Depuis mi-septembre, un commerçant se voit dans l’impossibilité d’accéder à son logement et à sa boutique à cause d’un problème de voisinage avec son ancienne belle-famille. Un problème qui bloque l’ouverture d’un point relais de La Poste, l’un des seuls de Mamoudzou.
Djamalddine est dépassé par la situation. Le père de famille ne peut plus accéder à sa maison, rue Mosquée N’guizi à M’tsapéré, dans la commune de Mamoudzou, depuis la mi-septembre. Il vit désormais avec sa femme et sa fille à Passamainty « avec seulement quelques affaires ». Ses voisins, avec qui il partage sa cour, bloquent l’entrée de son logement, où se trouvent également ses bureaux, et du point relais de La Poste qu’il s’apprêtait à ouvrir. Et ce ne sont pas des inconnus, puisqu’il s’agit de son ancienne belle-famille.
« C’est chez moi, pas chez eux »
Une partie de leur maison est construite sur la propriété de l’homme et de sa première conjointe, depuis décédée. L’acte de propriété est d’ailleurs au nom de leur jeune fille. Depuis plusieurs années, il donne l’autorisation à sa belle-famille et leurs locataires de passer dans la cour, et ce, y compris après le décès de sa femme. « On s’est mis d’accord, mais je leur ai bien précisé que c’était chez moi, pas chez eux », se rappelle l’homme. Mais les relations ne sont pas au beau fixe et se dégradent entre la belle-famille et la nouvelle femme de Djamalddine. Lorsqu’elles se croisent dans la cour « commune », les tensions montent. Le 14 septembre, après avoir déposé sa femme et sa fille dans son logement rue Mosquée N’guizi, il doit revenir en urgence. Sa conjointe et son ex-belle-sœur se seraient battues, et une hache aurait été sortie pour proférer des menaces. Plusieurs personnes du voisinage tentent de calmer le jeu et auraient désarmé la belle-sœur. Tandis que Djamalddine, sa femme et sa fille, qui a assisté à toute la scène, se rendent au commissariat, il reçoit un appel d’un autre voisin. « Il me dit qu’ils sont en train de tout casser chez moi », raconte le commerçant. Lorsqu’il revient à son domicile, il note que la première porte, qui sert à accéder aux différentes parties du logement, a été forcée et la serrure changée. « Ils ont cassé le digicode, ils ont vandalisé la caméra de surveillance. Je ne peux pas rentrer chez moi parce qu’il faut que je passe la porte principale, dont je n’ai plus les clés puisqu’ils ont changé la serrure », affirme l’homme.
Un point-relais déjà référencé
Une situation qui perturbe non seulement la vie mais aussi les affaires de Djamalddine, qui allait tout juste ouvrir un point relais de La Poste. « Ça bloque mon contrat pour lequel je me suis battu pendant presque un an », explique-t-il, amer. « Ils me bloquent moi, mais aussi toute la population. Tout le matériel a été installé, le point relais est déjà référencé sur Internet et sur La Poste de Mamoudzou », renchérit le patron, qui a déjà reçu plusieurs relances concernant son inauguration, s’agissant d’un des seuls de la commune. Ne pouvant accéder à ses bureaux, sa boutique d’habits « Pour vous » et son entreprise de transfert d’argent sont également à l’arrêt. « Je vis sur le salaire de ma femme, et je ne suis pas habitué à cela », rétorque le patron.
La petite famille est partie habiter dans la maison de la mère, à Passamaïnty. Mais cette situation pose différents problèmes : déjà pour lui, sa femme et sa fille, qui est « traumatisée pas l’événement » et qui « ne se sent pas bien dès qu’ils passent devant le quartier ». Mais aussi pour ses locataires, qui selon lui, se trouvent contraints de verser le loyer à la belle-famille. Elle les empêcherait de sortir par la porte principale, les contraignant à passer par la cour intérieure. Elle les menacerait de mort, de même que l’homme sa famille. Lui leur a indiqué de ne pas « prendre de risque et de leur verser le loyer », ce qui n’arrange pas la situation financière de celui qui ne peut déjà plus exercer ses différentes activités.
Une enquête judiciaire est en cours, à la suite d’une plainte et plusieurs mains courantes déposées par Djamalddine et sa femme. Lui, explique ne pas vouloir céder et désire régler les choses « légalement ».
Fraîchement arrivée sur l’île, je suis journaliste à Mayotte Hebdo et Flash Infos. Passionnée par les actualités internationales et jeunesses, je suis touche-à-tout. Mon allure lente et maladroite à scooter vous permettra de me repérer aisément.