La semaine de l’Industrie a commencé, ce lundi, avec une cérémonie au lycée de Kahani, dans la commune de Ouangani. L’événement a pour but de sensibiliser le public à la nécessité de l’industrie, qui a encore une grande marge de progrès sur l’île.
Ce lundi 18 novembre a marqué le lancement de la semaine de l’Industrie, qui vise à promouvoir le secteur auprès du public. C’est au lycée de Kahani, dans la commune de Ouangani, que l’événement organisé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) et financé par le conseil départemental a commencé avec, pour l’occasion, des interventions de plusieurs acteurs majeurs pour le développement de cette activité. « Parler d’industrie, c’est améliorer le présent et fabriquer l’avenir », déclare Salim Boina M’ze, cinquième vice-président de la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO). Tous ont en effet souligné l’importance de développer cette branche encore trop peu importante sur l’île. « Le secteur industriel a une part très faible dans notre économie et ne représente que 5% de la création d’emploi », souligne Bibi Chanfi, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, chargée du développement économique. En effet, elle ajoute que la question du difficile accès au foncier vient souvent perturber les projets industriels sur l’île.
Cette semaine doit donc y remédier, en permettant au public et aux acteurs de se rencontrer et d’échanger, à travers des tables-rondes, des visites comme celles des plateaux techniques industriels du RSMA à Combani ou du pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi ce jour, et surtout lors de la Foire de l’Industrie au port de Longoni ce samedi (voir encadré). Plusieurs pistes de réflexion ont d’ores et déjà été évoquées dans l’enceinte du lycée de Kahani. Présent par visioconférence, le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a souligné l’importance d’agir dès la formation pour intégrer la jeunesse au développement industriel de l’île. « Au rectorat, nous sommes convaincus que la formation et la jeunesse vont être des éléments importants pour l’avenir », insiste-t-il. C’est ainsi que le lycée polyvalent Gustave-Eiffel a été choisi pour accueillir cette matinée de lancement, proposant différentes formations utiles au développement du secteur mis à l’honneur.
« Le secteur ne doit pas être genré »
Mais ce développement doit profiter d’être encore à faire pour être novateur. Tous soulignent l’importance d’œuvrer dans le domaine de l’énergie pour proposer de nouvelles technologies de production durables et respectueuses de l’environnement. « Il faut en profiter pour développer l’industrie du recyclage », émet comme idée Bibi Chanfi. Les différents acteurs avancent également qu’il faut féminiser ce domaine, dont les métiers restent encore souvent exercés par des hommes. « Le secteur de l’industrie ne doit pas être genré », appuie le trésorier de la CCI, Djouma Madi. « Les femmes réussissent très bien leurs études, il faut les encourager à aller dans ce domaine, on a tout à y gagner », avance Jacques Mikulovic.
Pour le vice-président de la 3CO, Salim Boina M’ze, travailler à développer l’industrie prend d’autant plus de sens dans un contexte où la vie chère est pointée du doigt dans différents départements d’Outre-mer : « Nous ne pourrons pas régler le problème de notre dépendance à l’importation si nous n’industrialisons pas Mayotte. »
Une foire de l’Industrie à Longoni ce samedi
L’événement clef de cette semaine dédiée à l’industrie se déroulera au port de Longoni, le samedi 23 novembre avec la foire de l’Industrie, de 8h à 16h.Une première table ronde aura lieu de 9h à 11h20 sur les clefs du succès pour réussir dans l’industrie. Une deuxième aura lieu de 13h30 à 15h30 sur la problématique des compétences industrielles sur le territoire. Une visite du port est également prévue, et quarante exposants accueilleront le public, qui pourra aussi profiter de jeux. L’accès lors de cette journée est libre.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.