ce week-end, la saison de football a repris ses droits avec la Supercoupe de Mayotte, organisée par la Ligue Mahoraise de Football. Si Feu du Centre de Mroalé a remporté la Coupe de Mayotte, la finale Entreprise s’est soldée par la victoire de Cuisibains. Chez les féminines, c’est le club Unicornis de Passamainty qui l’a emporté 4-0. Chez les seniors, ce sont les champions de la Coupe de Mayotte, récemment promus en Régionale 4, qui se sont imposés face à Kawéni.

FATMA 2025 : une mise à l’honneur des traditions et de la mémoire de l’esclavage à Mayotte

FATMA 2025 : une mise à l’honneur des traditions et de la mémoire de l’esclavage à Mayotte
Fatima Souffou, présidente de l’association de poterie traditionnelle de Sohoa

Le Festival des Arts Traditionnels de Mayotte s’est tenu ce week-end sur le parking du cinéma Alpa Joe à Mamoudzou. Cette 17ème édition a mis à l’honneur 4 pratiques immatérielles mahoraises tout en commémorant l’abolition de l’esclavage.

Malgré une année fortement perturbée par les conséquences du passage du cyclone Chido, le conseil départemental a tenu à ce que la 17ème édition du Festival des Arts Traditionnels de Mayotte (FATMA) se tienne malgré tout. Réduite à 2 jours au lieu des 4 habituels et se déroulant au moment de la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage à Mayotte (le 27 avril), il avait donc cette année pour thème « Mémoire, résilience et identité ».

Fruit d’un travail commun entre l’Office Culturel Départemental, le Muma (musée de Mayotte) et la DCP (Direction de la Culture et du Patrimoine), cette édition s’est construite autour de 3 axes principaux : l’abolition de l’esclavage, l’identité de Mayotte et la célébration des pratiques mahoraises inscrites en 2024 et 2025 au Patrimoine Culturel Immatériel National (PCIN). Des spectacles de debaa, de mbiwi, des ateliers d’initiation à la poterie traditionnelle et des échanges avec les « mamas shingo » (les femmes fabriquant le sel de Bandrélé) ont ainsi été organisés ces samedi et dimanche pour le public.

Court-métrage et théâtre pour conserver la mémoire de l’esclavage

Lors de la matinée du dimanche 27 avril, Inssa de Nguizijou, chargé de communication des Archives Départementales de Mayotte et historien spécialiste de l’île et de sa région, a présenté une capsule vidéo de 8 minutes sur le mrenge. Ce court-métrage documentaire a rappelé les perspectives artistiques, culturelles et historiques de cet art martial traditionnel mahorais mêlant chant, danse et combat. Diffusé à travers les îles de l’océan Indien par la traite négrière, le mrenge rappelle la capoeira brésilienne par son dynamisme et sa dimension culturelle. Cet art est encore largement pratiqué sur l’île, même si ses codes traditionnels ont tendance à se perdre.

Dans une perspective plus « universelle » de l’esclavage, la troupe bordelaise « Le dernier strapontin » a joué un spectacle conçu à partir des textes des Archives Départementales de la Gironde. Les deux comédiens de la troupe, Rahim Nourmamode et Julien Rivera, ont joué tour à tour divers acteurs de la traite négrière (commerçants, colons ou agents de l’Etat) en utilisant leur correspondance épistolaire historique. « Nous ne voulions aborder ce thème ni à travers la figure de l’abolitionniste, ni à travers celle de l’esclave », ont-ils précisé. La troupe s’est par ailleurs également rendue dans les collèges et lycées de l’île au cours de la semaine dernière pour y jouer leur spectacle.

Debba, mbiwi, poterie traditionnelle et sel de Bandrélé mis à l’honneur

Cette 17ème édition du FATMA était également l’occasion de mettre à l’honneur les pratiques mahoraises récemment inscrites au Patrimoine Culturel Immatériel National, « une avancée historique » pour les acteurs culturels institutionnels. Divers spectacles de debaa et de mbiwi (danses traditionnelles mahoraises exclusivement féminines) ont ainsi été organisés les samedi et dimanche après-midi tandis que des ateliers d’initiation à la poterie et des échanges avec les « mama shingo » se tenaient en parallèle.

