Pour les participants le suspense est difficile à supporter et déjà les coups de fils s'intensifient… "Depuis la fin des délibérations, de nombreuses rumeurs circulent sur le choix final du jury. Nous avons reçu plusieurs appels de personnes inquiètes ou mécontentes, c'est dire à quel point les gens s'intéressent à cet événement", constate Attoumani Harouna, vice-président du comité de tourisme de Mayotte (CDTM).

Neuf communes se sont inscrites pour cette première édition, parmi lesquelles Tsingoni, Chiconi, Chirongui et Bouéni. Un intérêt qui s'explique en grande partie par le prix mis en jeu. Un plan de promotion d'une valeur de 50.000 euros pour la commune lauréate, mais aussi la possibilité de se faire connaître jusqu'en Métropole. Les organisateurs ont ainsi été agréablement surpris par l'implication de la population. Dans chaque commune les habitants ont mis le paquet pour gagner.

A la mairie de Pamandzi on n'a pas eu besoin de pousser les administrés pour les motiver, comme l'explique un responsable : "Nous avons juste contacté le réseau associatif de la ville et tout de suite tout le monde s'est mobilisé. Nous avons organisé un voulé, des m'biwis ainsi qu'une visite de la ville. Même les écoles coraniques sont venues nous soutenir avec l'organisation d'un débah".

Ce concours d'un nouveau genre est une étape importante dans le plan d'action du développement touristique de l'île. Le conseil général espère ainsi sensibiliser la population et les élus à l'accueil des touristes. Aussi bien par rapport à leur attitude, mais plus particulièrement dans la mise en valeur de leur environnement et des sites touristiques.

Propreté de la commune, aménagements paysagers, floraux, mise en valeur, facilité d'accès, sécurité des sites… Voici quelques uns des critères évalués par un jury composé de socioprofessionnels, d'élus, de la direction de la jeunesse et sport et d'associations.

On notera tout de même l'absence remarquée des agences de tourisme. Sur les quatre réceptifs présents sur l'île, un seul a accepté de participer à l'événement, au grand regret d'Attoumani Harouna : "Ces agences, de par le contact direct qu'elles ont avec les touristes, sont les meilleures interlocutrices pour trouver ce qui ne va pas et aider les municipalités à déterminer les modifications nécessaires pour un meilleur accueil".

Mais les jeux sont faits. Les résultats des délibérations sont désormais entre les mains d'un huissier. Dès la fin du mois de janvier, un compte-rendu sera envoyé à chacune des neuf communes. Les résultats ne seront pas connus avant la fin du mois de février; le jour de l'inauguration des nouveaux locaux du comité du tourisme.

Halda Toihiridini