Les élus de Mayotte demandent la construction de la piste longue en Petite-Terre

Ce jeudi, les élus du conseil départemental se sont retrouvés au conseil départemental pour une assemblée plénière d’urgence dans l’hémicycle Bamana, afin de se mettre d’accord sur le futur lieu de la piste longue.

“Les élus actent pour demander la construction de la piste longue en Petite-Terre.” Prononcée par le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni dans l’hémicycle Younoussa Bamana, à Mamoudzou, ce jeudi, cette phrase a permis de répondre à la demande du Collectif citoyen de Mayotte 2018, qui avait exigé que les élus prennent position sur le lieu de la future piste. Une assemblée plénière d’urgence a été organisée en ce sens. Un peu plus tôt ce mois-ci, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait confirmé aux élus le choix d’une piste longue à Bouyouni-M’tsangamouji.

En 2024, les études menées par la DGAC, maître d’ouvrage du projet, avaient en effet clairement privilégié l’option Bouyouni-M’tsangamouji, entrée dans la course en 2022. Les risques de submersion avec la montée des eaux induite par le dérèglement climatique et aggravés par la proximité du volcan sous-marin Fani Maore rend en effet l’option Petite-Terre caduque, selon les analyses. Mais pour les partisans de l’option de la piste convergente à Pamandzi, une promesse est une promesse : en 2019, le président de la République Emmanuel Macron avait promis une piste longue pour l’aéroport Marcel Henry.

“Tout le monde attend que les travaux commencent”

Une annonce qui a engendré plusieurs investissements en Petite-Terre, comme l’agrandissement de l’aérogare, le pôle aéronautique du lycée polyvalent ou encore l’hôtel Ibis. “Tout le monde attend que les travaux commencent. Les habitants du quartier de Pamandzi concernés ont déjà été décasés”, insiste ce jeudi Safina Soula, présidente du Collectif citoyen 2018 qui a fait irruption la semaine dernière en session plénière pour demander une prise de position des élus sur la piste longue, alors qu’ils étaient en train de rendre leur avis réservé sur la loi programme.

Les élus ont ainsi rendu un avis en ce sens. “On aimerait que la voix de tous les élus soient la même, pour que le gouvernement ne puisse pas dire que le dossier n’avance pas à cause des élus qui sont pas d’accord”, appuie Hélène Polozec, conseillère départementale du canton Mamoudzou 3, en direction de Ben Issa Ousseni, qui s’est engagé à ne pas changer de mot d’ordre.

“Un avis enfin unanime”

Pour Ali Omar, conseiller départemental du canton de Dzaoudzi, en charge des transports et de la transition écologique, cet avis vient clore un débat vieux de 30 ans. “On a donné un avis enfin unanime et conforme sur le lieu de cette piste longue”, se réjouit celui qui a toujours défendu l’option petite-terrienne. “Subitement, il y a deux ans, on nous sort une autre étude avec d’autres scientifiques qui contredisent la piste actuelle (à Pamandzi) en raison d’un problème environnemental, spécialement sur les dugongs. On sait que les dugongs qui étaient sur ce terrain là n’y sont plus”, argumente-t-il, ajoutant que la piste convergente à Pamandzi évite de “sacrifier plus de 500 ha à Bouyouni, alors qu’on a besoin d’arbres pour avoir de l’eau et préserver la nappe phréatique”.

Pour l’élu, le gouvernement doit désormais prendre en compte l’avis du département “qui a toujours été l’avis des Mahorais de maintenir cette piste longue en Petite-Terre.” Le ministère des Transports avait jugé en mai 2024, après analyse des résultats des études, qu’il ne serait “pas raisonnable” d’investir dans une piste longue à Pamandzi.

Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.

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