Une table ronde pour réfléchir à la manière dont les institutions pourraient soutenir plus efficacement les détenteurs de ces savoir-faire traditionnels a permis de lancer quelques idées prometteuses. « L’association Wenka culture contribue beaucoup à la préservation de l’art de la poterie traditionnelle en tentant notamment de professionnaliser les artisans », explique Abdoul Karim Ben Saïd, le directeur du Muma. « Pour la fabrication du sel de Bandrélé, c’est plus délicat. Les mamas shingo vieillissent et ne trouvent pas de relève au sein des jeunes générations. Je ne sais pas si d’ici 5-10 ans cette pratique existera encore sur l’île », a-t-il déploré.

Autre sujet de déception de la part des organisateurs du festival : le peu de public présent. « Nous nous posons des questions : est-ce du fait d’une communication trop tardive ? Du fait que ce soit à Mamoudzou ? Des conséquences de Chido ou tout simplement des vacances scolaires ? », s’est interrogé Abdoul Karim Ben Saïd. « Nous allons en tout cas mener une réflexion poussée avec les Archives Départementales afin de trouver la manière de faire venir un plus large public à ce type d’événement mettant les pratiques ancestrales en lumière », a-t-il conclu.

Comores : la gestion des fonds pour le Covid épinglée par la Cour des comptes

Comores : la gestion des fonds pour le Covid épinglée par la Cour des comptes
Les dépenses du Covid seraient seulement d’environ 3 millions d’euros sur 11,1 millions d’aides du FMI.

C’est à la suite d’une demande du Fonds monétaire international, qui a octroyé aux autorités comoriennes près de 5 milliards de francs comoriens, qu’un contrôle a été effectué, par des auditeurs de la section des comptes, lesquels ont découvert que ces fonds ont majoritairement financé d’autres objectif que le coronavirus.

Les Comores comme les autres pays du monde ont été touchées par le coronavirus, apparu pour la première fois en Chine, fin 2019. L’archipel, qui a enregistré à la fin de la pandémie 161 victimes, a déclaré son premier cas le 30 avril 2020. Depuis, les partenaires extérieurs se sont mobilisés pour aider le pays à organiser sa riposte sanitaire. C’est dans ce cadre, que le Fonds monétaire international a débloqué 5,4 milliards de francs comoriens (11,1 millions d’euros), versés en deux tranches dans des comptes de la Banque centrale des Comores. Mais, d’après un rapport produit par la section des comptes, le 23 juin 2023, rendu public le mois dernier, ces fonds du FMI auraient été utilisés en violation à de nombreuses dispositions institutionnelles, mais pas seulement.

D’abord la répartition des montants n’a pas respecté l’objet de l’aide, selon le rapport.  » La cour a constaté que 58.66%, plus de 3 milliards de la contribution du FMI ont été utilisés dans le secteur social et le budget de l’État« , a noté le rapport qui s’étalait sur la période de 2019 à 2021 et dont Flash Infos a obtenu une copie. A lire les conclusions des auditeurs, ces 5 milliards ont financé entre autres les secteurs de la santé avec 982 202 794 de francs, les frais d’hébergement et de rapatriement de Comoriens, à hauteur de 335,9 millions de francs, la sécurité et mesure barrières, avec 190,5 millions. L’argent a aussi payé des intérêts auprès d’Exim Bank Comores, ainsi que des arriérés de salaires à l’Assemblée nationale.

Code de passation de marchés publics non respecté

Les dépenses du Covid, seraient seulement d’environ plus de 3 019 665 d’euros. Toutefois, pointent les enquêteurs, beaucoup de marchés ont été attribués à des sociétés sans le respect du code de passation de marchés publics, ni la note signée à l’époque par le ministère des Finances pour alléger les procédures en raison de l’urgence sanitaire du moment. Au niveau de la santé, une entreprise a hérité d’un marché de plus de 1 334 070 d’euros pour la construction d’un centre d’imagerie et la réhabilitation d’un laboratoire d’analyse médicales au sein de l’hôpital El-maarouf, sans oublier les équipements du centre.

