13/02/2009 – Rencontre : « Kaza koma » avec Ice Trey

 

 

{xtypo_dropcap}"{/xtypo_dropcap}Kaza koma", "ce n'est pas fini". Tel est le slogan de Jeunesse Canon 2000 de Pamandzi l'équipe où évolue Ice Trey, équipe d'excellence masculine, l'élite du championnat de basket local. Elle détient de nombreux talents dans son effectif, des jeunes et d'autres joueurs plus expérimentés, et Mouhtar Mohamed en fait partie. Voilà dix ans, soit une décennie entière que le natif de la commune en question porte les couleurs de JC.

Il y a connu toutes les émotions avec les victoires en coupe de France ou les multiples échecs en championnat dans la dernière ligne droite. "Le titre de champion, c'est tout ce qui me manque dans mon palmarès, avec mon équipe actuelle", précise-t-il. Car le championnat de Mayotte, Ice Trey l'a déjà remporté, à deux reprises lors des saisons 96/97 et 97/98. Il était alors licencié à Jeux d'Afrique, son premier club. Il se retire dans un premier temps de JA pour s'inscrire chez le voisin Jeunesse Canon, avant de rejouer au sein de son club initial en 1999/2000.

Avec la remontée en 2000 au plus haut niveau mahorais du JC – d'où l'appellation Jeunesse Canon… 2000 – c'est finalement dans cette formation que l'actuel employé à Total pose définitivement ses valises. Lancé à treize ans dans le basket, il ne quittera plus le ballon orange.

"J'ai commencé à jouer avec mes frères et sœurs qui étaient très forts. J'habitais près de l'aéroport quand j'étais petit, mais nous avons été décasés. Il y avait un terrain de basket près de notre nouvelle maison et je pouvais jouer très souvent", se remémore Mouhtar Mohamed. Jouer très souvent, plus souvent que les autres, c'est selon lui ce qui fait la différence.

200 à 300 shoots supplémentaires

En club, Ice Trey s'entraîne quatre fois par semaine, mais il s'exerce seul et court souvent au bord des plages lorsqu'il en a le temps. Après les séances avec son équipe, et là où tous ses équipiers se concentrent sur une prochaine préoccupation, le n°10 continue de travailler. "Quand on finit un entraînement collectif, il m'arrive très souvent de rester pour faire deux cents à trois cents shoots supplémentaires", confie-t-il. C'est là le secret, et ça se voit le jour J !

En meneur ou en ailier, le Pamandzien distribue et marque. Chaque ballon touché est un danger pour l'adversaire. L'important match de coupe de France face au Tampon – en décembre dernier – fut pour lui une véritable balade de santé, marquant les paniers qu'ils désiraient, accélérant le jeu à chacune de ses prises de balles… C'est ainsi pour chaque rencontre, quel que soit l'adversaire.

"Je ne fais pas la différence entre les clubs. Je respecte toutes les équipes et me donne à fond dans chaque partie, c'est pour ça que je travaille dur chaque semaine, pour être prêt le jour J". Une belle leçon pour tous les sportifs qui veulent également faire la différence dans leur discipline. Véritable étoile sur le terrain, Ice Trey reste lui-même en dehors des matchs.

"Je ne cherche pas à être une star. Moi, j'essaie de faire mon boulot, et c'est aux supporters et spectateurs de juger", apprécie-t-il. Des expériences telles que leur dernier déplacement à Paris (à voir dans l'encadré), le jeune Mahorais aimerait en revivre au cours des prochaines saisons. Toutefois, jouer au sein d'une équipe réunionnaise ou française ne l'intéresse en aucun cas…

Ice Trey aime trop son île pour la quitter. Issu d'une famille nombreuse – trois frères et quatre sœurs – ce passionné de basket vit toujours auprès des siens. Il a une pensée pour tous ses coéquipiers, son président Chadouli Habib, ses dirigeants Soulaïmana et Fahar, ainsi que pour sa copine Nachdat. Toutes ces personnes qui contribuent à sa très grande forme actuelle.

 

Ichirac Mahafidhou


 

"Ils n'étaient pas plus forts que nous"

Ice Trey revient tout juste de la capitale française où il y a joué les 32ème de finale de coupe de France face à Alfortville avec Jeunesse Canon. Une défaite 92 à 53, face à une équipe de la banlieue parisienne classée sixième sur quatorze en National 2.

"Après les deux premiers quarts temps, ils nous menaient que de deux petits points. Puis à la reprise ils ont enchaîné les shoots à trois points, et physiquement ils ont parfaitement répondu présents. De notre côté, nous n'étions pas habitués à ce climat et nous avions que de petites heures d'entraînements dans les jambes, le matin du match. C'était insuffisant pour trouver nos repères", affirme-t-il.

Ce dernier reste persuadé qu'ils auraient remporté cette rencontre dans le cas où ils auraient accueilli les Métropolitains. Pour l'heure, c'est le championnat qui est en jeu. En mauvaise posture pour la qualification aux play-offs, il reste à Jeunesse Canon et Ice Trey cinq matchs pour redresser la barre, dont la prochaine demeure l'Etoile bleue de Kawéni. "Nous devons remporter toutes nos rencontres. Ça va être difficile, mais comme le dit notre slogan, ce n'est pas fini."

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