Le ministre de l’Outremer promet de garder des crédits pour la fibre optique mahoraise

Plus de cinquante millions d’euros sont promis par l’État pour le projet départemental de déploiement de fibre optique à Mayotte dès 2025. Lors d’une audition au Sénat, ce jeudi matin, François-Noël Buffet, le nouveau ministre des outre-mer, a fait à la promesse à la sénatrice Salama Ramia de réinscrire tous les crédits précédemment annulés par le gouvernement de Gabriel Attal.

À peine un mois et demi après sa prise des fonctions, François-Noël Buffet, le nouveau ministre chargé des Outre-mer auprès du Premier ministre, a été auditionné, jeudi matin, par la délégation sénatoriale aux Outre-mer que vient d’intégrer Salama Ramia (remplaçant Thani Mohamed Soilihi nommé secrétaire d’État à la Francophonie) et où siège également Saïd Omar Oili. La séquence avait pour objet de faire un point sur le budget ultramarin du projet de loi de finances 2025 avant l’examen des crédits par les parlementaires. Les sénateurs ont invité le ministre à les éclairer sur la vision et les engagements du gouvernement pour les outremers.

La sénatrice mahoraise, Salama Ramia, a alerté le ministre de l’Outremer sur des crédits initialement prévus pour la fibre optique à Mayotte, mais qui avaient été ensuite annulés.

En réponse à la série de questions, François-Noël Buffet a reconnu que les crédits pour la mission outre-mer doivent s’inscrire dans l’objectif général du gouvernement de réduction du déficit, avec une nuance toutefois. « Lorsque je suis arrivé rue Oudinot (N.D.L.R. où siège son ministère), j’ai quand même découvert qu’il était prévu une diminution très forte du programme 123 portant sur les conditions de vie outre-mer lesquelles portent sur des actions déterminantes pour l’ensemble des territoires », tient-il à rappeler, évoquant une baisse de 37 % de ce budget en autorisation d’engagement ce qu’il a estimé comme étant un plafond non négligeable. Il a également évoqué la question de la coopération régionale dans le bassin de l’océan Indien, des marquages des produits entrant dans la construction en attente de validation des textes communautaires.

« Un signal inquiétant »

Pour ce qui concerne Mayotte en particulier, Salama Ramia a interpelé le ministre au sujet du déploiement de la fibre optique à Mayotte, lui rappelant que ce projet initialement doté de cinquante millions d’euros (sur les 400 millions d’euros de ce projet du conseil départemental de Mayotte qui sera assuré par l’opérateur Zeop) avait subi une réduction drastique pour arriver à treize millions d’euros, avant d’être purement et simplement annulé par un décret de Gabriel Attal en date du 21 février. « Ce revirement envoyait un signal inquiétant aux opérateurs privés, aux maîtres-d’œuvre, ainsi qu’à toute la population », a observé la sénatrice de Mayotte. François-Noël Buffet a déclaré publiquement son opposition à ce type de politique et a promis de relouer l’ensemble des crédits annulés. Parole tenue semble-t-il puisqu’au terme d’une soirée marathon au cours de laquelle Salama Ramia et ses collègues ont enchainé les séances de travail, elle a annoncé par communiqué de presse que « le ministre des outre-mer a accueilli positivement cette demande et s’est engagé à remettre l’argent, se montrant par ailleurs favorable à un travail renforcé en faveur du développement de la fibre optique à Mayotte ».

En conclusion de son communiqué, la sénatrice de Mayotte se déterminée à avancer sur ce dossier avec ses autres collègues mobilisés, dont les sénateurs Patrick Chaize et Saïd Omar Oili.

« Comme si rien ne s’était passé »

Dans la même séance, le sénateur mahorais Saïd Omar Oili indiquait avoir toutes les peines du monde à obtenir des données de la part de la préfecture de Mayotte. L’ex-maire de Dzaoudzi-Labattoir évoquait alors le bilan du dernier contrat de convergence (2019-2023), l’éducation ou l’immigration. « Est-ce une culture du secret des services ? Des chiffres qu’on ne souhaite pas diffuser ? », questionne le parlementaire. Celui-ci regrette : « Chaque préfet, quand il part, c’est comme si rien ne s’était passé ». Le ministre a répondu qu’il allait se pencher sur le sujet et se dit partisan de « la transparence des chiffres ».

Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte.

Journaliste politique & économique

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