Le bémol, pendant cette enquête, le rapport d’exécution des travaux n’était pas disponible, officiellement, du mois selon la version de l’entreprise parce qu’une partie du contrat n’avait pas encore été exécutée.  Ce contrôle, sollicité par le FMI a relevé le cas de l’achat d’un amplificateur de brillance à hauteur de 60 990 d’euros et dont la facture est signée bizarrement par un médecin qui n’est même pas gérant d’une société. Les mêmes pratiques concernent les travaux de réhabilitation d’une route qui menait au centre d’isolement de Samba Kuni, situé au nord de la capitale Moroni, où étaient transférés les malades graves atteints du coronavirus. Excepté un reliquat de 50% du montant, soit 188 150 69 d’euros, la cour n’a pas pu consulter le contrat de marché, mais seulement un état de bordereau des prix unitaires et devis estimatif. De nombreux manquements sont à déplorer toujours dans le volet lié à l’utilisation des financements d’urgence du FMI alloués au Covid.

Paiements sans signatures

Parmi eux, les paiements en espèces sans signature des bénéficiaires, des virements sans numéro de compte, ou encore des dépenses engagées sans pièces justificatives, qui se chiffrent à 480 382 25 d’euros, dont une partie a financé des nouvelles installations pour la réouverture des aéroports.  Sur le plan institutionnel, les auditeurs ont constaté une carence documentaire chez la plupart des autorités concernées et une indisponibilité de certaines personnes responsables acteurs du processus. « Le ministère des finances, n’a pas établi ni publié en liaison avec le comité nationale de coordination du Covid un rapport trimestriel et annuel sur la gestion, l’utilisation des financements extérieurs « , lit-on dans le rapport qui a révélé que l’État comorien a reçu de la part des partenaires, en tout, 37 408 847 d’euros dont des prêts pour faire face à la crise sanitaire. La section des comptes n’a pas non plus pu mettre la main sur les conventions signées entre le ministère des finances et le FMI. Ce n’est pas tout. « La cour a relevé que les financements du Fonds monétaire ont été déposés dans un compte du trésor au lieu du compte spécifié, destiné à recevoir les fonds du covid venant des partenaires« , note le rapport.

Un mineur placé en détention après avoir agressé un gendarme et un automobiliste

Né en 2008, le mineur est déscolarisé depuis une année et inconnu de la justice.

Un mineur qui aurait participé à l’agression d’un gendarme et d’un automobiliste à Ongoujou dans un barrage sauvage le 10 avril a été placé en détention.

Le 10 avril, en soirée, un barrage sauvage était érigé aux abords du village de Ongoujou sur la commune de Dembéni. Alors qu’il rentrait à son cantonnement, un gendarme affecté au sein d’un escadron de la métropole et en mission sur l’île a été « violemment agressé par un groupe composé de six à huit individus, visages dissimulés et porteurs de machettes, couteaux, pierres et bâtons », indique Guillaume Dupont, procureur de la République de Mamoudzou. « La violence des coups portés était telle que ce militaire se voyait délivré une incapacité totale de travail de 30 jours », poursuit le magistrat.

Peu de temps après, un automobiliste a aussi été victime « d’une agression sauvage, au même endroit et par les mêmes individus ». Ces derniers ont jeté des pierres sur son véhicule, l’obligeant à le stopper et permettant aux agresseurs de s’en prendre à lui pour y dérober son portefeuille, téléphone et ordinateur portable, des vêtements et du parfum. Le médecin lui a délivré une incapacité totale de travail de 2 jours.

Rapidement, sous la direction du procureur, la section de recherches de la gendarmerie nationale a mené les investigations afin d’identifier les auteurs. Le 22 avril, un mineur résidant sur la commune de Dembéni a été interpellé. Né en 2008, déscolarisé depuis une année et inconnu de la justice, il a été placé en garde à vue où il a nié les faits, « en dépit des éléments d’identification qui étaient retenus à son encontre ». Ce 24 avril, il a été présenté devant un juge d’instruction qui le mettait en examen notamment du chef de tentative de meurtre et placé en détention provisoire sur réquisitions conformes du parquet.

