A peine un mois après le passage du cyclone Chido, le Département de Mayotte se prépare à affronter un autre phénomène climatique avec l’arrivée du système dépressionnaire Dikeledi dans le canal du Mozambique. Selon le scénario privilégié de Météo-France, il pourrait passer à 140 kilomètres au sud du département, ce dimanche 12 janvier. Dès ce vendredi, 9h, la préfecture de Mayotte a fait le choix de passer en pré-alerte cyclonique. Explications.
Sur quoi se base la préfecture de Mayotte pour la pré-alerte cyclonique ?
En mettant le département en pré-alerte cyclonique dès ce vendredi matin, la préfecture de Mayotte veut préparer la population au risque d’un nouvel événement climatique majeur. En effet, le système dépressionnaire Dikeledi est en train de s’approcher des côtes malgaches, qu’il devrait atteindre ce samedi. Selon Météo-France, il “devrait transiter à 140 kilomètres au sud de Mayotte, ce dimanche”. Floriane Ben Hassen, la chef de l’antenne mahoraise, précise que “nous allons subir les impacts périphériques de samedi soir à dimanche dans la nuit”. Il reste encore des interrogations sur l’intensité du phénomène qui va dépendre de son passage au-dessus de Madagascar (contrairement à Chido qui avait contourné la Grande île par le nord) et de sa capacité “à se régénérer” dans le canal du Mozambique. “Même si c’est un système qui n’est pas dans les plus grands qu’on ait connu, il y aura des impacts sur le département. Le scénario où il ne se passe rien est toujours possible, mais, à l’heure actuelle, n’est pas celui qu’on privilégie”, continue la météorologue.
Quels sont les risques ?
Il y en a trois, les rafales de vent, des fortes pluies et des submersions marines en fonction des marées et de la houle. Pour les premières, il est annoncé “des vents qui vont forcir progressivement pour atteindre 50-60 km/h en moyenne et des rafales de 90-100 km/h”. “Les niveaux d’eau devront cumuler 150 millimètres sur douze heures et par conséquent, ce n’est pas un sujet jugé comme “modéré”, mais comme “sérieux””, indique le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, lors de la conférence de presse, à Dzaoudzi, ce vendredi matin.
Quelles sont les consignes ?
“L’idée principale est de dire à nos compatriotes de se mettre à l’abri”, insiste le préfet. “Si vous avez des sorties en mer ou en terre, elles doivent être annulées”, donne-t-il comme première recommandation. Les personnes suivant un traitement doivent anticiper en cas d’isolement de plusieurs jours, celles ayant des problèmes respiratoires ou rénaux doivent “se rapprocher de leur établissement de santé habituel”. Il est surtout demandé aux habitants de préparer des réserves en eau, électricité, de quoi s’éclairer et s’alimenter en denrées non périssables “pour rester autonomes quelques jours”. Il est également préconisé de ranger tout ce qui est susceptible de s’envoler avec le vent.
Quand l’alerte orange pourrait intervenir ? Qu’est-que cela impose ?
Selon François-Xavier Bieuville, “il n’est pas impossible que nous allions vers une alerte orange dès samedi matin et une alerte rouge probable dès dimanche matin”. Le représentant de l’État rappelle qu’au niveau orange, les consignes (voir ci-dessus) qui sont alors des recommandations deviennent “des prescriptions”. Ensuite, en fonction de l’évolution de la situation, les mesures seront plus fermes et peuvent aller jusqu’à l’interdiction de déplacement.
A quoi doivent s’attendre ceux déjà éprouvés par Chido ?
Concernant l’eau et l’électricité, qui peuvent encore manquer dans une partie des foyers, le délégué du gouvernement indique “qu’il n’y a pas de raisons qu’à ce stade, comme nous l’avons connu avec Chido, cet événement puisse affecter les infrastructures. En tout état de cause, si elles sont impactées, nous ferions comme le 14 décembre, soit réfléchir à des interventions rapides”. Il confirme avoir arrêté la livraison des bâches pour couvrir les toitures. “C’est du bon sens. Si vous avez du vent puissant, vous allez avoir une île de Mayotte recouverte de bâches dans son environnement naturel”, explique-t-il, appelant à la solidarité pour ceux qui ont perdu leur toit soient hébergés dans les jours à venir.
“La question des hébergements d’urgence va se poser, [ce vendredi] et [samedi], en fonction de l’évaluation de la situation”, ajoute-il.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.