À Mayotte, l’ONG Super-Novae soigne les plus démunis après le cyclone

À Vahibé (Mamoudzou), ce mardi 29 avril, l’ONG Super-Novae soigne gratuitement les habitants de Mayotte. En itinérance dans des bidonvilles avec l’aide de médecins et d’infirmiers, l’ONG souhaite apporter un soutien au système sanitaire déjà affaibli.

« Il y a des besoins sanitaires qui sont encore présents, mais c’est une problématique qui existait avant le cyclone », raconte Émilie Foureur, infirmière au sein de l’ONG Super-Novae. À Vahibé ce mardi 29 avril, cette organisation non gouvernementale arpente les bidonvilles de l’île afin de fournir gratuitement les premiers soins à des malades éloignés du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), en collaboration avec les acteurs de santé locaux, comme la Croix-Rouge, les Apprentis d’Auteuil, ou encore l’Agence régionale de Santé (ARS). Tous forment un « hub » au sein du quartier « lotissement » de Vahibé.

À Mayotte, l’ONG Super-Novae soigne les plus démunis après le cyclone
Alexandre Chatillon est le cofondateur de Supernovae, son ONG soigne les habitants mahorais les plus précaires dans les bidonvilles de Mayotte jusqu’au 17 mai.

Super-Novae ONG française

« Nous intervenons en Libye, au Yémen, à Gaza ou au Soudan, des pays où on ne va pas en vacances », explique Alexandre Chatillon co-fondateur de l’ONG créée en 2020. À la suite du cyclone Chido, il a eu une idée : reprendre la suite de l’hôpital de campagne installé au stade de Cavani.

Les besoins ayant évolué entre-temps, trois infirmiers, deux médecins et un logisticien offrent chaque jour entre 70 et 100 consultations. « Nous offrons des soins pour tout le monde, que les personnes soient Mahoraises ou non », étaye le co-fondateur, dont l’ONG œuvrera jusqu’au 17 mai.

Une action financée par le Groupe Bernard Hayot

Michel Lapeire est aussi présent sur les lieux. Il est le directeur Océan Indien du Groupe Bernard Hayot (GBH) et co-financeur de cette opération. Son groupe est implanté depuis 2020 à Mayotte, grâce au rachat de Jumbo Score. « Le groupe Hayot a mis en place un financement d’urgence de deux millions d’euros pour Mayotte. Nous sommes allés vers eux pour leur demander. Ils détiennent une politique de responsabilité sociale et environnementale qui est très forte mais peu communiquée. Ils nous ont donné leur accord immédiatement », défend Alexandre Chatillon.

Car GBH a été vivement critiqué dernièrement, pendant les manifestations contre la vie chère en Outre-mer. Le groupe est en effet tenu pour responsable du coût élevé des produits alimentaires, notamment dans les Caraïbes, où une plainte pour « abus de position dominante » a été déposée par quatre lanceurs d’alerte martiniquais. Le 22 janvier dernier, Manuel Valls, ministre des Outre-mer, accusait le groupe « d’étouffer l’économie et le pouvoir d’achat » au travers d’une lettre.

Pour ce projet de clinique mobile à Mayotte, GBH a mobilisé 200.000 euros, d’après son directeur Océan Indien. « Depuis plus de quarante ans, nous sommes dans la banque alimentaire. Nous n’avons pas commencé depuis Chido. Mayotte est un territoire nouveau, ça nous paraît logique d’être aux côtés de la population dans ces moments difficiles », explique Michel Lapeire. Durant cette journée, une centaine de personnes ont trouvé un moyen temporaire de pouvoir pallier l’engorgement du CHM.

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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