« Les personnes remplacent la tôle par le béton », les quincailleries prises d’assaut depuis Chido

Depuis les passages du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi, les quincailleries sont débordées. Les clients viennent en priorité acheter de quoi refaire leur toit. Reportage dans les magasins du centre de Mayotte.

Prise électrique à la main, Amada quitte la quincaillerie Super Bois de Sada ce jeudi. Depuis que « tout a été cassé » chez lui après le cyclone Chido, il vient se fournir dans la boutique. «  Je répare l’électricité pour qu’on puisse être alimenté. C’est pour essayer de retrouver une vie normale », ironise-t-il. Depuis le passage du cyclone, le magasin Super Bois n’a pas connu de répit, il a rouvert seulement trois jours après. La demande était forte. «  Les clients cherchaient des bâches pour fermer leur toit qui s’est arraché et des clous », raconte Dounia Farsi, caissière et conseillère dans le magasin. Aujourd’hui, ces deux produits sont en rupture de stock. « Désormais, on a une grosse demande pour trouver du contreplaqué », indique-t-elle.

A Combani, à la quincaillerie Oté matériaux, c’est la cohue ce jeudi matin. Des camions défilent en continu pour s’approvisionner en gravier ou en sable. « Depuis 7 h, ça ne s’arrête pas. Depuis deux jours c’est très intense », commente le directeur Michel Ndong. Le magasin est la grande quincaillerie du centre de Mayotte. « Ici on vend du sable, du gravier, du parpaing, du fer, du bois, nous vendons peu de petite quincaillerie contrairement à d’autres magasins ». Particuliers comme professionnels viennent sur place. Faika, habitante de Ouangani est venue acheter du sable pour faire du carrelage dans sa maison. La demande en sable et gravier pour faire du béton a explosé. « Après ce qu’il s’est passé, les personnes remplacent la tôle par le béton », observe le directeur de l’entreprise de neuf salariés.

Pénurie de tôles

Néanmoins, la tôle trouve toujours preneur, elle est d’ailleurs en rupture de stock à Oté matériaux. Ces deux derniers jours, la fréquentation dans son magasin est particulièrement importante, elle peut s’expliquer par plusieurs raisons selon lui. « Avant, il y avait moins de monde, car il était encore difficile de trouver de l’essence, les clients attendaient aussi le retour des assurances ». Malgré l’affluence, l’équipe connaît toujours des difficultés pour travailler convenablement, car l’électricité n’a pas été rétablie dans les locaux. « Nous avons un groupe électrogène, mais il ne fonctionne pas en continu, pour la facturation et suivre les commandes, c’est difficile, nous n’avons pas de visibilité », s’impatiente Michel Ndong.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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