Prison : « Résoudre de manière aussi fine que possible les besoins en personnels »

Suite à l’émeute dans la prison de Majicavo-Koropa, le samedi 28 septembre, l’administration pénitentiaire a envoyé des renforts depuis La Réunion, dès le lendemain. Le ministère de la Justice indique aussi que « les réparations urgentes ont été entreprises afin de sécuriser l’établissement et de permettre un retour à la normale ».

Cette semaine, des agents du centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa ont fait valoir leur droit de retrait, après l’émeute et la prise d’otage du samedi 28 septembre. Cet après-midi-là, une soixantaine de détenus ont participé la mutinerie de trois heures, qui s’est terminée par l’intervention du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). « Lors de la réintégration des personnes détenues qui se trouvaient en promenade, un agent pénitentiaire présent a été victime d’une agression et s’est vu subtiliser son trousseau de clés. Il a pu s’enfuir mais un second surveillant a été pris en otage dans la cour de promenade. Par la suite, plusieurs détenus ont réussi à pénétrer au sein du quartier centre de détention », confirme le ministère de la Justice, ce vendredi 4 octobre. Du point de vue des dégâts, « les équipes techniques ont constaté des dégradations, essentiellement au niveau du centre de détention des hommes dans les cellules, bureaux des surveillants et sur le matériel présent dans les coursives ».

Il n’y aurait pas eu de conséquence directe sur le fonctionnement de la détention. Toutefois, « les réparations urgentes ont été entreprises afin de sécuriser l’établissement et de permettre un retour à la normale ». Concernant les deux agents choqués, le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, s’est entretenu avec eux pour « les assurer de son soutien ». La semaine dernière, la directrice interrégionale des services pénitentiaires de l’outre-mer, Murielle Guégan, est venue à Mayotte, pour rencontrer agents et syndicats.

« Un taux de couverture de 99,6% »

En termes d’effectif, l’administration a envoyé dès le lendemain de la mutinerie onze agents de ses prisons réunionnaises. La difficulté à Majicavo-Koropa, on le sait, reste la surpopulation carcérale, « une réalité qui complexifie le travail des agents », consent le ministère. Afin de « soulager » la prison mahoraise, et en attente de la seconde prison (voir encadré), des transferts de prisonniers sont régulièrement effectués vers la métropole et La Réunion, mais les matelas au sol continuent de servir dans des cellules prévues pour deux. Ainsi, au 1er septembre, dans la partie centre de détention, où l’émeute a eu lieu, il y avait 304 détenus pour 114 places théoriques.

L’administration pénitentiaire se dit « très attentive à résoudre de manière aussi fine que possible les besoins en personnels ». Selon elle, l’effectif du centre pénitentiaire de MajicavoKoropa est de 129 agents, « soit un taux de couverture de 99.6%, autrement dit, presque tous les besoins ».

Concernant les sanctions, l’enquête serait « toujours en cours pour déterminer quels ont été les participants au mouvement et leur implication dans les dégradations ».

Seconde prison : « les expertises se poursuivent »

Voilà deux ans et demi que le ministère de la Justice a confié la mission à la préfecture de Mayotte de trouver le terrain pour une seconde prison de 400 places. Le premier confirme que le projet figure bien dans « le plan de construction de 15.000 places de prison supplémentaires », avec également « un centre de semi-liberté (CSL) de 15 à 20 places ». Un déplacement de l’agence pour l’immobilier de la justice a bien eu lieu en mars, mais les terrains visités n’ont pas répondu aux attentes.

« Les sites adaptés pour construire un établissement pénitentiaire doivent répondre à des impératifs précis d’accès, d’espace et de topologie pour garantir un bon fonctionnement et une sécurité optimale du bâtiment. Le ministère de la Justice poursuit ses expertises pour identifier un site adapté », confirme ce dernier.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

À la Une