Les acteurs du tourisme à Paris pour présenter l’état du secteur après Chido

Les acteurs du tourisme à Paris pour présenter l’état du secteur après Chido

L’agence d’Attractivité de Mayotte (AaDTM) – accompagnée des représentants de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie et des Offices de Tourisme de l’île – a tenu ce jeudi 17 avril une conférence de presse à la Direction Générale des Outre-mer à Paris afin de présenter l’état du secteur touristique après le passage du cyclone Chido. Alors que 68 % des infrastructures touristiques ont été endommagées ou détruites et que les préjudices financiers sont estimés à 21 millions d’euros, les représentants des acteurs du tourisme ont présenté leurs ambitions pour relancer le secteur. Des mesures de court terme d’abord, dès ce mois d’avril avec des chèques tourisme pour les salariés, séjours seniors, aménagements provisoires de pontons, campagnes de communication et soutien à l’offre touristique locale. Mais aussi un appui renforcé à l’investissement et à la transformation durable du secteur avec des aides à la modernisation des structures, facilitation d’accès au foncier, digitalisation et certification au tourisme durable. Enfin, une vision de long terme, avec la création de pôles touristiques structurants, un campus du Tourisme régional, une offre valorisant le patrimoine naturel et culturel, et le développement d’un écotourisme tourné vers le lagon.

Le coût de la reconstruction de Mayotte ne représentera que 0,05 % de la dépense publique

Le coût de la reconstruction de Mayotte ne représentera que 0,05 % de la dépense publique

Le Président de La République a annoncé, lundi, qu’une enveloppe de 3,2 milliards d’euros était allouée sur six ans pour la reconstruction de Mayotte. Dans cette perspective, le Haut Conseil des finances publiques a été saisi par le Gouvernement des dispositions du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte ayant une incidence sur les finances publiques. En effet, il est prévu que le Haut Conseil évalue la compatibilité de ces dispositions avec les objectifs de dépenses prévus par la loi de programmation des finances publiques (LPFP). “Le Haut Conseil note que les dispositions de nature financière communiquées correspondent pour l’essentiel au coût estimé de onze projets d’investissement, représentant au total 3,2 Md€ à l’horizon 2031. Elles ne permettent cependant pas d’identifier la temporalité des dépenses envisagées, ni d’isoler la part des financements publics. Par ailleurs, certaines dispositions inscrites à ce projet de loi de programmation, dont celles relevant du volet économique et social, sont susceptibles d’engendrer des dépenses publiques qui ne sont pas chiffrées à ce stade”, indique le Haut Conseil.

Le Haut Conseil observe néanmoins que les montants en jeu ne sont pas d’un ordre de grandeur de nature à modifier substantiellement la trajectoire pluriannuelle des dépenses publiques inscrite dans la LPFP. Ils représenteraient en effet 500 à 600 M€ en moyenne par an sur la période, soit moins de 0,05 % du montant de dépense publique inscrit chaque année dans la LPFP 2023-2027.

7 millions d’euros pour renforcer la collecte des déchets à Mayotte

7 millions d’euros pour renforcer la collecte des déchets à Mayotte

Le 23 avril, l’Agence française de développement (AFD) et le SIDEVAM 976 ont signé plusieurs conventions de financement pour un montant total de 7 millions d’euros. Ces accords visent à renforcer le dispositif de collecte des déchets à Mayotte, perturbé depuis le passage du cyclone Chido. Le SIDEVAM, en charge de la collecte sur la majorité des communes de l’île (à l’exception de Mamoudzou et Dembéni), poursuit un programme de modernisation de ses infrastructures. Celui-ci prévoit notamment la création d’un pôle logistique à Dzoumogné, l’installation de 500 nouveaux points de collecte, ainsi que le développement de nouvelles déchèteries à Tsararano et Longoni. Les financements se répartissent entre une subvention de 2 millions d’euros et un prêt de 5 millions d’euros accordés par l’AFD. Ces investissements visent à accompagner la reprise progressive du service et à répondre à l’évolution des besoins liés à la croissance démographique et aux effets du cyclone.

