Interrompue lors de la dernière journée du championnat de Régional 1 de Mayotte, le 14 décembre, la Ligue mahoraise de football a annoncé la nouvelle saison avec la Supercoupe prévue le 26 avril à M’tsahara, ainsi que la première journée prévue le 3 mai. Cependant, les terrains de football ont subi les conséquences du cyclone et ne sont pas encore praticables.
« Mon souhait, c’est que les adhérents des clubs de football puissent à nouveau jouer. On sait que le football a un impact positif sur le moral des gens », espère Aurélien Timba Elombo, directeur général de la Ligue mahoraise de football. La saison dernière, la dernière journée du championnat de Régional 1 aurait dû se dérouler le 14 décembre dernier, jour du cyclone Chido. Avec les dégâts, la décision a été prise par la Ligue mahoraise de football de clôturer la saison, en déclarant le club de Kawéni champion. « On a arrêté les compétitions d’abord en raison de la situation et de l’état des terrains, par solidarité. Personne n’aurait compris si on avait continué malgré la situation », explique le directeur.
La nouvelle saison s’ouvrira avec la Supercoupe de Mayotte entre le Feu du centre de M’roalé et l’ASC Kawéni, le 26 avril, et le championnat de Régional 1, le 3 mai. Néanmoins, plusieurs terrains de football de l’île sont toujours marqués par nombreux dégâts. Ce qui nécessite une réorganisation des clubs et de leurs joueurs. « On sait que tous les terrains ne seront pas en état, mais certains vont jouer le jeu. Cela va compliquer les matchs d’entreprise qui se jouent à 17h. Les clubs vont être en difficulté pour les entraînements, notamment ceux qui s’entraînaient le soir. Sur certains terrains, il y a parfois une surutilisation », reconnaît Aurélien Timba Elombo.
Aboul Dhoihir, ancien entraîneur de l’ASC Kaweni, démarrera la nouvelle saison avec l’AS Rosador de Passamaïnty en tant qu’entraineur adjoint. Il livre son avis sur l’état des terrains de cette intersaison : « On a beaucoup de stades qui ne sont pas du tout éclairés. C’est très difficile. Il y a des poteaux de lumière qui sont tombés. On a eu des réunions avec les dirigeants pour mettre en place des entraînements le matin ou le week-end. On peut faire des tours de terrain et courir, mais pour ce qui est de toucher le ballon, on n’y est pas encore… » Même son de cloche chez les Diables noirs de Combani : « À Tsingoni, par exemple, il y a quatre villages, mais c’est uniquement le terrain de M’roalé qui dispose de projecteurs pour éclairer le stade. On s’entraîne avec eux sur une moitié de terrain pour notre préparation. Les joueurs ont besoin de repères. On n’a pas de terrain », déplore Ibrahim Chaquir, le coach des derniers vainqueurs de la finale régionale de Coupe de France.
Les municipalités face à l’urgence
Face à ce défi, les municipalités tentent de résoudre la situation. À Tsingoni, le stade de Combani sera en travaux jusqu’à l’année prochaine. « Nous sommes toujours en train de chercher des solutions pour remettre des projecteurs. On ne peut pas tout réparer en même temps, ce qui nécessite un budget que la mairie n’a pas », confie Abass Ridjali, directeur des sports de la municipalité de Tsingoni.
Dans le chef-lieu, c’est le même constat pour Mohamed Tostao Ahmada, directeur de l’excellence sportive et la vie associative au sein de la municipalité de Mamoudzou : « Nous avons effectué un diagnostic de tous les équipements, notamment avec la direction des équipements sportifs. Nos installations sont très dégradées ». Ses services font face au coût de la rénovation des terrains. « La ville attend les fonds d’urgence pour la reconstruction des infrastructures. Ce sont des réparations qui n’ont pas été budgétisées », convient-il.
Pour la sécurité des joueurs, des arbitres et des spectateurs, la Ligue mahoraise de football exige une clôture sur les terrains de Régional 1 et 2, ce qui ajoute une complexité aux opérations de réparation. « Les clôtures vont être très difficiles à faire, le matériel est commandé, mais ce n’est pas prioritaire. Nous y travaillons afin que nos installations puissent être opérationnelles dans les meilleurs délais », affirme Mohamed Tostao Ahmada.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.