Présente depuis ce jeudi à Mayotte et jusqu’à samedi, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est rendue dans le nord de Grande-Terre, ce vendredi. Confrontée à la détresse des habitants, pour la plupart toujours sans électricité et réseau un mois après le passage du cyclone Chido, elle a cherché à se montrer compréhensive tout en défendant les actions mises en place par les services de l’État.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est rendue ce vendredi matin dans le nord de Mayotte, à la rencontre des habitants. Elle est d’abord allée à Acoua, où elle a été confrontée à la colère de certains citoyens. “On reçoit de l’eau, mais ça n’a jamais suffi. Les gens pleurent, ils n’ont pas d’eau”, insiste auprès d’elle un habitant de la commune, sur le parvis de la mairie. La municipalité indique alors recevoir trois palettes d’eau par jour, soit soixante packs d’eau ou 360 bouteilles, pour une population de plus de 5.000 habitants. “C’est quoi l’objectif de votre visite à Acoua ?”, l’interpelle une autre habitante. Face à ces observations, la présidente de l’Assemblée nationale oscille entre empathie et défense de l’action de l’État. “C’est important pour moi de venir me rendre compte de la réalité de ce qu’il s’est passé, de constater par moi même l’étendue des dégâts et d’échanger avec vous”, défend-elle.
“Le rôle du Parlement est de s’assurer que l’exécutif fait bien son job, de voir si la réponse est juste. Il y a des textes de lois qui arrivent bientôt. Cela permettra de voir si les textes du gouvernement sont adaptés”, ajoute-t-elle pour justifier sa présence. Concernant les moyens mis en place pour répondre à la détresse des habitants qui, dans la commune, manquent encore en grande partie d’électricité et de réseau, elle estime “qu’il y a des choses très bien, d’autres moins bien. Les services de l’État font beaucoup. Mais je comprends que pour vous c’est lent, vous avez raison d’être exaspérés”. Si l’électricité tarde à revenir, elle explique à ceux qui l’interpelle que c’est parce que les câbles sont en train d’être mis sous terre et que cela demande plus de temps.
À la rencontre des habitants
“Nous avons besoin de réponses concrètes !”, lui lance l’habitant qui avait évoqué l’eau, un peu plus tôt. À cela, elle répond que la présence d’eau au robinet ou encore l’hôpital de campagne Escrim (élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale) installé à Cavani, dans la commune de Mamoudzou (soit à 34 kilomètres d’Acoua, ou une heure de route), sont des réponses concrètes de la part de l’État. Après ces échanges, Yaël Braun-Pivet est allée à la rencontre d’autres habitants dans le village. Sur son chemin, elle croise une dame âgée lui indiquant que depuis le cyclone et la destruction de sa case en tôle, des personnes sont venues occuper illégalement son terrain. La présidente de l’Assemblée nationale, n’ayant aucun pouvoir décisionnaire concernant l’aide qui peut être apportée à Mayotte, souhaite alors se rendre utile en transmettant les coordonnées de la famille de cette femme spoliée aux gendarmes présents, pour qu’ils puissent intervenir.
Elle a ensuite poursuivi sa pérégrination dans le Nord, du côté de Bandraboua, où elle a rencontré le maire, Ahamada Fahardine. Ce dernier lui a alors raconté comment il s’est senti isolé des services de l’État jusqu’au mercredi suivant le passage du cyclone Chido. Le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, Daniel Fermon, met en avant la difficulté d’accès à la commune par la route avant cette date. “On pouvait circuler dans ma commune dès le samedi”, rétorque calmement le premier édile. Ce dernier a ensuite fait un exposé des difficultés rencontrées, notamment concernant la nourriture. “Il n’y a plus de fruits à vendre sur les bords de la route”, regrette-t-il. Face à cette détresse, Yaël Braun-Pivet a tenté de se montrer compréhensive, tout en maintenant que les services de l’État faisaient leur maximum.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.