Césem : « Notre institution a su évoluer et s’adapter aux défis »

C’était une plongée dans le temps, ce vendredi matin, au séminaire des 20 ans du Césem. Dans l’auditorium de la Technopôle de Mayotte, à Dembéni, plusieurs anciens du conseil économique, social et environnemental de Mayotte ont rappelé leurs débuts, quelques minutes après les discours des officiels.

Vingt ans après sa naissance, le Césem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a jeté un œil dans son rétroviseur pour voir tout ce qu’il a accompli, ces jeudi et vendredi. Sur ces deux jours, c’est au cours du deuxième que le dernier né des Ceser (dans les autres territoires, ce conseil existe à l’échelle régionale) a décidé de faire une cérémonie protocolaire où les qualificatifs n’ont pas manqué pour cette structure qui est émet des avis pour aider le conseil départemental de Mayotte à prendre des décisions. « Une institution essentielle de notre territoire » pour Moujdibou Saïdi, le maire de Dembéni et président de la Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou), « deux décennies de travail acharné », décrit Zamimou Ahamadi, la vice-présidente du Département de Mayotte. « En vingt ans, notre institution a su évoluer et s’adapter aux défis qui se sont présentés », souligne aussi Abdou Dahalani, l’actuel président du Césem, qui a fait part « d’un sentiment de fierté » et rappeler le rôle de l’instance « dans le processus de départementalisation ». « Cadres-dirigeants dans leur grande majorité, les 32 membres du conseil ont été tous animés d’une forte envie de faire réussite Mayotte et les Mahorais », rappelle-t-il.

Mais aux vingt ans du Césem, il était aussi question d’avenir. Via une vidéo, Thierry Baudet, le président du Cese (l’équivalent national du conseil) a indiqué être particulièrement attentif aux problématiques de Mayotte comme l’eau ou la loi-programme. François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, voit plusieurs points communs entre sa fonction et le Césem, « garantir le dialogue politique sur le territoire », « faire fonctionner le monde économique » et « assurer le dialogue avec les syndicats », les 32 membres du Césem étant issus du monde syndical et patronal du territoire.

« A vingt ans, on découvre tout. A vingt ans, le Césem a toute la vie devant lui », estime le représentant de l’État. « La jeunesse du Césem, ce n’est pas la seule de Mayotte. La jeunesse de Mayotte, elle est devant nous, elle nous regarde. Et cette jeunesse, elle est attentive à ce que nous faisons. »

Des débuts compliqués

Plusieurs des anciens membres du conseil (ou encore actuel) ont témoigné de son histoire. Ainsi, Soulaïmana Moussa en a été le premier président. Le patron de l’entreprise MCTP se souvient des débuts compliqués du conseil. « C’était un combat pour avoir un budget, du matériel, des bureaux », rappelle-t-il. « A l’époque, le Département n’acceptait pas les reproches. » Il parle « d’un travail collectif qui n’était pas toujours facile » et revient sur son combat pour faire que le Cesem se rapproche le plus des Cese déjà existants depuis 1982 (et la loi de décentralisation). La collectivité mahoraise, qui était appelée encore conseil général et était piloté par Saïd Omar Oili, n’avait pas trop le choix. Son prédécesseur, Younoussa Bamana, avait lancé la création du Césem par obligation. « Il fallait l’avis d’une Cese pour valider le plan d’aménagement et de développement durable (PADD) de Mayotte », redonne comme contexte Mohamadi Toumbou-Dani, qui y représentait la Caisse de prévoyance (l’ancienne CSSM). « Le Césem ne nous ratait jamais quand on faisait le budget, pour nous dire : « attention, la direction que vous prenez, ce n’est pas la bonne. Il nous proposait des solutions » », concède, de son côté, le sénateur mahorais Saïd Omar Oili via un message vidéo.

Beaucoup ont rendu également hommage à Faouzia Kordjee, présente dans la salle. « Quand d’autres étaient prêts à en découdre, c’était la maman qui nous calmer », fait remarquer Attoumani Harouna, qui est toujours au Césem aujourd’hui, où il représente les acteurs du tourisme.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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