Vendredi, lors d'une réunion publique, le Parti Social Mahorais (PSM), par la voix de son chef de file Said Ahamadi, dit Raos, a rappelé que l'égalité sociale, quel que soit le statut de l'île, restera la raison d'être de l'organisation politique. Mais cette réunion était avant tout l'occasion de faire entendre la position officielle du PSM sur la consultation du 29 mars prochain. "Nous sommes pour la départementalisation, pour Mayotte française, mais nous embrassons l'idée de progressivité, car tous les Mahorais ne sont pas prêts à intégrer le département. La preuve, la plupart des conseillers généraux ne savent pas lire le français (sic)". Des conseillers généraux, Saïd Omar Oili a été incontestablement le plus écorché. Dans les entrelignes d'une interminable métaphore filée, dont seul l'exmaire de Koungou détient le secret, il a pointé le "comportement politicien" de l'ex-président du CG au cours du débat télévisé qui l'opposait à M. Douchina, mercredi dernier. Une attitude qui contribue, selon Raos, à alimenter un sentiment naissant de "départementoscepticisme", néologisme inspiré de celui créé par la presse française pour qualifier les opposants au Traité européen, les "eurosceptiques".
En l'espèce, le patron du PSM estime que le pacte pour la départementalisation est "optimal", et qu'il ne voit pas l'intérêt de l'amender ou de faire quelques propositions que ce soit, comme le Nema en a pris l'initiative. "Lorsque que vous construisez votre maison, mieux vaut commencer par vous assurer de la solidité des fondations, et dans ce cas elles le sont, et non par choisir la couleur du canapé", a t-il ironisé. Concernant les minima sociaux, le chef de file s'est emporté : "les métropolitains doivent arrêter de nous prendre pour des quémandeurs, des mendiants. Quand les mahorais, il y a cinquante ans, revendiquaient Mayotte française, le Smic n'existait pas, et il n'y avait pas de promesses, c'était un choix du coeur". Et de continuer : "S20 se trompe lourdement s'il attend d'un président de droite qu'il instaure le RMI à Mayotte. C'est à nous de travailler, de lancer une réelle dynamique afin de démontrer au gouvernement que nous le méritons". Raos s'est également dit favorable à l'assemblée unique, expliquant que Mayotte pourrait ainsi se targuer d'être la première à contribuer à la réduction des coûts de la vie institutionnelle républicaine.
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