En quatrième division, le Feu du Centre s’apprête à affronter les voisins de Combani en finale régionale de la Coupe de France, ce samedi 12 octobre, à M’tsahara. A quelques jours de cette échéance, supporters et joueurs rencontrés sur le terrain sont déterminés à remporter ce match.
Maillots et shorts rouges, une vingtaine de footballeurs effectuent une série de jongles par groupe de trois, sans que le ballon ne touche le sol. Sur le stade municipal de M’roalé, ce dimanche 6 octobre, le Feu du Centre s’entraîne en fin d’après-midi. L’équipe de quatrième division régionale s’apprête à affronter leurs voisins de Combani en finale régionale de la Coupe de France, ce samedi 12 octobre. Un enjeu de taille, jamais une équipe de quatrième division n’avait réussi à atteindre ce niveau de compétition. De son côté, les Diables noirs de Combani sont actuellement en tête du classement de Régionale 1.
Christian Madi Eldine, coach de l’équipe senior de M’roalé, réunit ses joueurs dans le rond central. « Trois contre trois au milieu et un contre un sur les côtés. » ordonne-il à ses joueurs. Les sportifs s’éparpillent des deux côtés du terrain. Devant des plots, tous s’exécutent. Malgré leur victoire la veille contre l’US Ouangani (1-0), l’entraîneur passé par M’tsangamouji a tenu à maintenir cette séance. « Par expérience, il était important qu’on puisse se retrouver rapidement, anticiper sur l’échéance à venir et profiter du soleil. Ce qui n’est pas possible la semaine. » Selon le secrétaire général du club, Saifilahi Mroivili, le succès de leur parcours serait dû à son management. Sa technique ? « Beaucoup de communication. Je suis bavard de naissance, je parle avec mes joueurs individuellement au téléphone, je mange avec eux et je fais même des soirées avec eux », avoue celui qui est directeur de cabinet du maire de Tsingoni. Il l’assure : « Je sais comment ils vont jouer, je sais comment les avoir ! »
Sur le côté droit du terrain respectant les consignes de l’exercice de son entraîneur, le capitaine Soidri Soilihi multiplie les courses. Il est d’ailleurs désigné comme la personne qui transpire le plus par ses coéquipiers. Le milieu récupérateur est conscient de leur prochain défi : « Il faudra être combatif, essayer de répondre au duel et de jouer notre football. » De l’autre côté du terrain, davantage d’insouciance se dégage de Fakri Mlanao, 18 ans. Parti pour étudier en métropole, il a fait son retour pour la demi-finale au cours de laquelle il a inscrit un but sur un exploit individuel. « Je me suis dit le club ne devait pas avoir payer le billet d’avion pour rien. Du coup, j’ai marqué et j’ai rentabilisé le billet » explique-t-il malicieusement.
« Une finale, ça se gagne ou ça se perd »
Aux abords du stade, sous les projecteurs, Ali Yaman Mohamed, accompagné d’une dizaine de supporters de Feu du Centre, remet une enveloppe contenant 2.000 euros à Fahardine Bacar, président du club. « Nous nous sommes organisés pour cotiser et soutenir un club que nous aimons, en fonction des moyens de chacun. Aujourd’hui, il n’y a plus de Mohélien ou d’Anjouanais, nous sommes tous de M’roalé » déclare le supporter. Une deuxième supportrice vient remettre une seconde enveloppe d’un montant similaire. Toute cette journée, un stand a récolté des fonds pour soutenir le club local, afin de les aider à remporter cette finale. Le président du Feu du centre se confie ému : « Avoir ce soutien de la population permet de nous soulager, ce n’est pas rien. Arrivé à ce stade de la compétition est inespéré, mais on prend tout. Après voilà, une finale, ça se gagne ou ça se perd. » La nuit tombe. Sur le terrain, les joueurs s’entraînent toujours.
Samedi 12 octobre, à 14h30, au stade de M’tsahara, finale régionale de la Coupe de France entre le Feu du Centre de M’roalé et les Diables noirs de Combani. Tarif : dix euros.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.