Depuis lundi, une partie des salariés de la SIM est en grève, demandant notamment une prime « Chido » exceptionnelle, au regard du travail acharné qu’ils mènent depuis le cyclone. Avec la direction, les négociations avancent, mais ne permettent pas le déblocage de la situation.
Entamée ce lundi, la grève continue du côté des salariés de la Société immobilière de Mayotte (SIM). Si les négociations ont commencé ce mardi avec la direction générale de l’entreprise, elles peinent à aboutir. « Après plusieurs sessions de négociations entamées mardi matin et prolongées toute la journée du mercredi, aucun accord n’a été trouvé entre la direction et les représentants des grévistes […] Les discussions se déroulent dans un climat constructif, mais les parties peinent à trouver une entente », indique la SIM dans un communiqué ce jeudi.
Les salariés demandaient initialement, et entre autres revendications, une prime Chido exceptionnelle de 2.000 euros, versée directement par l’entreprise. « On a fait l’effort de descendre à 1.500 euros, puis 1.100 euros », indiquait mercredi Boina Boina Mze, délégué syndical UI-CFDT Mayotte, ajoutant qu’il a été proposé de verser cette prime en deux temps.
Du côté de la direction, on indique que cette prime est demandée « en supplément des 2.000€ déjà obtenus par CDC Habitat, l’actionnaire de référence de la société », ajoutant que deux containers de matériels ont été distribués aux salariés. « La direction propose quant à elle, une prime supplémentaire de 500€, qui viendra compléter les 2.000€ déjà accordés, soit au total 2.500€ », précise le communiqué de la SIM. « La direction de la SIM a décidé d’être généreuse seulement avec l’argent de CDC Habitat et refuse, en tant qu’employeur, de soutenir ses salariés. Cette attitude est inexplicable, d’autant que la SIM dégage des résultats et dispose de fonds propres ! », écrivait la CFDT dans sa lettre d’appel à la grève.
« Ce n’est pas une sanction, c’est la loi »
Ce jeudi, sous les conseils d’un huissier, la direction a notifié aux grévistes de retourner les véhicules de service, téléphones portables et ordinateurs professionnels. Une tentative d’intimidation selon le délégué syndical Boina Boina Mze : « Le dialogue est coupé pour l’instant, on attend que la direction nous rappelle ». Le directeur général, Ahmed Ali Mondroha, indique que le contrat de travail étant suspendu pendant la grève, les véhicules de services, dont il est toléré qu’ils soient gardés à domicile en temps normal, doivent être rendus, les salariés ne travaillant pas. « Ce n’est pas une sanction, c’est la loi », indique-t-il. Tout comme, le rappelle le communiqué de la SIM, malgré la revendication des grévistes du maintien du salaire pendant toute la période de la grève « conformément aux dispositions légales en vigueur, tous les jours de grèves seront considérés comme non rémunérés ».
Pour rappel, au début du mouvement, en dehors de la prime Chido, les grévistes demandaient une prime « vie chère » mensuelle de 150 euros, le versement immédiat et à titre exceptionnel de la prime d’objectifs 2024, un soutien matériel pour les sinistres subits par les salariés et enfin une revalorisation de la grille salariale à hauteur de 2% par tranche. « Nous, salariés de la SIM travaillons sans relâche, sans compter nos heures, pour mettre en sécurité ou réparer notre patrimoine pour répondre aux attentes de nos locataires », écrivait la CFDT.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.