Rapporteur d’une mission sur la santé dans le cadre du projet de loi de finances 2025, Anchya Bamana est intervenue pendant une réunion de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le mardi 12 novembre. Outre le coût fustigé de l’Aide médicale d’État (non appliquée à Mayotte, elle connaît une hausse de 9%), la députée de la deuxième circonscription de Mayotte, qui siège aux côtés du Rassemblement national (RN), a fait un état des lieux plus spécifiquement du système de santé à Mayotte. « Avec des infrastructures sanitaires dramatiquement insuffisantes, nous ne pouvons même pas parler, à Mayotte, de « désert médical ». Nous comptons à peine 260 médecins au total, soit quatre fois moins que la moyenne française, et il y a seulement 30 médecins libéraux sur l’île. Le système de santé repose presque exclusivement sur le centre hospitalier de Mayotte (CHM), seul établissement de santé de l’île, qui concentre 72 % des soins prodigués et subit une pression extrême, notamment à cause des urgences et de la maternité, qui sont submergées par des patients sans couverture sociale, d’autant plus que l’AME n’existe pas à Mayotte », note-elle. Elle évoque un CHM « en état de crise permanente et des défaillances sont constatées dans tous ses services » et un taux de rotation devenu « alarmant » des personnels de santé.
Elle en appelle à « un choc d’attractivité pour encourager les praticiens à s’installer durablement à Mayotte ». Elle demande ainsi le retour de l’indemnité particulière d’exercice (IPE) qui avait cours et dont la suppression a poussé plusieurs professionnels de santé à partir. « L’amélioration du parcours patient et la restructuration des Evasan sont tout aussi indispensables pour mieux répondre aux besoins des Mahorais, rendre à ce dispositif sa vocation initiale de solution exceptionnelle, en mettant à contribution la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, comme cela est prévu réglementairement », déplore-t-elle. Sur le plan des ressources humaines, elle souhaite « faire émerger un vivier de cadres locaux, de piloter la construction d’une offre de soins robuste », qui inclurait la restructuration et l’extension du CHM, ainsi que la construction de nouveaux établissements sociaux et médico-sociaux. S’y ajouterait le développement de la filière de formation locale, que ce soit dans le paramédical ou par la création d’une première année de médecine à Mayotte.
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