Dernière semaine à Mayotte pour Sabry Hani, le secrétaire général de la préfecture rejoint Meaux (Seine-et-Marne) où il va devenir sous-préfet d’arrondissement. Au cours de son pot de départ, ce jeudi midi, celui-ci a remercié ses collaborateurs, les autres services de l’État et les élus pour ses deux ans passés sur le territoire.
François-Xavier Bieuville n’est pas avare de conseils à l’heure du départ de Sabry Hani, son secrétaire général. Il y a encore quelques mois, il était lui aussi sous-préfet d’un arrondissement (celui de Dunkerque), fonction que le numéro 2 de la préfecture de Mayotte va remplir à Meaux (Seine-et-Marne) prochainement. « Je voudrais souligner à quel point Sabry Hani, dans l’exercice de ses fonctions ici à Mayotte, aura assuré son rôle avec brio, engagement, solidité et loyauté », déclare le préfet, devant un parterre d’invités composé de collaborateurs, d’élus ou de représentants d’autres services de l’État, ce jeudi midi, à la préfecture de Mayotte à Mamoudzou. Il cite son rôle dans la relation avec les collectivités locales, les fonctions support, les ressources humaines, le dialogue avec les syndicats ou encore dans son rôle de suppléant quand le délégué du gouvernement est absent. « Chez Sabry, il y a une qualité essentielle, chère à mes yeux, c’est le courage managérial. C’est-à-dire assumer ses fonctions de chef de personnel, de dire quand les choses ne vont pas, ou de mettre en œuvre les moyens à sa disposition pour faire en sorte que nos collaborateurs soient valorisés ou accompagnés dans leur évolution », poursuit François-Xavier Bieuville, avant de citer divers dossiers sur lesquels le partant a travaillé dernièrement (le contrat d’échange de foncier avec le Département, le contrat d’engagement signé entre l’État et le Département en décembre 2023).
« Des moments où on prend des décisions vite »
Des nombreuses crises que le territoire a vécu pendant les deux ans où Sabry Hani était en poste à Mayotte, celle de l’eau est celle qui l’a davantage marqué. « Je me souviens du plan « 1.000 cuves ». Il fallait commander à l’arrache ces cuves pour permettre la continuité du service public, sur les plans sanitaire, sécuritaire et scolaire », raconte-il à propos de la sécheresse de 2023. « Je m’en souviens parce que ce sont des moments où on prend des décisions vite, rapides et parfois mêmes pas encore budgétées. » Il a remercié une bonne partie des personnes présentes et l’ex-préfet Thierry Suquet auprès duquel « il a grandi ».
Il n’a pas caché non plus qu’il s’est retrouvé parfois au cœur de l’actualité, en étant vilipendé par le collectif des citoyens de Mayotte 2018 lors du blocage (toujours en cours) du bureau des étrangers à Mamoudzou, un service qui dépend directement du secrétariat général. « Au-delà des propos, des assertions, des affirmations, des banderoles, je voudrais revenir sur deux ou trois faits concrets. » Il énumère 350 dégradations de titres de séjour pour des troubles à l’ordre public, des reconnaissances frauduleuses de paternité ou de domicile, ainsi que 450 reconduites à la frontière après des exécutions de peines. « Ils ont quitté Majicavo le matin et se sont retrouvés à Anjouan dans l’après-midi. C’est aussi simple que ça », dit-il, évoquant un taux record de ce type d’expulsion. « Je remercie fondamentalement la DIIC (N.D.L.R. direction de l’immigration, de l’intégration et de la citoyenneté) si injustement décriée, qui bénéficie de chants funéraires en bas de ses fenêtres », tient-il à rappeler, entraînant des applaudissements impulsés également par le préfet.
Remerciant à nouveau tous les services préfectoraux, le nouveau sous-préfet de Meaux a promis d’être « un porte-parole de Mayotte » dorénavant.
Frédéric Sautron sur le départ aussi
Il n’y a pas que le secrétariat général qui change de tête, le sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, rejoint bientôt sa Réunion natale. Croisé ce jeudi, il admet qu’il est triste de quitter « un territoire attachant ». Il l’est d’autant plus qu’il travaillait actuellement sur la mise en place du « rideau de fer » maritime et qu’il ne sera donc plus là quand celui-ci sera « posé ». Plutôt discret et adepte du « off » lorsqu’il croisait les médias sur des opérations, il a notamment œuvré au démantèlement du camp de migrants à Cavani et noué des partenariats avec les pays d’Afrique des Grands lacs comme le Congo pour procéder à des reconduites à la frontière.
Son successeur est attendu pour la mi-décembre.
Des restrictions d’usage de l’eau confirmées
Alors qu’un allongement des coupures d’eau est prévu, dès lundi prochain, l’arrêté préfectoral daté du 19 novembre met en place des interdictions ou des restrictions d’usage de la ressource. « Sont interdits les lavages, sauf obligation en matière d’hygiène ou de santé publique des véhicules en dehors des stations de lavage professionnelles équipées d’un système de recyclage de l’eau (minimum de 70% de l’eau recyclée) et des trottoirs, bâtiments, façades, terrasses, cours, murs de clôture, des voiries et des pistes de toute nature », rappelle la préfecture. Concernant les arrosages, il est formellement interdit pour les pelouses, espaces verts, jardins d’agrément, des massifs fleuris, des espaces sportifs de toute nature, ainsi que pour « les jardins potagers à partir du réseau d’eau potable de minuit à 18h ».
Les piscines privées ne doivent plus être remplies ou maintenues à niveau avec de l’eau du réseau d’eau potable, pareil pour les bassins individuels dans les établissements recevant du public (ex : jacuzzis, spas) « dès lors qu’ils ne sont pas raccordés à un système de récupération totale et de ré-usage des eaux ».
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.