A Mayotte, un prêt à taux zéro jusqu’à 50.000 euros pour les sinistrés

A Mayotte, un prêt à taux zéro jusqu’à 50.000 euros pour les sinistrés

Annoncé dans le cadre des engagements du Président de la République après le passage du cyclone Chido, le prêt à taux zéro « reconstruction » est désormais opérationnel. Destiné aux particuliers sinistrés, ce dispositif permet d’emprunter jusqu’à 50.000 euros, sans intérêts ni frais de dossier, avec une garantie publique et une durée de remboursement allant jusqu’à 20 ans. Ce prêt est accessible aux propriétaires occupants ou bailleurs, ainsi qu’aux sociétés civiles immobilières (SCI) dont au moins un associé est un particulier. Il permet de financer des travaux de gros œuvre, de second œuvre ou connexes (fondations, charpente, menuiserie, démolition…), selon les modalités définies par l’arrêté du 31 mars 2025. Les travaux doivent impérativement débuter dans les trois ans suivant l’octroi du prêt. Le dispositif sera disponible à partir du 28 avril 2025 dans les établissements bancaires habilités et auprès d’Action Logement Service. Les intéressés sont invités à se rapprocher de leur conseiller bancaire pour en faire la demande.

Le nombre de naissances à Mayotte en 2024 n’avait pas été aussi bas depuis 2014

Le nombre de naissances à Mayotte en 2024 n’avait pas été aussi bas depuis 2014
Le nombre de naissances en 2024 a chuté de 13% par rapport à 2023.

Ce jeudi, l’Insee a tenu une conférence de presse sur le bilan démographique de Mayotte en 2024. Les résultats de l’étude des données d’état civil montrent que le nombre de naissances n’avait pas été aussi bas depuis 2014.

“C’est le chiffre le plus bas de ces dix dernières années.” C’est ainsi que Delphine Artaud, cheffe du service régional de Mayotte de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), commente le nombre de naissances pour l’année 2024. Dans les locaux de l’institut, à Mamoudzou, le chiffre de 8.910 nouveau-nés à Mayotte l’année dernière a été présenté à la presse ce jeudi matin. Le département n’avait pas connu de chiffre aussi bas depuis 2014 et ses 7.310 naissances. C’est 1.370 naissances, soit 13 %, de moins qu’en 2023, année qui avait déjà amorcé une légère baisse, qui pouvait s’expliquer par un rééquilibrage après des années post-Covid qui avaient vu le nombre de 10.000 naissances dépassé. Mais en 2024, le chiffre est même plus bas qu’en 2020.

Le nombre de naissances à Mayotte en 2024 n’avait pas été aussi bas depuis 2014

Un résultat qui s’explique par la baisse de la fécondité. Le nombre d’enfants par femme est passé de 4,5 en 2023 à 3,6 en 2024. Selon Delphine Artaud et le rapport de l’Insee qu’elle présente ce jeudi, c’est la première fois que ce chiffre tombe en dessous de 4 depuis qu’il est mesuré. Si la cheffe de service régional ne peut pas expliquer les raisons de cette baisse de la fécondité, elle indique qu’on retrouve une diminution dans tous les départements : “Ce constat, on le fait sur tous les territoires français.” Pour comprendre s’il s’agit d’une dynamique ponctuelle ou d’un mouvement qui va s’installer dans le temps, il faudrait des recherches sociologiques.

Hausse des accouchements hors Mayotte

À cela s’ajoute le nombre de décès qui a augmenté de 5 % par rapport à 2023, et de 30 % par rapport à 2019, en raison de la croissance de la population et d’une augmentation relative des seniors dans le département. Ces éléments permettent de conclure à un solde naturel de 7.900, le plus bas depuis 2014.

Néanmoins, Mayotte conserve sa situation d’exception. En matière de fécondité, le département reste devant la Guyane (3,1 enfants par femme), et loin devant l’Hexagone (1,6).

