En lançant Orpi pro, l’agence immobilière installée à Kawéni compte augmenter son activité autour des baux commerciaux et de la location de bureaux, tout en continuant à assurer le reste de ses services. Une démarche encouragée par Guillaume Martinaud, le président national de la coopérative Orpi, en déplacement dans l’archipel mahorais jusqu’à ce mardi.
« On vient de lancer ce service dédié uniquement aux professionnels, à ceux qui recherchent des bureaux, des commerces, des entrepôts. Trois personnes s’y consacrent », détaille Nadir Djouma, l’un des co-gérants d’Orpi Mayotte avec son frère Razid, à propos d’Orpi pro. Développé par 57 agences du réseau coopératif (sur les 1.300 actuellement), ce service existe à l’agence de Kawéni depuis le mois de mars pour le plus grand plaisir de Guillaume Martinaud, le président de la coopérative Orpi, « venu à Mayotte pour comprendre le marché de l’immobilier et ne pas voir juste la carte postale ». « On a vu qu’on avait développé cette partie pro de façon naturelle. Elle marche plutôt bien. On a vu que les clients qu’on accompagnait étaient plutôt satisfaits », poursuit Razid Djouma. Les cogérants citent les nouveaux commerçants, les associations ou les agences de formation parmi leurs clients. Son frère explique qu’« en passant par [eux], il va y avoir une sécurisation de la rédaction des baux par exemple. C’est très particulier, il y a des choses qu’il faut savoir ».
Cette partie pro d’Orpi Mayotte fonctionne également en nouant des partenariats avec plusieurs institutions de l’île, notamment avec la SIM (pour les nouveaux bureaux et commerces de Cavani par exemple), TotalÉnergies, la cour d’appel de Mamoudzou, la gendarmerie, ou encore CBO Territoria, le promoteur en charge de la zone commerciale de Combani où doivent s’implanter prochainement des bureaux. « En étant affilié à Orpi qui est un réseau reconnu, ça rassure forcément ces institutions », complète Guillaume Martinaud.
S’adapter au territoire
« On entend beaucoup parler de problèmes d’insécurité, d’eau. Chez nous, à Orpi, on pense que Mayotte va continuer à se développer, pas forcément comme les autres outre-mer, mais il y a de vrais besoins de logements », estime le président d’Orpi, qui n’est pas revenu sur le territoire depuis une trentaine d’années. De par l’importance du réseau, Guillaume Martinaud est souvent appelé à discuter avec les différents ministères. Sa visite à Mayotte, la première pour un président du réseau national, s’inscrit donc dans cette optique de connaître les spécificités mahoraises et ensuite de les faire reconnaître dans la législation. A sa droite, Razid Djouma enchaîne sur ce sujet : « depuis quelque temps, on se rend compte que ça ne bouge plus beaucoup. Il y a eu des mécanismes d’incitation pour l’investissement immobilier qui ont existé dans les années 2000 et 2010 qui ont très bien fonctionné à La Réunion par exemple ». En 2012, alors que le marché mahorais reste à yeux intéressant avec « une rentabilité très bonne »,
« Il faut trouver des mécanismes différents pour accompagner les propriétaires dans la mise aux normes actuelles de leurs logements. Dans quelques temps, on va avoir le DPE (diagnostic de performance énergétique) bientôt obligatoire à Mayotte (N.D.L.R. en 2030), donc il faut l’anticiper. Sinon, on va arriver sur des grosses problématiques où les logements ne seront plus loués parce que plus assez performants », ajoute-il comme exemple.
« Qu’ils participent au développement de l’île »
« Je leur souhaite de grossir en préparant la suite de leur entreprise. Je leur souhaite de continuer à recruter les personnes à intégrer de leur entreprise. Il y a un avenir dans l’immobilier, dans ce territoire », répond Guillaume Martinaud, quand on lui pose la question de ce qu’il espère pour la branche mahoraise d’Orpi, qui compte aujourd’hui neuf collaborateurs. Pendant cinq jours, il a fait le tour du département pour comprendre le marché local de l’immobilier et sa dynamique. S’il a trouvé le territoire changé depuis ses jeunes années dans la Marine nationale, il se montre optimiste pour les deux cogérants.
« Je souhaite qu’ils participent au développement de l’île en tant qu’interlocuteur économique et montrer qu’on peut faire de l’immobilier intelligent et humain », poursuit-il. « Ce n’est pas juste acheter et vendre. »
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.