Un rassemblement d’enseignants grévistes du premier degré, réunis ce mercredi par la fédération syndicale unitaire et le syndicat national unitaire des instituteurs professeur d’enseignement général de collège (SNUIPP-FSU), était organisé devant le rectorat de Mayotte à Mamoudzou. Ils ont forcé l’entrée des lieux pour rencontrer le recteur Jacques Mikulovic, mais celui-ci était absent. Dénonçant une inégalité de conditions de travail avec leurs confrères du territoire national, ils promettent de poursuivre leur mobilisation.
« On nous a reproché la manière dont on a pu rentrer, il n’y a pas de soucis. L’objectif pour nous est de poursuivre le dialogue, approfondir le travail entamé, et sortir rapidement de cette grève », indique Rivo Rakotondravelo, secrétaire du SNUIPP-FSU. Ce mercredi 6 novembre, une cinquantaine d’enseignants ont forcé l’entrée du rectorat pour pouvoir y rencontrer le recteur, Jacques Mikulovic. Parmi les revendications, les grévistes mettent en avant une inégalité de traitement entre les enseignants nés à Mayotte et ceux provenant du territoire national. À l’appel du syndicat SNUIPP-FSU, depuis le début de la semaine, les professeurs du premier degré sont en grève. Ainsi, il y a en avait 530 au premier jour, soit 19,83% du premier degré mahorais. Cela a abouti à la fermeture de sept écoles (une à Bouéni, une à Dembéni, une à Koungou, une à Tsingoni et trois à Sada).
Les requêtes englobent l’augmentation de l’indexation des salaires (pour s’approcher de celle de La Réunion 53%), l’alignement des allocations familiales, le versement de l’indemnité de remboursement partiel des loyers, fixation de seuils maximum par classe, la garantie de la liberté pédagogique ainsi que l’obtention de tickets-restaurants. Cette dernière est une promesse émise par le rectorat depuis 2022.
« Il faut des réponses »
Face à ses revendications, plusieurs rencontres ont eu lieu entre le rectorat et le syndicat. « On nous dit que nos revendications sont légitimes, mais il faut des réponses », explique le syndicaliste. Un certain nombre de revendications ne peuvent aboutir qu’avec l’approbation du ministère de l’Éducation nationale. Aurélien Plomb, conseiller syndical SNUIPP-FSU et professeur des écoles, s’insurge : « Je suis originaire de l’académie de Paris en tant que professeur titulaire, je dispose d’allocation que les enseignants mahorais n’ont pas ». Il milite aussi pour la fixation de seuils maximum au sein des classes. « En métropole, en maternelle, ils sont treize par classe. À Mayotte, on est à trente, et cela risque encore d’augmenter », fait-il observer.
Les enseignants grévistes promettent de réitérer leur mouvement de grève, ce jeudi, dès 8h30.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.