Suite au conseil des ministres de ce mercredi 8 janvier, c’est Manuel Valls, le ministre d’État chargé de l’Outremer, qui a été chargé de faire le point sur la situation à Mayotte. Il est revenu ainsi sur la loi d’urgence qui est consacrée en majorité à la reconstruction des bâtiments, après le passage du cyclone Chido, le samedi 14 décembre.
Établissement public
“Un opérateur puissant dédié à la reconstruction de Mayotte”, c’est comme ça que Manuel Valls décrit le nouvel établissement public dédié à la reconstruction de Mayotte, après le passage du cyclone Chido, le samedi 14 décembre. Par ordonnance, celui-ci s’est vu confier mission de“coordonner les travaux”, précise le ministre de l’Outremer, ce mercredi, après le conseil des ministres. Comme prévu, la nouvelle structure va absorber l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte). Suivant le modèle pour la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris, elle sera pilotée aussi par un général de corps d’armée en la personne du général Pascal Facon. L’homme a été gouverneur militaire de Marseille et a notamment dirigé l’opération Barkhane au Sahel en 2019 et 2020.
Urbanisme
Au cours des émeutes de juin 2023 suite à la mort de Nahel à Nanterre, nombre de bâtiments publics avaient été saccagés. Pour accélérer leur reconstruction, plusieurs mesures avaient été prises en matière d’urbanisme. Sur le même modèle, elles vont être réutilisées à Mayotte. Pour des délais de demandes d’autorisation d’urbanisme vont être “divisés par deux ou trois”, donne comme exemple le ministre. Concernant les logements eux-mêmes, en répondant à une question d’un journaliste, le ministre indique que les lois d’urgence et programme “visera aussi à imaginer des formes de logement qui doivent adapter au climat, aux normes sismiques et anticycloniques”, sans aller plus loin dans le détail.
Expropriation
C’est un terme qui fait évidemment peur à Mayotte à beaucoup de propriétaires (et à ceux qui tentent de le devenir via la régularisation foncière). L’article autorise, en effet, le gouvernement à légiférer par ordonnance et procéder si besoin à des expropriations “pour cause d’utilité publique”. “Il s’agit là de s’ajuster à la situation de Mayotte où il est souvent difficile d’identifier formellement les propriétaires de terrains. L’objectif est de faciliter des opérations de constructions et de relogement. Notre priorité est que les Mahorais aient le plus vite possible un toit”, explique l’ex-Premier ministre.
Dons
Afin d’encourager les dons, de nouvelles règles vont être appliquées, dont un taux de réduction d’impôts porté à 75% pour les dons “à des associations et fondations fournissant des repas ou des soins, ou favorisant le relogement de personnes en difficultés”.
Social
Outre le prolongement des droits pour les personnes au chômage ou la mise en place de l’activité partielle dans les entreprises en difficulté, le gouvernement planche sur “un fonds de secours et d’extrême urgence” et le “fonds de secours pour l’outremer”. Un décret est aussi annoncé pour aider les entreprises mahoraises. Le ministre propose aussi un blocage des loyers pour empêcher que la rareté des logements n’entraîne “des profiteurs”.
Habitat illégal
C’est pour l’instant exclut du texte initial, mais lors du point-presse de ce mercredi, Manuel Valls a laissé entendre que des amendements à cette loi d’urgence pourraient concerner l’habitat illégal. “C’est un sujet prioritaire pour le gouvernement”, rappelle celui qui a passé trois jours sur le territoire, la semaine précédente. “Nous ne laisserons pas Mayotte redevenir une île-bidonville.” Il propose comme idée d’étendre le nombre d’agents capables de constater la construction de cases en tôles ou d’envoyer des forces de l’ordre “pour contrôler des activités professionnelles illégales” dans les bidonvilles.
“77%” des établissements scolaires seront disponibles
La rentrée scolaire et la gestion des déchets sont les deux défis auxquels sont confrontés les services de l’État, a indiqué en préambule Manuel Valls, le ministre de l’Outremer. La première a été confirmée au lundi 13 janvier pour le personnel de l’Éducation nationale, au 20 janvier pour les 117.000 élèves que compte le territoire. “77% des classes des premier et second degrés devraient être disponibles pour la rentrée. Ce ne sera pas une rentrée comme celles qui ont déjà eu lieu”, a rappelé le ministre de l’Outremer, Manuel Valls, ce mercredi 8 janvier. Quant à la gestion des déchets, “un véritable défi pour éviter tout risque sanitaire”, un calendrier a été fixé pour “la mi-janvier”.
En ce qui concerne la santé, L’État se repose sur l’activité de l’hôpital de campagne de Cavani pour suppléer le centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui a connu d’importants dégâts. Ainsi, “3.000” personnes ont été prises en charge par l’Escrim (élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale) depuis la fin décembre. “Il restera encore ouvert quelques semaines”, annonce le ministre, qui veut éviter le retour de choléra (absent du territoire depuis juillet 2024).
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.