Du fait des difficultés de production, le département mahorais connaît régulièrement des coupures techniques en plus du planning habituel des coupures d’eau. A partir du lundi 25 novembre, ces dernières vont donc être avancées à 10h, contre midi aujourd’hui.
Qu’est-ce qui provoque toutes ces coupures supplémentaires ?
Depuis plusieurs semaines déjà, la Société mahoraise des eaux* (SMAE) peine à respecter ses plannings. Faute de production suffisante, ses réservoirs se retrouvent souvent vides, notamment à Mamoudzou, et des interruptions techniques de l’alimentation en eau sont devenues quasiment journalières. Pour Jérôme Josserand, le directeur de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm), le déficit en eau est logique à cette période de l’année. L’augmentation continue de la consommation (celle-ci progresse chaque année et équivaut à 2.000 m3/jour supplémentaires à la fin de l’année), couplée à des forages dans les nappes phréatiques et des captages dans les rivières qui donnent moins en fin de saison sèche, en est la cause. « A Mamoudzou, les trois forages de Kawéni 1, Kawéni 2 et Kwalé donnent moins », donne-t-il comme exemple.
Comment y remédier ?
La solution, les Mahorais la connaissent bien, elle va consister à fermer davantage le robinet. A compter du lundi 25 novembre, avec la mise en œuvre du nouveau planning, les horaires vont donc changer. Les coupures d’eau dans les trois premiers secteurs interviendront dorénavant entre 10h et midi. Pour rappel, elles sont entre midi et 14h actuellement, avec une remise en eau le lendemain après 16h. Avec ce nouveau rythme, on passera donc à vingt-heures d’affilée.
Le quatrième secteur, celui de la zone industrielle de Kawéni, restera aux coupures nocturnes.
A quel niveau sont les deux retenues collinaires ?
Les deux retenues collinaires, à Dzoumogné et Combani, sont remplies à moins de la moitié, soit un niveau habituel à cette période de l’année. Toutefois, comme les forages et les captages donnent moins, elles sont davantage sollicitées. L’enjeu maintenant est que les kashkazis arrivent et puissent remplir à la fois les rivières, les nappes et bien sûr les retenues pour qu’elles puissent servir à la prochaine saison sèche.
Ibrahim Aboubacar, le directeur général des services du syndicat des eaux (Les Eaux de Mayotte), est intervenu au 106ème congrès des maires de France et des présidents d’intercommunalités. Il a confirmé que la saison des pluies sera « normale », cette année, après celle exceptionnelle de début 2024.
A moyen terme, où en sommes-nous ?
L’une des solutions prônées par la préfecture de Mayotte et les acteurs de l’eau pour produire davantage est la construction d’une usine dessalement à partir de l’eau du lagon. Celle d’Ironi Bé vient d’obtenir le feu vert, « avec des réserves » toutefois, du Parc naturel marin de Mayotte, mais la construction de l’équipement sensé apporter 10.000m3 supplémentaires par jour ne devrait pas donner une goutte avant 2026. En attendant, il faut s’en remettre à la réparation des fuites (30% de l’eau produite serait toujours perdue aujourd’hui dans le réseau) et la mise en service de nouveaux forages dont ceux des sixième et septième campagnes qui sont en cours.
Mais sur ce point, Jérôme Josserand rappelle qu’un forage qui rentre en production en saison sèche sera forcément moins productif.
*La Société mahoraise des eaux (SMAE) n’a pas souhaité nous réponde.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.