L’Insee relève également que trois quart des mères et la moitié des pères ayant accueilli un nouveau-né en 2024 sont de nationalité étrangère, et 46 % des enfants nés cette année-là ont deux parents étrangers, contre 28 % en 2014. Toutefois, plus de la moitié des nouveau-nés ont au moins un parent français et la diminution du nombre de naissances est plus accentuée pour les femmes de nationalité étrangère : -15 % contre -8 % pour les femmes de nationalité française.

L’institut statistique note également une hausse des accouchements réalisés hors Mayotte. Si en 2023, 310 naissances avaient eu lieu dans l’Hexagone ou à La Réunion, en 2024, ce nombre est monté à 410 (compris dans les 8.910 naissances). Une dynamique de hausse déjà présente depuis plusieurs années.

Intégrer Mayotte à la COI serait “la fin de la polémique sur la revendication comorienne” pour Soula Saïd Souffou

Intégrer Mayotte à la COI serait “la fin de la polémique sur la revendication comorienne” pour Soula Saïd Souffou
Soula Saïd Souffou est conseiller départemental du canton Sada Chirongui.

À l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la Commission de l’Océan Indien (COI) qui s’est ouvert ce jeudi 24 avril à Antananarivo, Madagascar, le conseiller départemental du canton Sada Chirongui, Soula Saïd Souffou, revient sur l’intérêt que représenterait l’intégration de Mayotte à la COI.

Flash Infos : Le sommet des chefs d’Etat de la Commission de l’Océan Indien (COI) à Madagascar s’ouvre ce jeudi 24 avril. Qu’est-ce que Mayotte a à gagner à rejoindre cette instance, au-delà des Jeux des Îles et de la Marseillaise à chanter en cas de victoire de nos athlètes ?

Soula Saïd Souffou : Mayotte a à gagner sa reconnaissance, par la France elle-même. Si celle-ci prend sur elle d’intégrer notre île au sein de la Commission des Etats de l’Océan Indien, c’est la première reconnaissance internationale de l’appartenance de notre île à la France. Nous avons eu un premier pas après notre accession à ce statut unique appelé département, nous avons eu la rupéïsation qui était une première reconnaissance par 28 pays membres de l’Union européenne de l’appartenance de Mayotte à la France. Mais comme ça ne suffit pas, dans la mesure où notre pays était dans son pré carré dans cette institution européenne, là ce serait pour la première fois sur la scène internationale que la France dirait “j’assume Mayotte”. Vous ne savez pas à quel point ça calmerait les Mahorais et raisonnerait sur la scène internationale comme étant la fin de la polémique sur la revendication comorienne sur Mayotte. En permettant cette accession de Mayotte au sein de la COI, le monde reconnaîtrait, à la fois, les deux collectivités françaises de la zone que sont La Réunion et Mayotte.

F.I. : D’après vous qu’attend la France pour redevenir la puissance qu’elle a toujours été, notamment face aux Comores ?

S.S.S. : Il faut le dire très clairement, la France manque de courage, elle craint l’opinion internationale qui lui a toujours été défavorable et qui lui restera ! Là où ça devient compliqué, c’est que le Mahorais assume la France depuis 1841. Je suis un élu de proximité et lorsque je me balade dans les rues, les quartiers, les villages, les gens me disent qu’ils militent depuis deux siècles pour la France et ne comprennent pas qu’elle ne soit pas (elle) capable de les assumer à son tour sur la scène internationale ? Quand la France manque de courage, elle se fragilise et en se fragilisant elle pave la voie aux ingérences étrangères, aux ingérences russes, azerbaïdjanaises, qui mènent ouvertement des attaques hybrides, des ingérences ouvertes dans les Outre-mer, en particulier à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie. Vous avez raisons, il est temps que la France ait le courage de se ressaisir parce que la Russie, et d’autres, nous narguent alors que les traités internationaux sont clairs, il ne saurait être question de faire passer le principe de l’intangibilité des frontières privilégié par les Comores sur celui de la volonté des peuples à disposer d’eux- mêmes. Qu’est-ce qui est le plus important ? Beaucoup de pays de par le monde, y compris dans le monde arabe, font valoir ce principe parce que cette législation onusienne a été extrêmement mal écrite dans la folie et la frénésie des indépendances et le législateur onusien a omis de mettre un peu de raison dans tout cela. La France est membre du Conseil de sécurité, si elle avait le courage des Mahorais elle aurait demandé depuis longtemps la modification de cette législation.

F.I. : Beaucoup de juristes se penchent en ce moment sur cette question et indexent cette frilosité française estimant que l’application stricte du droit n’est pas en faveur des Comores. Est-ce votre cas ?

S.S.S. :  Bien sûr ! Là où il faut être extrêmement clair et que nous devons parler de courage c’est que la législation comorienne ne reconnaît même pas la supériorité du droit onusien sur sa Constitution. Alors, comment ne reconnaissant pas une législation d’une part, on peut s’en prévaloir d’autre part ? Vous avez là un jeu de dupe qui ne trompe plus personne. L’international a compris définitivement que la France et les Mahorais sont d’accord et que la question de dire qu’il y a occupation illégale de notre territoire est une “connerie”, comme aurait dit feu Younoussa Bamana. Parce que tout cela ne rime plus à rien. Les Mahorais, à plus de trois fois, ont exprimé massivement leur volonté de rester français, comment pourrait-on dire que la France occupe une terre qui l’accueille à bras ouverts. Nous devons demander du courage à notre pays pour que nous puissions régler définitivement ce conflit avec un Etat qui devrait, à mon sens, se préoccuper du développement des trois îles et d’élaborer des relations de partenariat et de bon sens avec Mayotte, parce que les Mahorais ne sont pas opposés à maintenir des relations de bon voisinage, de coopération économique et culturelle avec le reste de l’archipel des Comores. Il faut bien comprendre que ce qui nous divise ce ne sont pas des problèmes de personnes, encore moins de culture, c’est un choix politique ! Les Mahorais ont choisi la France, le reste de l’archipel a choisi l’indépendance, que chacun respecte la volonté de l’autre et tout ira pour le mieux.

Emmanuel Macron a plaidé pour « l’intégration » de Mayotte au sein de la COI

Lors du premier jour du sommet de la Commission de l’Océan Indien ce jeudi, Emmanuel Macron, qui représente la France au titre de La Réunion, a plaidé pour « l’intégration de l’ensemble de nos îles dans la coopération régionale » de la COI. « Nos territoires font face aux mêmes défis, ces défis ne connaissent pas de frontière », a déclaré le chef d’État. « Nous ne pouvons pas laisser un territoire à l’écart d’un certain nombre de nos programmes, je pense bien entendu à Mayotte. » Le président Azali Assoumani, lui, a exprimé son opposition. « L’ADN de la COI, c’est le respect du droit international, ainsi en vertu du droit international, l’île de Mayotte est une île comorienne », lui a-t-il répliqué. Si aucun accord n’a été trouvé sur l’intégration de Mayotte à la COI, un dialogue bilatéral entre la France et les Comores devrait en revanche s’ouvrir sur cette question.

Lisa Morisseau

« La première vision que nous souhaitons porter est de rassembler », affirme Kassandra Chanfi, nouvelle présidente du MoDem Mayotte

« La première vision que nous souhaitons porter est de rassembler », affirme Kassandra Chanfi, nouvelle présidente du MoDem Mayotte
À la tête du parti centriste, Kassandra Chanfi souhaite incarner une vision de rassemblement et de coopération, en œuvrant pour défendre les intérêts des Mahorais.

Le 4 avril 2025, Kassandra Chanfi a été élue présidente du Mouvement Démocrate (MoDem) Mayotte, succédant à Daniel Martial Henry. À la tête du parti centriste, elle revient sur les ambitions de celui-ci.

Flash Infos : Vous avez récemment été élue à la tête du Mouvement Démocrate (MoDem) mahorais. Quelle vision politique souhaitez-vous incarner en tant que nouvelle présidente du parti ?

Kassandra Chanfi : Je voudrais tout d’abord remercier les adhérents du Mouvement Démocrate (MoDem) de Mayotte qui me font confiance et qui m’ont élue présidente. Cette confiance et cette responsabilité m’obligent, avec la visibilité que nous avons avec un Premier ministre (François Bayrou a créé le MoDem, NDLR). De plus, Mayotte est au centre des préoccupations du gouvernement. Nous devons agir davantage en faisant entendre davantage la voix des Mahorais. C’est un combat que l’on remportera, car notre boussole est claire, c’est de servir et porter les intérêts de Mayotte. Le Mouvement Démocrate, ce n’est pas que Kassandra Chanfi ou Nassuf Eddine Daroueche, c’est l’ensemble des adhérents qui mobilisent leur énergie, qui portent des idées, réunis autour de valeurs telles que la solidarité, l’humanisme et la démocratie. La première vision que nous souhaitons porter est de rassembler…

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Une matinée d’initiation à l’athlétisme le 1er mai à Koungou

Une matinée d'initiation à l'athlétisme le 1er mai à Koungou

L’Athletic Club des Jeunes de Koungou (ACJK), en partenariat avec le Comité départemental d’athlétisme de Mayotte, organise en hommage à son ancien Vice-Président et ancien champion de Mayotte des années 90 feu Rocky. Une matinée d’initiation à l’athlétisme sera organisée le samedi 10 mai au stade municipal de Koungou.

Cette initiative s’inscrit dans un projet visant à encourager le développement de l’athlétisme dans notre commune et à promouvoir la pratique du sport pour tous. Tous les parents, les passionnés de sport et personnes intéressées sont invités à rejoindre l’événement, accompagnés de leurs enfants, pour découvrir notre discipline et participer aux nombreuses activités encadrées par des animateurs et professionnels.

Le champion de France et natif de Koungou, Kamel Zoubert sera présent pour conseiller les jeunes et partager son expérience de haut niveau et proposer des séances de dédicace.

Une matinée d'initiation à l'athlétisme le 1er mai à Koungou

La CCPT relance son appel à projets environnementaux

La CCPT relance son appel à projets environnementaux

La Communauté de Communes de Petite-Terre (CCPT) relance son appel à projets intitulé « Notre environnement, notre capital santé », après une première phase de dépôt lancée en février 2025 qui n’a pas permis de recueillir un nombre suffisant de candidatures répondant aux critères requis.

Portée par la Direction de l’Environnement, de la Biodiversité et du SPANC, cette initiative vise à soutenir des actions locales en faveur de la biodiversité, de la réduction des pollutions et de l’engagement citoyen. Les associations et structures intéressées ont désormais jusqu’au 16 mai 2025 pour soumettre leurs propositions.

Le dispositif prévoit un financement pouvant atteindre 30 000 euros, dans la limite de 80 % du budget total, pour des projets d’une durée maximale de 12 mois. Les dossiers doivent être envoyés exclusivement par mail à l’adresse : gemapi-biodiversite@ccpt.yt.

Le cahier des charges est accessible en ligne à l’adresse suivante : https://shorturl.at/OY5Hp.

André-Marie Tala, invité d’honneur de l’École Ouverte du Collège Boueni Mtiti

André-Marie Tala, invité d’honneur de l’École Ouverte du Collège Boueni Mtiti

Le Collège Boueni Mtiti, situé à Labattoir, organise une nouvelle édition de son École Ouverte, prévue du 22 avril au 6 mai 2025. Placée sous le thème « Résilience, handicap, rayonnement et réussite scolaire », cette initiative vise à sensibiliser la communauté éducative aux enjeux de l’inclusion et de la persévérance.

L’établissement accueillera pour l’occasion l’artiste non-voyant André-Marie Tala. Auteur-compositeur reconnu à l’échelle internationale, il interviendra à travers plusieurs ateliers de discussion autour de son parcours, des défis liés au handicap, et du rôle de la musique comme outil de résilience.

Des débats, échanges et performances musicales rythmeront cette quinzaine, à laquelle sont conviés élèves, enseignants, parents et partenaires. L’événement s’achèvera le 6 mai par une cérémonie de clôture regroupant restitutions, témoignages et animations musicales.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes